IP/95/113
Bruxelles, le 9 février 1995
SERVICE DU PORTE-PAROLE
Les Communautés rurales et amérindiennes qui fuient devant les guérilleros dans la jungle péruvienne ont accès à des soins de santé de base grâce à un projet financé par l'Office humanitaire de la Communauté européenne (ECHO).
ECHO a alloué 140 000 écus à un programme que Artsen Zonder Grenzen/Médecins sans frontières-Hollande gérera au cours des six prochains mois. L'équipe de MSF contribuera à apporter les soins de santé de base à quelque 40 000 personnes, dont 8 500 amérindiens Ashaninka, l'une des populations les plus menacées des indiens du continent.
Tous ont été chassés des terres exceptionnellement fertiles qu'ils occupaient par les guérilleros du Sentier Lumineux (Sendero Luminoso) et du mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA). Ils se réfugient dans les régions rurales de Mazamari et Pangoa et dans le bassin de la rivière Perene, régions particulièrement difficiles d'accès en raison de l'insécurité. Dans cette région, il n'y a pas d'autre structure de soins que celle apportée par l'équipe de MSF, qui a commencé à travailler en juillet 1994.
MSF a collaboré étroitement avec les membres de l'équipe péruvienne. L'organisation a maintenant pour objectif de créer des systèmes de soins de santé primaires que le ministère péruvien de la santé pourrait reprendre en main. Le don d'ECHO financera les équipements spéciaux nécessaires dans la jungle, les trousses médicales, les médicaments et des formations.
BACKGROUND : ECHO
Au cours de ces dernières années, le monde a été confronté à des crises majeures en termes humanitaires (Kurdistan, Bangladesh, famine et guerres civiles en Afrique, Europe orientale et du sud, notamment l'ex-Yougoslavie et l'Albanie) qui ont mis en lumière la nécessité d'améliorer la réponse de la communauté internationale et plus particulièrement de l'Union européenne face à des catastrophes naturelles ou provoquées par l'homme.
Depuis 1970, la Communauté européenne considère l'aide humanitaire aux pays en développement et autres pays tiers comme une pa22rt importante de ses responsabilités. Elle a compris que pour répondre plus efficacement aux situations critiques, elle devait coordonner et concentrer ses ressources. Il devenait impératif de fournir une aide immédiate, efficace, appropriée et mieux coordonnée aux pays et aux personnes qui en avaient besoin. D'où sa décision du 6 novembre 1991 de créer ECHO, à l'initiative du Vice-Président de la Commission, Manuel MARIN
Dans le cadre du mandat qui lui a été confié par la Commission, ECHO assume l'entière responsabilité de l'administration cohérente des tâches suivantes (en dehors des frontières de la Communauté), qui relevaient auparavant de différents services au sein de la Commission:
a) Aide humanitaire
b) Aide alimentaire d'urgence
c) Prévention et préparation aux situations d'urgence
Outre la concentration et la réorganisation des ressources internes de la Commission, l'objectif était d'obtenir une plus grande efficacité grâce à une meilleure coordination externe avec les partenaires de la Commission (ONG, agences des Nations Unies et organisations internationales), des relations plus étroites avec les Etats membres, une préparation aux situations d'urgence et la possibilité d'entamer des actions directes si d'autres solutions n'étaient pas disponibles ou adaptées.
Officiellement ECHO a été créé par la Commission le 1er avril 1992; il est devenu totalement opérationnel au début de 1993. Pour assumer les différents aspects de son mandat et faire face aux nombreuses crises en 1993, ECHO a disposé d'un montant total d'environ 600 millions d'écus.
En 1993 uniquement, environ 600 millions d'écus (approx. 700 millions USD) ont été affectés à l'aide humanitaire en : ex-Yougoslavie (63,4 %), au reste de l'Europe orientale (0,1 %), aux pays ACP (16,1 %), aux républiques de l'ancienne Union soviétique (8,2 %), à l'Irak (3,4 %), au reste de l'Asie (3,2 %), à l'Amérique latine (2,0 %) et à l'Afrique du Nord (3,6 %).