LA FORCE AERIENNE BELGE EN ETAT D'ALERTE POUR DES MISSIONS HUMANITAIRES AU SOUDANIP/95/70
Bruxelles, le 31 janvier 1995
SERVICE DU PORTE-PAROLE
Des pilotes de la force aérienne belge basés au Kenya sont en état d'alerte, prêts à acheminer dans le sud du Soudan de l'aide d'urgence dans le cadre d'un projet de l'Office humanitaire de la Communauté européenne (ECHO) que la Commission européenne a approuvé cette semaine.
Ce projet de 4 millions d'écus, appelé "Operation Lifeline Sudan", démarrera en février 1995 et durera six mois. Il permettra à des pilotes de Hercules C-130 basés dans le nord du Kenya d'amener des fournitures essentielles à des communautés et à des personnes déplacées par la guerre civile qui ravage le Soudan. Le conflit a coupé de nombreuses routes terrestres.
L'opération "Lifeline Sudan" est gérée par l'UNICEF et le Programme alimentaire mondial en collaboration avec d'autres organisations non gouvernementales. La force aérienne belge est mobilisée dans le cadre d'un contrat financé par ECHO depuis mai 1994. La présence de pilotes basés dans le nord du Kenya apporte la preuve que la communauté internationale est capable de faire face à des crises en Somalie ou ailleurs dans la région.
Les modalités de coopération entre ECHO et la force aérienne belge seront définies dans un protocole d'accord.
BACKGROUND : ECHO
Au cours de ces dernières années, le monde a été confronté à des crises majeures en termes humanitaires (Kurdistan, Bangladesh, famine et guerres civiles en Afrique, Europe orientale et du sud, notamment l'ex-Yougoslavie et l'Albanie) qui ont mis en lumière la nécessité d'améliorer la réponse de la communauté internationale et plus particulièrement de l'Union européenne face à des catastrophes naturelles ou provoquées par l'homme.
Depuis 1970, la Communauté européenne considère l'aide humanitaire aux pays en développement et autres pays tiers comme une pa22rt importante de ses responsabilités. Elle a compris que pour répondre plus efficacement aux situations critiques, elle devait coordonner et concentrer ses ressources. Il devenait impératif de fournir une aide immédiate, efficace, appropriée et mieux coordonnée aux pays et aux personnes qui en avaient besoin. D'où sa décision du 6 novembre 1991 de créer ECHO, à l'initiative du Vice-Président de la Commission, Manuel MARIN
Dans le cadre du mandat qui lui a été confié par la Commission, ECHO assume l'entière responsabilité de l'administration cohérente des tâches suivantes (en dehors des frontières de la Communauté), qui relevaient auparavant de différents services au sein de la Commission:
a) Aide humanitaire
b) Aide alimentaire d'urgence
c) Prévention et préparation aux situations d'urgence
Outre la concentration et la réorganisation des ressources internes de la Commission, l'objectif était d'obtenir une plus grande efficacité grâce à une meilleure coordination externe avec les partenaires de la Commission (ONG, agences des Nations Unies et organisations internationales), des relations plus étroites avec les Etats membres, une préparation aux situations d'urgence et la possibilité d'entamer des actions directes si d'autres solutions n'étaient pas disponibles ou adaptées.
Officiellement ECHO a été créé par la Commission le 1er avril 1992; il est devenu totalement opérationnel au début de 1993. Pour assumer les différents aspects de son mandat et faire face aux nombreuses crises en 1993, ECHO a disposé d'un montant total d'environ 600 millions d'écus.
En 1993 uniquement, environ 600 millions d'écus (approx. 700 millions USD) ont été affectés à l'aide humanitaire en : ex-Yougoslavie (63,4 %), au reste de l'Europe orientale (0,1 %), aux pays ACP (16,1 %), aux républiques de l'ancienne Union soviétique (8,2 %), à l'Irak (3,4 %), au reste de l'Asie (3,2 %), à l'Amérique latine (2,0 %) et à l'Afrique du Nord (3,6 %).