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Conferenza Tibet
Partito Radicale Centro Radicale - 12 dicembre 1996
Tibet/repression chinoise

LA LONGUE NUIT CARCERALE D'UNE JEUN NONNE TIBETAINE

par Philippe Broussard

Le Monde, jeudi 12 décembre 1996

UN MOIS ET DEMI après la visite en France du dalaï-lama, chef spirituel et politique des Tibétains en exil, une information en provenance du Toit du monde vient confirmer les violations des droits de l'homme dans ce pays occupé par la Chine depuis 1950. Trois religieux, parvenus récemment au Népal après avoir traversé l'Himalaya à pied, ont dénoncé le sort réservé à une nonne bouddhiste, âgée de vingt et un ans. Selon ces réfugiés, Ngawang Sangdrol serait emprisonnée au centre pénitentiaire de Drapchi, où les détenus sont souvent torturés. Ces informations ont été confirmées, fin novembre, par l'agence de presse indépendante Tibet Information Network, dont le siège se trouve à Londres.

Aux yeux des Tibétains, le destin de cette jeune femme est exemplaire. Elle avait été arrêtée le 17 juin 1992 lors d'une manifestation pacifique dans le centre de Lhassa, la capitale occupée. Une arrestation suivie de séances d'interrogatoires, de sévices puis d'une condamnation à trois années d'emprisonnement pour activités séparatistes . C'est à cette époque, à l'âge de dix-sept ans, qu'elle a découvert Drapchi, au nord de la ville. Les nonnes, incarcérées dans l'Unité 3, sont tenues à l'écart des prisonniers de droit cortimun. En juin 1993, Ngawang Sangdrol et treize autres nonnes ont profité d'un relâchement de la surveillance pour se procurer un magnétophone. Elles ont ensuite enregistre des chants nationalistes et des messages à l'intention de leurs parents. Cette cassette est parvenue dans les milieux de la résistance avant d'être transmise en Inde. Le Comité de soutien au peuple tibétain, association française, s'est chargé de la diffuser en France. Après une rapide présentation du chanteur Yves Dut

euil, on peut notamment entendre la complainte suivante : je suis en prison mais je n'ai pas de regret/Mon pays n'a pas été vendu, il a été volé/Et pour cela nous avons versé tant de larmes, Oh! tant de larmes.

Les quatorze nonnes ont chèrement payé cette initiative. Les autorités ont aussitôt doublé, voire triplé, leurs peines. Celle infligée à Ngawang Sangdrol, la benjamine du groupe, est ainsi passée de trois à neuf ans d'emprisonnement. En dépit d'une importante mobilisation internationale, les Chinois ne sont pas revenus sur leur décision et le cas des chanteuses de Drapchi, militantes non violentes, est devenu symbolique du drame tibétain. Ces derniers jours, Pékin a adressé une mise en garde aux bouddhistes qui se doivent de soutenir le socialisme et le parti. Le témoignage des trois réfugiées arrivées au Népal apporte de nouvelles informations sur les suites de l'affaire des chanteuses . Avant de fuir le Tibet, ces trois personnes ont en effet été détenues à Drapchi. Selon elles, Ngawang Sangdrol aurait été placée pendant quatre mois en isolement total. Au mois de mars, alors que la direction exigeait que les prisonniers nettoient leurs cellules, la jeune religieuse aurait eu un accrochage avec l'une des r

esponsables de l'établissement. Elle aurait ensuite crié: Libérez le Tibet! Conséquence: sa peinea été portée de neuf à dix-huit ans d'emprisonnement. Elle ne sortira donc qu'en 2010, après avoir passé la moitié de sa vie à Drapchi.

 
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