LE TIBET CONNAITRAIT UNE CERTAINE AGITATION A L'APPROCHE DU 30 ANNIVERSAIRE DE SON "AUTONOMIE"
Francis Deron, Le Monde 22.7.1995
Pékin - Les autorités chinoises viennent de démentir des informations en provenance de la communauté tibétaine en exil concernant une opération anti-émeute menée, le 13 juillet, au monastère de Tashilhumpo, à Shigatse, siège du panchen-lama (le Monde du 20 juillet). Le ministère des affaires étrangères a déclaré "sans fondement" les témoignages détaillés recueillis auprès de touristes apparemment expulses a cette occasion vers le Népal.
De méme, le gouvernement chinois dément avec constance les affirmations du bureau de représentation du dalai-lama aux Nations unies, à Genève, selon lesquelles des personnes impliquées dans le choix récent de la réincarnation du panchen-lama auraient des ennuis avec les autorités à cause di différent ouvert entre Pékin et le chef religieux tibétain sur cette affaire. Selon cette source, les parents du "dieu vivant", ainsi que son frère ainé, agé de vingt ans, lui aussi considéré comme une réincarnation bouddhique depuis 1991, ont été "emmenés" à Pékin.
L'affaire tibétaine semble donc de nouveau bouillonner. Les collaborateurs di dalai-lama estiment que le déploiement de police à Shigatse, à cause de l'agitation des moines de Tashilhumpo, s'apparente à une "quasi loi martiale" comme celle qu'avait connue, en 1989, après des émeutes, Lhassa, la capitale di "toit du monde". Dans plusieurs localités u Tibet, des organisations clandestines auraient apposé des affiches de protestation sur des batiments publics et des résidences de membres de l'amministration d'obédience chinoise, Pékin, pourtant, affirme que tout est calme dans les sites religieux, à l'approche de cérémonies prévues, à partir d'aout, puor le 30 anniversaire de la fondation de la "Région autonome".
Des témoins chinois indépendants confirment, pour leur part, que la majorité des Tibétains considèrent l'enfant de six ans choisi pour réincarnation du panchen-lama comme l'authentique "dieu vivant" attendu. Il est malaisé, depuis la capitale chinoise, de se faire une idée de la situation sur place, en raison de refus des autorités d'y laisser pénétrer les témoins. Desvoyages organisés de touristes étrangers ont été annulés, ces dernières semaines, sans explication. Tout cela ne suffit pas pour prédire une nouvelle ète de tension mais autorise à s'interroger sur la rèalité des assurances chinoises sur la stabilité régnant au "royaume des neiges".