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Partito Radicale Centro Radicale - 21 agosto 1995
Chine, entreprises européennes

LES PME FRANCAISES METTENT UN PIED EN CHINE

par Caroline Puel

(Libération, le 21 Août 1995)

Après plusieurs années laissées au monopole des énormes groupes, et avec beaucoup de retard sur leurs concurrentes espagnoles et italiennes, les petites et moyennes entreprises françaises (PME) commencent à découvrir le marché chinois. L'exposition sur les biens de consommation organisée au mois de juillet par le Comité français des manifestations à l'étranger (CFME) et le Centre des expositions internationales de Shanghai (SIEC) a ainsi rassemblé, dans la nouvelle vitrine de la Chine, près de 150 sociétés, dont une grande majorité de PME. Cette manifestation avait été lancée l'année dernière par l'ancien ministre du Commerce extérieur, Gérard Longuet, dans le cadre d'une campagne baptisée Initiative française pour l'Asie.

Pour l'essentiel des PME, il s'agissait d'une première approche de la Chine. Actuellement, seul le fabricant de casseroles Sitram dispose d'une implantation permanente dans la zone franche de Shanghai. L'Assurance Coface prenait en charge 60 à 70% des frais de voyage de ces petites entreprises, qui surveillent de près leurs coûts de fonctionnement.

C'est à la fois la curiosité pour ce marché chinois, séduisant par son nombre potentiel de consommateurs, et les difficultés rencontrées en France qui ont stimulé les responsables de petites structures, certains n'ayant aucune expérience à l'exportation. Ainsi Atro, une PME de 120 employés et 120 millions de chiffre d'affaires basée à Ugine (Savoie) qui fabrique des meubles de bureau intelligents et design,, et exporte exceptionnellement vers l'Algérie et le Moyen-Orient, a décidé de s'implanter en Chine. Fin 1996, la PME devrait ouvrir une boutique dans un énorme magasin actuellement en construction en face de la gare de Pékin, dans la capitale chinoise. L'économie française pour les PME-PMI se casse la gueule. Si on ne s'investit pas vers les marchés porteurs on sera perdu, résume le PDG, Albert Botta, âgé de 68 ans. D'autres sociétés espèrent profiter de l'attrait naissant de la classe moyenne chinoise (environ 80 millions de personnes actuellement, 200 millions attendus en l'an 2000) pour les produits de

détente et loisirs, tels que la décoration intérieure et les articles de sport. Le stand de l'Occitane, une société de parfumeurs basée à Manosque (Hautes-Alpes) qui réalise 80 millions de chiffre d'affaires, dont 45% à l'export dans 25 pays, a particulièrement aiguisé la curiosité des visiteurs avec ses savons délicats et autres pots-pourris. Certaineses sont venues plus de vingt fois sur le stand, commente avec un sourire amusé le directeur commercial, Derek Mills. Le Magasin de l'amitié de Shanghai a concrétisé cet intérêt en rachetant les stocks de plusieurs exposants à la fin de la manifestation. D'autres, comme La Caille des Vosges, .une PME de 200 personnes et 140 millions de chiffre d'affaires basée à Ban-de-Laveline, près de Saint-Dié (Meuse), qui vend des conserves et surgelés de gibier et des terrines, sont venus simplement se former.

Car aborder la Chine n'est pas une démarche facile. Le marchén'est pas toujours mûr. Jean-Claude Gouttebarge, qui emploie 300 personnes à Chabreloche (Puy-de-Dôme) dans une fabrique de couteaux de cuisine (chiffre d'affaires de 130 millions de francs), en a fait l'expérience: ,Le prix d'un seul couteau représente trois fois le salaire mensuel d'un ouvrier chinois, seuls les hôtels et les grands restaurants peuvent être intéressés. Les contacts peuvent durer très longtemps avant qu'un contrat ne soit signé. Et les taxes peuvent évoluer de 80 à 130%. Par exemple, une pince à cheveux qui coûte 20 francs en France reviendra donc à 60 francs en Chine, avec le coût du transport.

Reste le risque évident des contrefaçons. Ils ont matraqué mon stand de photos, grommelle Pierre Paita, directeur de Siebenmann, une PME de 30 personnes basée à Oyonnax (Ain) qui fabrique des assortiments de coiffure. Les appareils devraient être interdits dans un tel salon, mais ici c'est une passoire!, André Meyer, responsable export de la Manufacture française des textiles d'ameublement (180 millions de chiffre d'affaires, 190 employés) basée à Mulhouse (Haut-Rhin), n'a distribué des échantillons qu'en quantité limitée et à des partenaires crédibles, avec les-quels il pense travailler. Une copie de tissu peut être réalisée en deux ou trois semaines, et s'ils viennent ensuite sur les marchés où nous sommes présents, les dégâts risquent d'être terribles. La solution pour éviter ces déboires semble passer par une implantation rapide en Chine afin de bloquer la place sur le marché et de réaliser les articles à moindre coût. Albert Botta de la société Atro est plutôt confiant. On est condamnés à délocaliser,

avant qu'ils ne mettent au point le même mobilier avec les mêmes astuces. Opinion partagée par Philippe Lecocq, directeur de Rozemblit, fabricant d'articles ménagers basé. à Avignon (200 millions de chiffre d'affaires, 120 employés, 30% à l'export en Asie). La Chine a un potentiel énorme. Les habitudes d'hygiène se développent. Les Chinois veulent des normes européennes. Si le marché est réel, il faut produire ici.

 
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