Rapport Hatzidakis sur les réseaux transeuropéens - intervention d'Olivier Dupuis
Bruxelles, le 3 mai 2000
Dupuis (TDI). Monsieur le Président, moi aussi, je voudrais féliciter vivement M. Hatzidakis, en particulier parce qu'il a fait un rapport vraiment réaliste, et un certain nombre de constats, plutôt inquiétants, doivent nous préoccuper particulièrement. Il est utile de se rappeler que les décisions qui ont conduit au choix de ces 14 grands projets remontent au sommet d'Essen, un Sommet qui a eu lieu en 1994, donc il y a six ans déjà. A six ans de cette décision, la moitié seulement des projets connaît un certain avancement, des projets qui se trouvent la plupart du temps dans le nord du continent. C'est positif, mais c'est particulièrement négatif pour les autres projets et en particulier pour les régions périphériques, comme l'a dit le collègue Collins avant moi. Je pense notamment au canal sud, qui doit relier la France, en particulier Lyon, Turin, Trieste à l'ensemble des Balkans que nous voudrions attacher de façon solide à l'Europe, et à l'autre partie de l'Europe, l'Autriche, avec les problèmes spécifi
ques qui ont été rappelés par d'autres collègues, la Hongrie, et les autres pays de l'Europe centrale. De ce point de vue, je rappelle qu'il ne s'agit pas seulement de désenclaver un Piémont crépusculaire, un Piémont acculé aux Alpes, mais de relier toute une partie du continent, les Balkans et l'Europe centrale, à cette partie sud de l'Europe, à la France, à l'Italie, à l'Espagne et au Portugal, et sur ce projet nous n'avons aucun avancement concret. Alors, pour répondre à ce que disait la collègue Schroedter, je pense qu'il ne faut pas oublier que ces grands projets prévoient surtout le développement des infrastructures ferroviaires. C'est en particulier le cas pour cet axe sud, qui mettrait Paris à trois heures et demi de Milan. Le problème, ce sont les choix à faire pour éviter les grands problèmes de pollution qui sont à l'ordre du jour en Autriche, mais aussi en Italie et en Allemagne. Il faut faire des choix, il faut faire des investissements et cette décision, ce choix qui avait été fait à Essen, à s
ix ans de cela, nous n'avons toujours aucune manifestation concrète de sa réalisation. Cela concerne certainement les États membres, et très certainement l'Italie notamment, qui n'a pas appuyé ce projet avec la vigueur suffisante mais c'est aussi, et le rapporteur le souligne très bien, une question qui concerne la Commission. La Commission se doit d'inventer des mesures qui incitent tant les pouvoirs publics que les entreprises privées à investir dans ces grands réseaux transeuropéens. Par conséquent, je pense qu'il est urgent que la Commission fasse de nouvelles propositions afin que ces dossiers, qui sont toujours bloqués, puissent être débloqués au plus vite.
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