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Chine /Turkestan oriental

LES ASPIRATIONS SEPARATISTES DU XINJIANG INQUIETENT PEKIN

Par Francis Deron

Le Monde, samedi 5 octobre 1996

Les informations officielles en provenance du Far West chinois, le Xinjiang (Sinkiang, ou Turkestan chinois), ne permettent pas de déterminer la nature ou la gravité des événements qui s'y produisent depuis plusieurs mois. Mais les voyages à répétition, dans cette région d'Asie centrale musulmane et chez ses voisins, de plusieurs des plus hautes personnalités du régime de Pékin indiquent que la situation n'y est pas aussi sûre que Pékin le souhaiterait. Pas moins de cinq membres du bureau politique du Parti communiste chinois - dont le chef de l'Etat Jiang Zemin et le premier ministre Li Peng - ainsi que des militaires de haut rang, dont le chef de l'état-major général, le général Fu Quanyou, s'y sont rendus ou y ont fait escale, de retour de visites à l'étranger, entre mai et septembre. C'est beaucoup plus que d'ordinaire pour une région qui peut se plaindre d'avoir, par le passé, reçu une attention modérée de la pan de Pékin. Assez franc, le général Fu y a souligné à quel point Pékin jugeait de nature stra

tégique la place du Xinjiang dans ses préoccupations en matière de développement et stabilité. Préoccupations qui, d'ailleurs, s'étendent aux autres provinces de l'ouest, qui ont, elles aussi, reçu la visite de hauts dirigeants de Pékin, dont le ministre des nationalités, Ismail Amat. Cette série de visites suit une vague d'informations officielles alarmistes qui, au printemps, annonçaient une recrudescence de banditisme, qualifié sans preuve de politiques. A présent, il semble que le problème soit sensiblement plus sérieux. A la mi-août, le secrétaire du Parti communiste pour le Xinjiang, Wang Lequan, a exigé une énergique reprise en main des activités religieuses, qui échappaient, à l'en croire, aux autorités. Celles-ci ont procédé à la fermeture d'un grand nombre d'écoles coraniques illégales voire, dans certains cas, de mosquées clandestines fondées avec des subsides provenant de l'étranger. Auparavant, le parti avait réitéré des règles de discipline interne interdisant à ses cadres de propager des id

ées religieuses ou de favoriser le commerce de publications écrites et productions audiovisuelles falsifiant l'histoire - une allusion transparente aux idées non conformes à la ligne officielle, selon laquelle le Xinjiang a toujours appartenu à la Chine. Le combat contre le séparatisme, ont averti les autorités, est une oeuvre de longue haleine, ardue, complexe, et peut par moments être rude et intense. Ce serait semble-t-il l'heure, si l'on en croit le chef local du parti , qui n'hésite pas à mettre en cause certaines grandes puissances occidentales qui persistent à poursuivre une politique d'occidentalisation et de désintégration à l'encontre de la Chine. Politique dans laquelle, naturellement, le Xinjiang serait une cible de choix en raison de l'insécurité où s'y sent Pékin. Il faut faire la part de la rhétorique dans tousces propos. On relève notamment que si les séparatistes sont souvent fustigés, il n'est pour ainsi dire pas fait état de manifestations de foule à caractère anti-Pékin, mais plutôt d'a

ctions violentes de banditisme armé. Ceci tendrait à appuyer l'idée que le noyau dur d'activistes dont font état les exilés ouïghours, en particulier à Alma-Ata, la capitale du Kazakhstan, n'est pas aussi Populaire qu'ils le disent ou en tout cas que la population ne les suit pas beaucoup. A Alma-Ata, opère un Front national uni révolutionnaire qui, depuis quelque temps, abreuve la presse de communiqués faisant état d'une véritable situation insurrectionnelle au Xinjiang. A l'en croire, 18000 activistes auraient été arrêtés par la police chinoise depuis avril et, fin septembre, 4 800 fonctionnaires d'ethnie ouïghoure mis à pied pour sentiments séparatistes . Les autorités locales refusant petit le moment la visite de correspondants de presse ou autres observateurs indépendants, il n'est pas possible de se faire une idée du degré de tension existant réellement dans la région. Cependant, ces informations coïncident avec un nouvel appel émis par Pékin à ce que les fonctionnaires du régime en poste dans les ré

gions peuplées de nationalités non-chinoises mettent en avant le politique dans leur gestion de la situation. C'est peut-être aux niveaux inférieurs de l'organisation administrative que le régime rencontre le plus de difficultés à se faire entendre. Un article du principal journal officiel, le Quotidien du Xinjiang, le 10 mai, dénonçait une déliquescence des administrations villageoises, devenues des coquilles vides dominées et contrôlées par des forces religieuses illégales, au point que ces bourgades étaient devenues des bastions de séparatisme . Une autre source de tension semble être le Corps de production et de construction du Xinjiang, une entité d'encadrement militaire des travaux d'infrastructure et de mise en valeur de cette région très dure, au climat excessif hiver comme été, et principalement composée de déserts et de montagnes. Un article du même journal, le 30 mai, appelait les localités à apporter soutien et respect à cette force spécifique au Xinjiang qui contrôle effectivement une grande pa

rtie des ressources et de la production ainsi que le laogaï, le goulag chinois. L'article sou-lignait que depuis quarante ans, le million de cadres (officiers pour la plupart) et employés de ce corps l'avaient érigé en un mur de protection contre le séparatisme. Trois semaines auparavant, quatre bandits armés, subséquemment arrêtés, avaient attaqué une unité pour en kidnapper les ouvriers Pourtant, Wang Lequan est le premier à reconnaître devant des journalistes proPêkin de Hongkong que le séparatisme ne peut en rien ébranler la stabilité économique et sociale du Xinjiang . Alors, banditisme ou réelle émergence d'une menace séparatiste ? Pékin ne prend en tout cas aucun risque. Plusieurs dignitaires religieux auraient été assignés à résidence, selon des affirmations d'exilés invérifiables auprès des autorités. Les visiteurs pékinois auprès des capitales des pays voisins sont allés chercher de leurs dirigeants l'assurance qu'ils ne feraient rien pour envenimer les choses. Et Pékin a annoncé des fonds accru

s pour le développement de projets d'infrastructures pour l'ensemble de ces contrées défavorisées par leur éloignement des côtes et leur topologie austère. A commencer par la construction d'une nouvelle ligne ferroviaire reliant lecoeur développé du Xinjiang, autour d'Urumqi, à la lointaine et légendaire Kashgar, près du Pakistan, dont les travaux ont été inaugurés par Li Peng durant sa tournée, en septembre.

 
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