< LIBERTÉ POUR LE TIBET/DÉMOCRATIE POUR LA CHINE ! - N.47 >
Bulletin d'information sur les campagnes du Parti Radical Transnational pour la liberté du Tibet et pour la démocratie en Chine.
"I truly believe that individuals can make a difference in society. Since periods of great change such as the present one come so rarely in human history, it is up to each of us to make the best use of our time to help create a happier world".
Tenzin GYATSO, XIVe Dalaï Lama, 1992
Numéro 47 du 6 janvier 1997
Rédaction: Massimo Lensi, Dorottya u. 3.III.em 6. - 1051 Budapest (H)
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Ce bulletin est publié en anglais, français, espagnol, italien, hongrois, croate et roumain.
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IL RESTE MOINS DE 60 JOURS AVANT LA MANIFESTATION DU 10 MARS A GENEVE.
IL RESTE MOINS DE 20 JOURS UTILES POUR LA REMISE DES SIGNATURES POUR L'ATTRIBUTION DU PRIX NOBEL DE LA PAIX 1997 WEI JINGSHENG. LE POINT SUR LES CAMPAGNES.
La campagne de récolte d'adhésions en soutien de la candidature de Wei Jingsheng au Prix Nobel de la Paix 1997 est sur le point de se conclure. Comme nous l'avons rappelé à plusieurs reprises, les signatures originales doivent être remises au Comité Nobel avant le 31 janvier. Il nous reste encore quelques jours utiles pour atteindre l'objectif des 1.000 adhésions. Cet acte formel marque le départ de la seconde partie de la campagne qui nous conduira jusqu'au mois d'octobre, date à laquelle le Prix Nobel de la Paix sera désigné. Plusieurs communes italiennes ont déjà approuvé des motions pour soutenir la candidature de Wei Jingsheng. Cette initiative pourrait être répétée dans d'autres conseils municipaux, comme par exemple dans les communes où le maire a déjà décidé de hisser le drapeau tibétain les 9 et 10 mars prochains.
Nous n'avons pas l'habitude de cacher nos déceptions ou nos échecs et nous nous sentons sincèrement obligés de manifester un état d'âme qui pourra être contredit par les faits dès les prochains jours comme nous l'espérons. Les diverses campagnes, de celle des "drapeaux" jusqu'aux campagnes de préparation des manifestations du 9 et 10 mars à Genève, ne sont pas en train de décoller, bien au contraire. Il semble même que les excellents résultats que nous avons obtenus en 1996 aient - pour ainsi dire - amolli la mobilisation et satisfait chacun d'entre nous. Nous sommes strictement convaincus que la campagne pour la liberté au Tibet, tout comme celle pour la démocratie en Chine, ne doivent pas se rabattre sur les victoires faciles ou sur les résultats déjà obtenus. L'année dernière, au mois de janvier, nous percevions déjà une autre tension parmi les différents groupes engagés dans ces campagnes. La nouveauté pouvait en être le motif, bien sûr, ou la découverte que tous ensemble nous pouvions faire valoir avec
plus de force nos droits de citoyens qui exigent partout dans le monde la démocratie et la liberté. Aujourd'hui nous percevons par contre une nette tendance au repli, à se retirer en laissant le champ libre à un échec inéluctable. Nous ne voulons pas généraliser, tant il est vrai que dans quelques pays d'Europe on se mobilise et on utilise ses loisirs pour faire grandir le mouvement, pour lui donner la force nécessaire pour pouvoir lancer dans un peu moins d'un an le Satyagraha mondial pour la liberté du Tibet.
Chers amis, ce numéro de "Tibet - Chine Fax" est le premier de l'année 1997. Nous en profitons bien sûr pour vous souhaiter une bonne année, mais pour vous rappeler également que 1997 devra nous voir prêts à affronter ensemble des dizaines de rendez-vous politiques, à commencer par la manifestation de "Genève 1997": une manifestation qui ne sera pas un point d'arrivée mais au cas où un moment de grande relance organisationnelle et politique du mouvement pour pouvoir arriver avec la meilleure préparation possible, en 1998, au Satyagraha mondial pour la liberté du Tibet.
