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Conferenza Tibet
Partito Radicale Centro Radicale - 4 settembre 1995
conférence mondiale, Tibet

TIBET: PEKIN DURCIT LE TON

Le pouvoir chinois a admis que la région occupée n'est pas entièrement soumise. Le parti et l'armée sont invités à poursuivre la lutte contre les forces hostiles de l'intérieur et de l'étranger.

par Jean Leclerc Du Sablon

(Le Figaro, le 2-3 septembre, 1995)

Émotion hier dans le camp retranché des femmes à Huairou, cette lointaine banlieue où le gouvernement a relégué les militantes des organisations non gouvernementales au forum des femmes : à là suite de fortes pluies la terrasse où était installée la tente aux couleur& d'azur des délégues prochinoises du Tibet s'est effondrée. Les Tibétaines qui y diffusaient la bonne parole - le problème tibétain n'existe pas, nous sommes Chinoises à part entière ont été évacuées.

Au moment où les éléments ébranlaient ainsi les certitudes officielles, Lhassa célébrait dans une atmosphère de fête le 30 anniversaire de son statut 'de région , auto-' nome . Une formalité revenant à démembrer le grand Tibet au profit de l'hégémonie de Pékin, après avoir chassé les lamas et détruit les monastères.

Il y a quelques jours un responsable du comité central, présenté comme un des meilleurs experts de Pékin en affaires tibétaines, mais préférant rester anonyme, assurait à la presse étrangère que la situation est stable au Tibet.

Affirmation contredite par un membre du bureau politique représentant Pékin aux cérémonies de Lhassa, Wu Bangguo : Il existe des facteurs d'instabilité, notre lutte contre la clique du Dalaï-Lama s'inscrit dans la continuité des batailles antérieures.

Le miracle mondial des réalisations chinoises sur le toit du monde a été célébré hier par des milliers d'officiels et de militaires chinois, et par des danseurs tibétains en costume folklorique, sur la vaste place qui vient d'être ouverte au pied du Potala, l'ancien palais des Dalaï Lamas. Un vieux chasseur Mig se, dresse, toi un symbole de suprématie, sur cette esplanade qui empiète sur la vieille ville. La masse des Tibétains risquait peu de troubler la fête car, rapporte un voyageur, ils sont tous à la campagne pour la moisson. -Le Tibet reste un domaine d'action pour les militaires, ont reconnu hier, dans le Quotidien de l'armée, le commandant et le commissaire poli-tique des forces stationnées dans cette région : Nous avons maintenu de manière efficace la dignité et la souveraineté de l'Etat, ainsi que l'unité des nationalités, nous avons brisé les complots criminels de la clique du Dalaï Lama et des forces hostiles de l'intérieur et de l'étranger.

Dans la capitale tibétaine, les 'forces de sécurité étaient discrètes jusqu'à ces derniers jours. Mais la ville a été quadrillée à la veille de la cérémonie d'anniversaire et mise en état de siège. Des dizaines de Tibétains semblent avoir été arrêtés au cours de raids nocturnes , a annoncé au forum féminin de Huairou un membre d'une organisation américaine pro-tibétaine, Ree Brody, rentré lundi de Lhassa.La propagande officielle vante un Tibet uni, civilisé et opulent . Pourtant, dans un éditorial jugé dur par des diplomates, le Quotidien du Peuple avoue presque ouvertement que ce peuple de cinq millions de bouddhistes n'a pas fini d'inquiéter le pouvoir pékinois.

Le Dalaï Lama fustigé

La lutte entre séparatisme etantiséparatisme est in-cessante, le noeud de la question tibétaine n'est pas religieux ni national, mais un choix entre la stabilité ou le désordre , souligne l'organe du parti, qui accuse le Dalaï Lama d'avoir suscité récemment des troubles . Le chef religieux et temporel du Tibet, exilé en Inde depuis sa fuite en 1959 devant l'irruption de l'armée communiste, a fait perdre la face au régime en reconnaissant au printemps dernier un enfant de six ans comme réincarnation du deuxième dignitaire de la hiérarchie religieuse tibétaine, le Panchen Lama, mort en 1989.

Cette décision est illégale, contraire à la tradition historique et à l'avis de la hiérarchie religieuse , proteste l'officiel du comité central expert en tibétologie. Depuis 1792, rappelle-t-il, les empereurs ont fait valoir leur droit de regard sur le choix des enfants dans lesquels sont réincarnés les bouddhas vivants . Pékin veut s'assurer de la soumission du futur Panchen, dont l'influence sera capitale lorsqu'il faudra trouver un nouveau Dalaï.

Selon des voyageurs, une soixantaine de moines de la ville de Shlgatze, où se trouve le siège du Penchen Lama, ont été arrêtés en juillet pour avoir refuse de suivre Pékin dans sa condamnation de la décision du Dalaï Lama. La ville elle même est en état de siège, ajoutent-ils.

Le problème tibétain risque de raviver les tensions sinoaméricaines, avec l'arrivée Imminente à Washington du dieu roi , invité par Jesse Helms, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat.

 
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