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Colombo Emilio - 11 ottobre 1995
Le Tribunal sur l'ex-Yougoslavie menacé par le manque de moyens financiers
par Alain Franco

(Le Monde, mardi 10 octobre 1995)

LA HAYE - Le Tribunal pénal international sur l'ex-Yougoslavie (TPI) devait inaugurer, lundi 9 octobre, la pratique des audiences publiques en présence de témoins, avec le cas de Dragan Nikolic, un Serbe de Bosnie, ancien commandant du camp de Susica, où ont transité 8.000 civils musulmans entre avril et septembre 1992. Les charges mentionnent notamment l'assassinat de huit détenus, la torture de dix autres, la déportation et la persécution de plus de cinq cents civils. Les audiences publiques permettront aux victimes de témoigner, malgré l'absence de l'accusé. Elles devraient se conclure par le lancement d'un mandat d'arrêt international.

Cet épisode attire l'attention sur le Tribunal à un moment où, victime des économies auxquelles sont contraintes les Nations unies, il connaît de graves difficultés. Son procureur, Richard Goldstone, également chargé d'instruire le dossier du Rwanda, a récemment tiré le signal d'alarme: "La poursuite des restrictions entraînerait la fermeture du Tribunal pour le Rwanda et plongerait le Tribunal pour l'ex-Yougoslavie dans le coma." "Nous disposons théoriquement de 28,3 millions de dollars au budget 1995. Mais nous ne sommes pas certains d'avoir accès à la totalité", s'inquiète le porte-parole du TPI.

Les déplacements sont gelés, de même que les embauches. Or, le TPI ne peut fonctionner sans la liberté de recueillir informations et témoignages partout où ils sont disponibles. Certains redoutent que la juridiction ne fasse les frais d'un règlement de paix en Yougoslavie. Malgré les assurances de responsables européens ou américains, ils craignent qu'il soit plus aisé "d'étrangler lentement" le Tribunal par manque de moyens, plutôt que de mettre formellement fin à son existence.

Le juge Claude Jorda est plus nuancé: "Pour l'instant, nous ne sommes pas menacés. Cependant, reconnaît-il, nous sommes vulnérables dès lors que les économies affectent la bonne marche des enquêtes."

Les noms de Radovan Karadzic et Ratko Mladic figurent parmi les priorités. Les deux dirigeants serbes de Bosnie sont déjà accusés de génocide et de crimes contre l'humanité (Le Monde du 27 juillet). Mais les enquêtes se poursuivent, notamment sur le rôle direct joué par le général Mladic lors de la chute de l'enclave musulmane de Srebrenica, en juillet. Une équipe d'enquêteurs a récolté à Tuzla, parmi des réfugiés de Srebrenica, un grand nombre d'informations encore confidentielles. Plusieurs témoignages font état dans la presse de la présence physique de Ratko Ntadic sur un lieu d'exécution massive au moins, celui de Krizevci, où près de 3 000 Bosniaques musulmans auraient été froidement abattus.

 
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