C'est pour ces raisons, et notamment pour renforcer la mobilisation avant le 9 et 10 mars, qu'un deuxième Séminaire Européen a été convoqué à Strasbourg le 16 et 17 janvier. Ce sera une occasion de se revoir, mais il faudra y affronter aussi les vrais problèmes et assumer les responsabilités nécessaires.
Ou alors prendre d'autres décisions que celles qui ont été prises jusqu'ici...
Bon travail et bonne année !
UN DRAPEAU POUR LE TIBET 1997: L'OBJECTIF EST DE 3000 ADHÉSIONS. NOUS SOMMES A MOINS 2.867
Ces trois dernières semaines, 16 autres villes seulement ont adhéré ou confirmé leur adhésion 1996 à la campagne "Un drapeau pour le Tibet 1997". Un maigre résultat qui est dû bien sûr aussi aux vacances de Noël, mais qui doit nous inciter à nous activer encore plus, à obtenir dès les prochains jours des centaines de nouvelles adhésions à la campagne. Une occasion pour trouver le bon système pour que le maire de notre ville adhère et hisse le drapeau tibétain sur la hampe municipale les 9 et 10 mars. Nous vous rappelons que la proposition de hisser le drapeau tibétain a déjà été envoyée à plus de 20.000 maires. Il s'agit à présent de les "relancer", de les contacter par téléphone, par fax, ou personnellement... Le matériel d'information concernant cette campagne est à la disposition de tous ceux qui le demanderont au siège PR de Bruxelles.
* Situation par pays (au 6 janvier)
Confirm. 1996 Adhés. 1997 Total
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Belgique 19 12 31
Croatie - 1 1
Espagne 6 7 13
France 31 15 46
Hongrie 4 4 8
Italie 24 1 25
Luxembourg 4 - 4
Pays-Bas 1 - 1
Rép. tchèque 2 - 2
Slovénie - 2 2
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Total 91 42 133
* Les adhésions du 11 décembre au 6 janvier (16)
En Slovénie: Cvetka ZALOKAR-ORAZEM, maire de DOMZALE (a); en Croatie: Luka HODAK, maire de SABORSKO (a); en Belgique: Hugo CASAER, Bourgmestre de BEERSEL (c); en France: Victor MELLAN, Maire de LES PENNES MIRABEU (c); Jean-Claude DALLEMAGNE, Maire de CHALLEX (a); Rolland BONIN, Maire de CLAVEYSON (a); Bernard URBANIAK, Maire de MAZINGERBE (a); Georges BESCHER, Maire de LA TERRASSE (a); Arnaud MANDEMENT, Maire de CASTRES (c); Paul PICHAUD, Maire de ST-PHILBERT-DE-BOUAINE (c); en Espagne: Conxita CAMPOY MARTI, Maire de MALGRAT DE MAR (a); Joan DURAN I BATET, Maire de MEDIONA (a); Magi PALLARES MORGADES, Maire de SANT JAUME DELS DOMENYS (a); Narcis JUNQUERA I FUSELLAS, Maire de AMER (a); en République tchèque: Jan NADVORNIK, Maire de PRAGUE 15 (a); Jiri HULKA, Maire de HORNI PLANA (c).
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WEI JINGSHENG, PRIX NOBEL DE LA PAIX 1997
ENCORE QUELQUES JOURS UTILES POUR RECUEILLIR DES ADHÉSIONS.
95 autres parlementaires et professeurs d'université ont signé pour soutenir la candidature de Wei Jingsheng. Le total s'élève ainsi à 758 adhésions (528 parlementaires, 226 professeurs d'université, deux membres de gouvernement et deux Prix Nobel de la Paix). Tous ceux qui réussiraient encore à recueillir d'autres adhésions sont priés de les envoyer d'urgence par fax au siège PR de Bruxelles. Nous vous rappelons que le 31 janvier est la date limite pour remettre les candidatures au Comité Nobel.
