SOMMAIRE: Le Parlement discute quelques modifications du règlement qui rendraient impossible la constitution de groupes parlementaires comme celui du CDI, le Groupe de Coordination Technique et de Défense des Parlementaires Indépendants, formé de 12 députés, dont Bonino et Pannella. Mais les membres de ce groupe (et surtout les radicaux) recourant à l'obstructionisme en sauveront l'existence par le blocage de toute modification au règlement. Dans cette intervention, Pannella propose d'ajourner le débat, argumentant que la Présidente Mme Veil et l'Assemblée toute entière sont extrêmement éprouvés par la longue journée de travail (19-07-1979).

M.Pannella - (I) Madame le Président, je crois - et j'espère que personne ne rira - que depuis plusieurs heures, malgré le soutien appréciable d'une grande partie de cette Assemblée et de vos conseillers et malgré votre culture juridique notoire, vous devez constamment vous contredire.

Nous savons que cela est dû à l'état de fatigue dans lequel vous vous trouvez vous aussi. Nous travaillons tous dans des conditions pénibles. Je me demande alors si le Parlement européen - et je ne dis pas cela par esprit de provocation politique - peut procéder de cette manière sur des sujets d'une gravité extrême. Je veux simplement attirer votre attention, Madame le Président, sur le fait que tandis que vous êtes contrainte à tant d'incertitudes et de contradictions, notre débat se déroule sans documents traduits, dans une atmosphère d'animosité des deux côtés de cette Assemblée.

Si ce débat pouvait se dérouler dans des conditions de dialogue, demain matin, à 10 heures, lorsque nous reprendrons nos travaux avec l'esprit plus clair, vous pour nous diriger et nous pour travailler, nous ferions un effort pour qu'une grande partie de ces amendements... (Hilarité de M. Bangemann)

Le président du groupe libéral est très gai alors que j'essaye de lui dire, ou tout au moins aux libéraux (quand je dis libéraux, me comprenne qui veut: il n'est pas nécessaire, en effet, que seul le colonel soit libéral) que nous nous efforcerions Madame le Président de faciliter votre travail et le nôtre en réduisant considérablement le nombre des amendementsproposés à l'attention de l'Assemblée, s'il nous était permis de travailler sérieusement.