Questo invece è il testo dell'articolo dedicato sempre da "Libération" alle nomine di Prodi, dove si contesta la repentina abolizione del rispetto dell'equilibrio geografico in seno alla Commissione.
Anzi proprio questo argomento viene usato per chiudere la bocca ad un malcapitato giornalista spagnolo che chiedeva lumi sui criteri di scelta degli alti burocrati: il (poco) britannico Kinnock lo ha accusato di voler perseguire una "vendetta" nazionale.
Se questo è il novo corso europeo in vista dell'allargamento ad est, prepariamoci ad affrontare il Generale inverno!!!
Chaises musicales à la Commission européenne
Nombreux changements injustifiés à la direction générale.
Par JEAN QUATREMER
Le jeudi 30 septembre 1999
Bruxelles (UE)
de notre correspondant
La valse des têtes a commencé, hier, à la Commission européenne. Sur proposition du Britannique Neil Kinnock, commissaire chargé de la réforme administrative, le collège a décidé de muter une bonne partie des 42 directeurs généraux (DG) qui règnent en maîtres sur les services de l'exécutif bruxellois, parfois depuis plus de quinze ans. Deux d'entre eux sont purement et simplement licenciés. L'opération se veut symbolique de la nouvelle culture administrative promise par Romano Prodi, le président de la Commission: primauté de la compétence sur la nationalité, suppression des baronnies, fin du sacro-saint "équilibre géographique", réduction du nombre de services (à 35) et transparence des nominations. Las! l'équipe Prodi s'est prise, de belle manière, les pieds dans le tapis.
Gestion désastreuse :
Ainsi Neil Kinnock a bien eu du mal à expliquer devant la presse les raisons du maintien à son poste du secrétaire général de la Commission, le Néerlandais Carlo Trojan. En effet, le second rapport du Comité des experts indépendants (Libération du 10 septembre) a dressé un tableau alarmant de l'état de l'administration communautaire dont Trojan est l'un des principaux responsables. Surtout, il est l'un des responsables de la gestion désastreuse des affaires de fraude et de népotisme par la Commission Santer. Kinnock a d'abord fait valoir qu'il était là depuis moins de deux ans (l'homme était auparavant secrétaire général adjoint).
Vendetta :
Mais voilà: le commissaire n'a pu expliquer pour quelle raison il licenciait Philippe Soubestre, directeur général français chargé de gérer les aspects financiers des relations extérieures, dont il n'a pas hésité à louer dans le même temps l'extrême compétence... Seul autre DG à être ainsi viré: le Grec Spyros Pappas, chargé de l'éducation et de la culture, là aussi sans explication claire. Furieux d'avoir ainsi à se justifier, Kinnock a accusé le correspondant d'El Pais de mener une vendetta personnelle contre le Néerlandais, soulignant dans le même mouvement l'appartenance du journaliste à un pays du Sud. Délicat... De même, il a eu quelques difficultés à justifier le maintien à son poste de l'Italienne Isabella Ventura, DG chargée du contrôle financier, elle aussi sévèrement épinglée par les "sages". Poussé dans ses retranchements, il a finalement admis qu'elle n'était qu'en sursis sans que l'on comprenne pourquoi elle bénéficiait d'une telle mansuétude. Bref, la transparence et le sens des responsabilité
s ne semblent toujours pas entrés dans les m£urs maison.
Logique obscure :
D'autant que le turn-over semble obéir à une logique obscure: certes, le Français Guy Legras perd la direction générale de l'agriculture sur laquelle il régnait depuis 1985 (et la France depuis 1958) pour rejoindre la DG relations extérieures en lieu et place d'un Allemand. Mais on peut se demander pourquoi la DG concurrence reste aux mains d'un Allemand (elle l'est depuis l'origine) ou encore la raison du maintien du directeur (français) du service juridique. De même, l'abandon proclamé du principe de l'équilibre des nationalités se traduit, une nouvelle fois, par une domination claire des Britanniques qui mettent la main sur sept DG (contre quatre précédemment) alors que les Allemands n'en ont plus que quatre, les Espagnols une et les Italiens zéro (du moins dès l'an 2000, leurs deux DG actuels étant sur le départ). Les Français ne s'en sortent pas trop mal avec six postes - mais sans l'importante DG agriculture qui n'est pour l'instant pas pourvue.
Curieusement appliqué :
Enfin, le principe de compétence est pour le moins curieusement appliqué: l'Allemand Klaus van der Pas est éjecté de la DG élargissement - pour une destination inconnue - et le Français François Lamoureux, jusque là n 2 des relations extérieures, se retrouve DG chargé des transports et de l'énergie. Or, ces deux hommes sont sans doute les meilleurs connaisseurs des pays de l'Est que l'on puisse trouver à Bruxelles... Si la suite des réformes au sein de la Commission est de la même eau, cela promet.