* Parlementaires
Du Parlement européen: Anne ANDRE-LEONARD (ELDR), Roberta ANGELILLI (NI), Spalato BELLERE' (NI), Ralf BEREND (PPE), Johannes BLOKLAND (EDN), Marco CELLAI (NI), Gipo FARASSINO (ELDR), Friedrich FRISCHENSCHLAGER (ELDR), Charles GOERENS (ELDR), Alfred GOMOLKA (PPE), Renzo IMBENI (PSE), Georg JARZEMBOLSKI (PPE), Ole KRARUP (EDN), Giorgio LA MALFA (ELDR), Luigi MORETTI (ELDR), Annemie NEYTS-UYTTEBROECK (ELDR), Jean-Thomas NORDMAN (ELDR), Antoinette SPAAK (ELDR), Bernard TAPIE (ARE), Salvatore TATARELLA (NI), Christiane TAUBIRA-DELANON (ARE), Antonello TRIZZA (NI), Winifred EWING (ARE), Ulla SANDBAECK (EDN).
Du parlement du Royaume-Uni, grâce au travail de Patrik NASH et de la "Tibet Society of the United Kingdom": Lord BUXTON of ALSA (House of Lords), Cynog DAFIS (House of Commons, Plaid Cymru), Baroness Brenda DEAN of THORNTON-LE-FYLDE (House of Lords), Bill ETHERINGTON (House of Commons, Labour Party), John EVANS (House of Commons, Labour Party), Maria FYFE (House of Commons, Labour Party), Norman Anthony GODMAN (House of Commons, Labour Party), Llin GOLDING (House of Commons, Labour Party), Nick HARVEY (House of Commons, Liberal Democrat), Lynne JONES (House of Commons, Labour Party), Martin JONES (House of Commons, Labour Party) William Martin SMYTH (House of Commons), Michael CONNARTY (Labour Party).
Du parlement albanais: Vasil MELO (Front de la Nation), Hysen SELFO, Sali REXHEPI (PD), Gjon NIKAJ, Iliaz VRIONI, Dritan OSMANI, Luka MUCO, Shpetim MEZINI, Vangjel TOLE, Gezim Zelfo, Gazip RAMADHI, Hysen ARKAXHIU, Adhurim MUSARAI, Vasil NDREKO, Agim ZUGA, Fadil ÇEPELE, Mirko HAXHISHANO, Ali KAZAZI, Sali BUSHATI, Menduh MUSHANI.
Du parlement français: Pierre MICAUX (UDF), Jean-Marie ROUX (RPR), Brigitte de PREMONT (RPR), Joëlle DUSSEAU (PRS), Francis SAINT-ELLIER (UDF), Bernand SERROU (Francia, RPR), Julien DRAY (PS), Alfred FOY.
Les députés suivants ont également adhéré: Kerstin MÜLLER (Allemagne, Verts), Winfried NACHTEL (Allemagne, Verts), Eva BIAUDET (Finlande, Parti du peuple), Vaclav BENDA (République tchèque).
