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Partito Radicale Centro Radicale - 31 ottobre 1996
Chine/dissidence

WANG DAN AU GOULAG POUR L'EXEMPLE

L'ancien leader du printemps de Pékin condamné à onze ans de prison

par Caroline Puel

Libération, jeudi 31 octobre 1996

La chape de plomb vient de retomber sur la dissidence chinoise.

Wang Dan, l'ancien leader étudiant du mouvement de Tian Anmen, a été renvoyé hier pour onze ans au goulag. Agé de 27 ans, l'ancien étudiant en histoire de l'université de Pékin (Beida), qui figurait en tête de liste des étudiants les plus recherchés parla police politique après la répression du printemps démocratique de 1989, a déjà passé près de six ans dans les geôles chinoises. La cour du premier tribunal intermédiaire de Pékin a condamné Wang Dan pour conspiration visant à renverser le gouvernement chinois. L'audience a duré quatre heures. La défense était assurée par la mère de Wang Dan, Wang Lin gyun, 61 ans, conservateur de musée, et un avocat plus officiel. Wang Dan a pu développer lui-même ses arguments et il s'exprimait d'une manière très structurée, a rapporté sa mère, interrogée dans l'après-midi par téléphone. Wang Dan, qui a plaidé noncoupable, a décidé d'utiliser tous ses recours légaux en faisant appel, mais les experts sont des plus sceptiques quant à l'efficacité de cette démarche. Les verd

icts dans ce type de procès politiques, malgré quelques apparences de respect des procédures juridiques, sont décidés à l'avance en haut lieu. Ainsi, en dépit de l'annonce d'un jujement public, les portes du tribunal sont restées hermétiquement closes aux observateurs extérieurs. Plus de 200 policiers, en civil et en uniforme, isolaient l'ensemble du pâté de maisons encadrant le tribunal, empêchant les dizaines de journalistes étrangers et quelques curieux d'approcher à plus de 250 mètres de l'entrée. Ces mesures de sécurité étaient similaires à celles déployées pour le jugement de Wei Jingsheng, le père de la démocratie chinoise, qui avait été condamné en décembre, dans les mêmes lieux, à quatorze ans de réclusion. Une délégation internationale, composée de six membres incluant l'ancien ministre de la justice français Robert Badinter et deux homologues américains, Richard Thornburg et Nicholas Katzenbach, qui avait demandé à assister au jugement , s'est fait poliment

remercier. Le porteparole du ministère des Affaires étrangères Shen Guofang, avait déclaré la veille du procès que les demandes devaient être formellement traitées par le ministère de la justice, mais, compte tenu de l'imminence du jugement, les procédures n'ont pu être remplies à temps... En condamnant le jeune garçon à une aussi lourde peine, les autorités chinoises ont apparemment décidé de faire de Wang Dan un exemple, destiné à intimider les rares dissidents encore actifs sur le territoire chinois. Aux yeux du régime communiste, Wang Dan est un irréductible du combat pour la démocratie. Arrêté une première fois pour son implication dans le mouvement démocratique de Tian Anmen, en 1989, Wang Dan avait été relâché en 1993. Mais le jeune homme ne s'était pas laissé intimider. Interpellé à plusieurs reprises pendant sa période de relaxe en 1994-1995, il apposaitsa signature sur des pétitions demandant la libération des prisonniers d'opinion et avait entamé plusieurs grèves de la faim pour demander la fin du

harcèlement policier dont il était l'objet. Derrière la liste des activités criminelles de Wang Dan publiées hier après-midi par l'agence officielle Chine nouvelle, filtrait ainsi l'irritation des autorités face au jeune dissident. Wang Dan a démontré à plusieurs reprises son opinion politique hostile au gouvernement légal, a souligné la présidente du tribunal, madame Cai Yue. Les autorités reprochent en outre à Wang Dan d'avoir publié des articles critiques à l'encontre du gouvernement dans la presse internationale. La cour a ainsi relevé les nombreuses phrases séditieuses écrites par le jeune homme, telles que la Chine est aujourd'hui au sommet d'un volcan. Dans un essai intitulé la Chine dans l'ère post-Deng Xiaoping et le mouvement démocratique sur le continent Wang Dan est allé jusqu'à déclarer que la Chine entrera certainement dans la tourmente, s'est indigné le juge.

Mais la cour a surtout insisté sur les contacts de Wang Dan avec d'autres dissidents tels que Wang Juntao, Wei Jingsheng (lire ci-contre) et Hu Ping, président de la Ligue pour la démocratie chinoise, une organisation réactionnaire basée aux Etats- Unis selon les termes du chef d'accusa-tion. Le 21 mai 1995, Wang Dan avait été de nouveau interpellé et maintenu depuis lors au secret. En le réduisant au silence, les autorités traduisent leur volonté d'annihiler toute tentative d'expression politique en Chine. Une pétition, demandant la libération de Wang Dan, comportant 500 signatures internationales dont celles de cinq prix Nobel de la paix, a été envoyée au gouvernement chinois. A Hong-kong, des manifestants ont protesté devant le siège de la représentation informelle de la Chine. Paris, Londres et Bonn se sont dit consternés par la dureté de la sentence demandant que les libertés fondamentales soient respectées. Mais Pékin ne risque guère de prêter oreille à ces déclarations, confortée dans sa position intr

ansigeante, par un défilé de délégations internationales venues prioritairement discuter de l'ouverture du marché chinois...

 
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