SOMMAIRE: Altiero Spinelli est rapporteur pour le budget et la politique financière du Parlement européen pour l'année 1982. Marco Pannella déclare son vote favorable pas tant sur le contenu que sur les accents fédéralistes du discours de Spinelli quand il s'adresse aux institutions communautaires (11-03-81).
M. Pannella. - Monsieur le Président, pour une fois, je ne suis pas gêné des trois minutes que m'accorde la logique de charcutier qui nous est imposée ici car je suis d'accord sur le fond et sur la forme avec le rapport de M. Spinelli. J'ajouterai à cela,dans les quelques secondes qui me restent, que si l'on fait des critiques, il faut aussi faire des autocritiques. Il faut avoir du prestige; or, certainement, nous n'en avons pas de plus en plus mais de moins en moins, alors que notre élection direct avait suscité beaucoup d'espoirs en Europe et en nous-mêmes...
En réalité, il y a très souvent ici, entre les idées et les actions, une épaisseur qui paraît impossible à pénétrer. C'est l'épaisseur du détournement des pouvoirs et du détournement de fonds - j'en parlerai demain dans une conférence de presse - dont les groupes politiques font chaque jour une déinonstration flagrante. Je disais détournement du pouvoir politique parce que, suivant une logique assez pervertie, si on laisse l'un ou l'autre exprimer de temps en temps ses idées, en réalité, les jours suivants, on retrouve une parfaite complicité, une connivence, entre le vrai pouvoir de la Commission, le vrai pouvoir du Parlement et le vrai pouvoir du Conseil.
Monsieur le Président, nous apporterons pour notre part notre contribution. Notre contribution sera de laver le linge sale de nos Institutions, non pas comme des complices ou des voleurs, dans la nuit ou dans les couloirs: nous essayerons de laver le linge sale politique, financier et administratif des Institutions dont nous faisons partie, à commencer par la nôtre. Lors des discussions budgétaires, cela aussi pour démontrer aux honorables collègues que, très souvent, ils votent sans savoir ce qu'ils votent, que, très souvent, ils sont réduits à des béni oui-oui, que, très souvent, ils ont honte de leur vote lorsqu'après coup, grâce aux indications de notre groupe, ils se rendent compte de ce dont il s'agit (11-03-81).