* Professeurs d'université des facultés de Droit, Sciences Politiques, Philosophie et Histoire: Edward M. WISE (Univ. de Detroit), Mykola MOKLIAK (Univ. de Kiev), Volodymyr IGNATOV (Univ. de Kiev), Grygoriy PEREPELYTSIA (Univ. de Kiev), Guido MELIS (Univ. de Sienne), Carlo VALLAURI (Univ. de Sienne), Wil VERWEY (Univ. de Groningen), Oleksander KOLOS (Univ. de Vinnytsia, Ukraine), Liudmyla GROMOVA (Univ. de Vinnytsia), Ivan DANYLENKO (Univ. de Vinnytsia), Anatoliy DAVYDIUK (Univ. de Vinnytsia), Zofia SOKOLEWICZ (Univ. de Varsovie), Andrew BROOK (Univ. d'Ottawa), Anatoliy RUCHKA (Univ. de Kiev), Vitaliy TABACHKOVSKY (Univ. de Kiev), Valeriy BARKOV (Univ. de Kiev), Vasyliy BARANOVSKY (Univ. de Kiev), Valeriy ANANIIN (Univ. de Kiev), Petro YAROTSKY (Univ. de Kiev), Anatoliy KOLODNY (Univ. de Kiev), Vitaliy LIAKH (Univ. de Kiev), Borys LOBOVYK (Univ. de Kiev), Juriy RYMARENKO (Univ. de Kiev), Mykhailo STEPIKO (Univ. de Kiev), Giuseppe ZACCARIA (Univ. de Padoue), Pavlo POGOSOV (Univ. de Donetsk), Sergiy KHARCHENKO
(Univ. de Donetsk), Volodymyr IGNATOV (Univ. de Kiev), Grygoriy PEREPELYTSIA (Univ. de Kiev), Mykola KISELIOV (Univ. de Kiev), Borys POPOV (Univ. de Kiev), Fernando MANTOVANI (Univ. de Florence).
< TIBET CHINE TÉLEX >
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FREEDOM FOR NGAWANG CHOEPHEL
Le musicologue tibétain Ngawang CHOEPHEL, rentré au Tibet pour tourner un documentaire sur les musiques et sur les danses traditionnelles de son peuple, a été condamné à 18 ans de prison par les autorités chinoises pour espionnage en faveur des Etats-Unis. L'"International Campaign for Tibet" invite à envoyer des lettres et des télégrammes au Secrétaire d'Etat américain pour dénoncer la condamnation de Choephel et pour commencer à travailler dès à présent à une résolution de condamnation de la Chine à la prochaine réunion de la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies. L'adresse à laquelle envoyer les lettres et les télégrammes est la suivante: Secretary Warren Christopher - Department of State - 2201 C Street NW - Washington D.C. 20502 (USA).
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UN COMPTE-COURANT DU COMITÉ EUROPÉEN POUR "GEN VE 1997"
Le Comité européen a ouvert un compte-courant intitulé "Genève 1997" sur lequel faire parvenir les fonds destinés à l'organisation de la manifestation de Genève du 9 et 10 mars 1997 "Liberté pour le Tibet". Nous prions tous ceux qui voudraient contribuer à la campagne de verser d'urgence le montant convenu sur le c/c suivant: "Genève 1997" - N. 310-1075921-83 Banque BBL (Banque Bruxelles Lambert) Agence du Parlement Européen - Rue Van Maerlant 2, 1040 Bruxelles.
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ITALIE/UNE MOTION POUR WEI ET D'AUTRES INITIATIVES
Le Conseil Municipal de Campobasso a approuvé une motion de soutien à la candidature de Wei Jingsheng au Prix Nobel de la Paix 1997. L'initiative promue par Donato DE RENZIS a été accueillie à l'unanimité par le Conseil. En outre, grâce au conseiller vert Pasquale CAVALIERE, un ordre du jour concernant Wei Jingsheng a été déposé au Conseil Régional du Piémont. Des initiatives analogues sont prévues à Savone et à Trente. Le Comité "Ombrie pour le Tibet", avec des dizaines de représentants du monde académique, d'indépendants, de responsables d'associations, a présenté au Maire de Pérouse un appel pour conférer le droit de cité honoraire au Dalaï Lama.
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LE TSG DE MARSEILLE
Le TSG combatif de Marseille a changé de nom. Le "Comité de Sauvegarde du Peuple Tibétain et de sa Culture" s'appelle à présent "Tibet-Liberté-Solidarité".
