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Dupuis Olivier - 1 giugno 1988
L'INSOUTENABLE PESANTEUR DE L'ETAT BELGIQUE
de Olivier Dupuis

SOMMAIRE: L'auteur parle de la nécessité de réformer la politique belge en créant une grande force socialiste et libérale, écologiste et laïque, capable d'une véritable alternative afin de pouvoir dépasser le régime (quasi) a parti unique. Il offre une proposition assez spécifique concernant l'organisation de cette force d'opposition alternative.

(Nouvelles Radicales N.3 - Juin 1988)

Pas un jour sans qu'un événement ne vienne allonger encore la longue liste des absurdités juridiques et politiques de cet "Etat qui fout le camp" pour reprendre l'expression de notre ministre de la justice et des réformes institutionnelles, "sortant" depuis trois mois.

La vérité est que ni la crise gouvernementale, ni a fortiori la crise tout court, la crise de fond qui ronge l'Etat, ne trouveront de solutions tant que le principe de l'alternance ne reprendra ses véritables. La Belgique que l'on veuille ou non est désormais quasi un régime à parti unique. Les "autres", tous les autres, PSC en tête se complaisent de subalternité d'autant plus imbécile qu'elle se teinte de vélléité autonomiste. Les desseins du Seigneur sont pourtant aisément pénétrables. Il n'est jusqu'au thème de l'Union Européenne qui ne révèle les sentiments véritables, les intentions profondes de ce Parti-Etat. L'Europe comme confédération à l'image d'une hypothétique Belgique confédérale, dixit Monsieur Martens. Comment concilier autrement il est vrai la prophétie nationaliste flamande et l'impératif d'union à l'échelle européenne. Mais le mariage est boiteux. Il l'est dans la mesure même où la prophétie européenne se fonde sur le dépassement de la voie nationale à l'indépendance inséparables de tant de

tragédies présentes et passées.

La vérité est qu'il n'est pas de solution à la crise en dehors d'un renvoi - prolongé - à l'opposition du CVP (et donc aussi du petit frère PSC).

A moins que l'on considère l'Europe comme la solution au problème belge - ce qui est tout à la fois un leurre et une démission - il faut que les forces laïques du pays s'unissent pour donner une organisation institutionnelle nouvelle, préfigurant celle européenne, à l'Etat Belgique, membre des Etats-Unis d'Europe.

Il n'y a plus de temps à perdre. Il faut que socialistes et libéraux, écologistes et fédéralistes commencent à oeuvrer dans la direction de la création d'une grande force socialiste et libérale, écologiste et laïque, capable de s'ériger en véritable parti réformateur, en alternative de gouvernement au marais populiste et nationaliste qu'incarnent désormais nos partis sociaux-chrétiens.

L'arithmétique électorale le permet à tous les niveaux: national, régional et communautaire. Et si d'aventure certains retenaient qu'un hexaparti au niveau national pourrait se révéler trop lourd, pourquoi ne pas envisager une formule qui associe écologistes et fédéralistes aux niveaux régionaux et communautaires tandis qu'ils soutiendraient la majorité gouvernementale au niveau national sur base d'un accord précis sur quelques points: institution de la région-capitale avec parité linguistiques de l'exécutif, étendue à toutes les communes de l'arrondissement de Bruxelles-Halle-Vilvorde qui en exprimeraient par voie référendaire la volonté, garantie des droits des minorités linguistiques, moratoire nucléaire,... . Cette formule qui associerait le SP et le PS, le PVV et le PRL, la VU et le FDF, AGALEV et ECOLO réunirait 148 sièges sur les 212 que comprend la Chambre des Députés, soit une large majorité des deux-tiers. Elle pourrait compter 79 sièges au Conseil Flamand (sur 124), sur 69 sièges au Conseil de la

Communauté Française (sur 88), sur 52 siège au Conseil Régional Wallon (sur 69).

Avec de telles majorités il serait possible de revoir de fond en comble la réforme de l'Etat au point d'exhumer des propositions jugées impraticables telle celle qui organiserait l'Etat autour des trois communautés (néerlandophone, francophone et germanophone) et autour de 12 régions (les quatre provinces flamandes, les quatre provinces wallonnes, Bruxelles-Capitale, le Brabant Flamand, le Brabant Wallon, la région de langue Allemande), redonnant du même coup signification aux provinces moribondes.

Avec de telles majorités il serait en outre possible d'affronter des problèmes trop longtemps restés en suspens et qui font la honte de la Belgique: avortement, code pénal, prisons,....

Et que l'on ne vienne pas dire que les divergences économiques soient trop grandes que pour consentir une alliance entre ces différents partenaires. Pourquoi diable serait-il plus difficile aux libéraux de discuter de réformes fiscales avec les socialistes qu'avec les caméléons du CVPSC? Pourquoi les propositions de relance sélective de Guy Spitaels ne pourraient-elles rencontrer l'intérêt des libéraux, via un plan d'investissements dans les nouvelles technologies (biotechnologies, énergies nouvelles,...) et dans la création des réseaux de communication de demain (super-conducteurs, télématique, TGV, transport en commun automatisés, ...). Pourquoi diantre serait-il impossible à tous ces partenaires de s'accorder sur une réforme de la fiscalité, sur un plan de réduction de la dette publique?

Certes le dialogue sera difficile. Mais dialogue il peut y avoir. Et ce n'est pas peu de chose après des décennies de duptilité et de caméléonnisme, de paroles reniées, d'hypocrisie organisée comme dans le cas de l'avortement et comme dans d'autres. Ce n'est pas peu, ce n'est pas tout, mais c'est l'indispensable minimum si nous voulons entrer sans arrière pensée et par la porte de devant dans les Etats-Unis d'Europe. Il ne nous reste qu'à nous dépêcher, la représentation commence demain.

Olivier Dupuis

 
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