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Partito Radicale Centro Radicale - 15 febbraio 1995
Rwanda: génocide et impunité ?

GENOCIDE RWANDAIS: MAIS QUE FAIT LA JUSTICE BELGE ?

par Véronique Kiesel

SOMMAIRE: Des responsables présumés des massacres perpétrés au Rwanda vivent en Belgique sans être inquiétés. De quoi s'interroger sur la bonne volonté des autorités judiciaires et politiques belges. (Le Soir, 15-02-1995)

"Pour décourager la vengeance personnelle, les représailles arbitraires, mais surtout pour combattre l'oubli, nous voulons lutter contre l'impunité, après le génocide qui a fait un million de morts au Rwanda", a expliqué hier à Bruxelles M. Gasana Ndoba, du Comité pour le respect des droits de l'homme et de la démocratie au Rwanda. "Nous avons donc mis à contribution l'appareil judiciaire belge, car un certain nombre de rescapés du massacre sont des Belges d'origine rwandaise, et parce que plusieurs criminels présumés sont venus chercher asile en Belgique".

Le Comité a identifié 9 responsables présumés du génocide résidant ou ayant résidé en Belgique, parmi lesquels 5 font l'objet d'un mandat d'amener lancé par le parquet de Kigali : Alphonse Higaniro, chef de la CDR à Butare, aurait soutenu et organisé les miliciens Interahamwe; Marie-Christine Mukansanga, religieuse de la Congrégation des Soeurs de la Charité, aurait livré des consoeurs tutsies aux tueurs; Augustin Ndindiliyimana, ex-chef d'Etat de la Gendarmerie nationale, aurait participé à des réunions préparant le génocide, aurait laissé des gendarmes massacrer des civils; Enoch Ruhigira, ancien directeur du cabinet du président Habyarimana, aurait participé aux préparatifs du génocide, et Pierre-Célestin Rwagafilita, colonel retraité de l'armée rwandaise, aurait organisé et dirigé les milices Interahamwe, accusé par de nombreux témoins d'avoir commandité le massacre de la place de Kibungo.

Par ailleurs, Shingiro Mbonyumutwa, fils du premier président de la République rwandaise, ancien ministre, aurait participé aux campagnes d'incitation à la violence sur Radio Mille Collines. Réside en Belgique où il a demandé l'asile politique. Vincent Ntezimana réside aussi en Belgique, et bénéficierait d'une bourse de l'UCL. Ce professeur à Butare aurait participé à l'élaboration des listes de personnes à tuer. Alphonsine Higaniro, fille du médecin personnel du président Habyarimana, aurait introduit et soutenu des miliciens tueurs dans la société Electrogaz dirigée par son mari. Enfin, Séraphin Rwabukumba, frère de la veuve du président Habyarimana, aurait financé et armé les milices Interahamwe, serait un des principaux patrons des escadrons de la mort actifs d'octobre 90 à avril 94.

Selon le Comité, aucune de ces personnes n'a été inquiétée, alors que des informations avaient été rassemblées, suffisamment graves pour justifier l'ouverture d'une information judiciaire. "Le 26 juillet, explique Me Eric Gillet, les premières plaintes ont été déposées, et les plaignants ont été bien reçus par la police judiciaire. Mais seuls deux enquêteurs travaillent, à temps partiel, sur ces dossiers, ce qui, vu la masse d'information et la complexité du sujet, est totalement insuffisant. Il est temps de passer à autre chose : envisager des commissions rogatoires, c'est-a-dire se rendre dans d'autres pays pour poursuivre l'enquête. Dans certains cas, il est temps de lancer des mandats d'arrêts internationaux, ou de prononcer des détentions préventives. De toute façon, il est urgent de procéder à l'interrogatoire des suspects en Belgique".

Autre avocat impliqué dans ces dossiers, Me Michel Graindorge a conclu par un "coup de gueule": "Y a-t-il eu génocide au Rwanda et s'est-il passé quelque chose de dramatique? J'en doute, comme de la bonne volonté politique des autorités judiciaires ou de la bonne volonté judiciaire des autorités politiques". Me Graindorge a vivement critiqué le ministre de la Justice Melchior Wathelet qui, selon lui, n'a répondu aux lettres des deux avocats que par des faux-fuyants. Une attitude qui, selon l'avocat, serait due à l'appartenance politique du ministre (PSC). Une partie du CVP et du clergé belge, qui tentent de protéger des coupables du génocide ont également été mis en cause.

Véronique KIESEL

 
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