< LA REVUE DE PRESSE DU WALK AROUND >
Nous publions ci-après la Revue de Presse du Walk Around du 9-10 décembre 1996 pour la libération du Panchen Lama et de Wei Jingsheng. Nous nous excusons d'avance des imprécisions éventuelles. Tous les passages à la télévision et tous les articles portent la date du 9, 10 ou 11 décembre.
* France
- Images du WA à Marseille sur les Nouvelles de la Région: M6
- Reportage sur le WA à Marseille: France 3 Méditerranée
- "Préfecture/Une Marche de 24 heures": Le Provençal (quotidien)
- Reportage sur le WA à Marseille: Radio Nostalgie (radio locale)
- Reportage sur le WA à Marseille: Europe 2 (radio)
- "Libres et égaux" (sur la manifestation à Saint-Tropez): Le Méridional (quotidien)
* Belgique
- "Manifestation pour le Tibet": La Lanterne (quotidien)
* Bulgarie
- "Un WA de 24 heures autour du Parlement": Noshten Trud (quotidien)
- "Un WA autour du Parlement": 24 heures (quotidien)
- "Un WA autour du Parlement": Demokratsia (quotidien)
- "Un jeune albanais a participé au WA autour du Parlement": Noshten Trud (quotidien)
- "Un appel pour la libération du Panchen Lama": Novinar (quotidien)
- "Un ancien député se prépare à jeûner pour le Tibet": Nouvelles de Plovdiv (quotidien)
- "Un ancien député jeûnera pour le Tibet": Vesti (périodique régional)
- "Des Bulgares jeûnent pour le Lama": Maritsa (quotidien)
* Italie
- "Tibet: des radicaux et des membres de la Ligue du Nord manifestent devant le Ministère des Affaires étrangères: Ansa (agence de presse)
- Reportage sur le WA à Rome: Talk Radio
* Croatie
- "Zagreb pour la libération du Panchen Lama": Vecernji list (quotidien)
* Hongrie
- "Ils ont manifesté pendant 24 heures": Magyar Nemzet (quotidien)
- "Pour le Tibet": Nepszava (quotidien)
- "Manifestation pour le Tibet": Kurir (quotidien)
- Reportage sur le WA à Budapest: Star Radio (radio)
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SECONDE PAGE
Nous publions en "Seconde Page" un article du Prof. SAMDHONG Rinpoché, paru sur "The Pioneer", sur sa proposition de Satyagraha. Nous invitons les lecteurs de ce bulletin à nous faire parvenir des textes de réflexion sur le projet de Satyagraha pour la liberté du Tibet et sur les campagnes pour sa préparation. Si la place et le temps nous le permettront, nous essayerons de donner la parole à tous ceux qui sont intéressés par ce projet politique difficile et articulé pour la libération du Tibet, en publiant leurs réflexions.
NB: les articles devront être envoyés au siège PR de Bruxelles et ne devront pas dépasser 40 lignes, pour des raisons d'espace.
LE PROFESSEUR SAMDHONG RINPOCHÉ PROPOSE UN PROGRAMME POUR LE LANCEMENT DU SATYAGRAHA TIBÉTAIN
(World Tibet Network News, dimanche 1 décembre 1996)
[L'auteur est directeur de l'Institut supérieur d'études tibétaines à Saranath, Varanasi, et Président de l'Assemblée des députés du peuple tibétain, à Dharamsala, Inde]
The Pioneer, 28 Novembre 1996
En tant que principe et en tant que système, la démocratie n'est pas inconnue au peuple tibétain. Notre ouverture évidente au fonctionnement démocratique ne fut provoquée ni par l'occupation chinoise du Tibet, ni par nos relations réciproques avec le monde extérieur. Dès son enfance et bien avant d'être élevé au pouvoir temporel, Sa Sainteté le XIVe Dalaï Lama a eu la volonté incomparable de démocratiser le Tibet.
Il ne prit, hélas, la direction du pays que lorsque la moitié de son territoire était déjà occupé par la Chine. Durant neuf longues années, il fit néanmoins de son mieux pour introduire des réformes démocratiques, mais à chaque fois les dictateurs communistes chinois ont frustré ses démarches. Ce n'est qu'en exil qu'Il eut la liberté d'action pour appliquer sa vision.
Seulement il y eut une particularité dans cette transformation si caractéristique d'un leader et de son peuple. Dans notre cas, le chef de l'état lui-même a favorisé la démocratisation en renonçant par conséquent à son autorité, mais le peuple ne l'a pas accepté. Durant les 37 années d'exil, Sa Sainteté a éduqué et persuadé au fur et à mesure son peuple d'adopter un mode de vie démocratique et de mettre en pratique ses idéaux de manière à atteindre une vraie démocratie.
Le modèle de démocratie tibétaine est radicalement différent des principes démocratiques occidentaux: il est fondé sur les principes d'égalité de tous les êtres sensibles sur la base de leur potentiel de développement illimité. Cette égalité peut être instituée dans la vie quotidienne par la collaboration et non par la compétition.
La compétition conduit invariablement à certaines formes de confrontation: on ne peut atteindre l'amour et l'égalité par la compétition, car tant en politique qu'en économie celle-ci empêche la vraie fraternité et la vraie collaboration. En acquérant la conscience de ce phénomène de la nature humaine, Bouddha recommanda il y a fort longtemps une démocratie délivrée de la compétition.
Une forme de démocratie sans partis pourrait donc être une alternative où chacun ait la liberté de se rapporter aux diverses questions suivant sa sagesse, sans l'imposition d'aucune condition de la part d'un groupe ou d'une idéologie. La décentralisation du processus de décision et d'application rendrait chaque individu souverain et responsable de ses actions. L'individu devrait penser globalement et agir localement. Lorsque quelques personnes vivent sur la peau des autres, c'est du totalitarisme; du reste le principe "vis et laisse vivre" est pure démocratie. Dans le modèle de démocratie que nous essayons d'adopter, chacun vivrait pour les autres.
Le futur du Tibet doit être modelé et construit avec l'effort évident et soutenu de tous les tibétains. Bien qu'aucun plan ne soit déjà prêt ou définitif, je tiens à exposer trois points dignes d'être pris sérieusement en considération:
1. Dans le monde d'aujourd'hui, l'interdépendance s'est accrue à un tel point que le futur de chaque pays ne peut plus être considéré isolément. Le futur du Tibet est destiné à influencer celui du monde en général, et sa situation géopolitique celle de ses voisins immédiats - la Chine et l'Inde -, le cours de l'histoire de ces deux pays étant inséparable de celui du Tibet. Pour diverses raisons, ces deux pays les plus peuplés du monde s'opposeront peut-être toujours entre eux comme concurrents ou comme adversaires. Le statut du Tibet comme Etat tampon entre l'Inde et la Chine sera le seul facteur déterminant de paix, de stabilité et de sécurité en Asie. Du point de vue géographique, le Tibet étant le "Toit du Monde", le pays où naissent la plupart des grands fleuves asiatiques, il constituera un facteur décisif pour l'équilibre écologique et environnemental du monde. Les scientifiques affirment que le plateau tibétain aura toujours un rôle déterminant dans les changements du climat terrestre.
2. En ce qui concerne l'avenir du Tibet, l'urgence immédiate - à mon avis - est de le sauver de l'anéantissement total. Le Tibet est vraiment devenu la démonstration sur le terrain de l'efficacité de la Déclaration des Droits de l'Homme des Nations Unies. Il faut prendre acte que l'avenir du Tibet est inséparablement lié à celui du monde dans son ensemble. L'avenir du Tibet doit donc être considéré dans cette perspective globale. Le statut politique du Tibet en termes de souveraineté ou d'autonomie, de séparation ou d'association, a été débattu pendant des décennies, mais la situation effective du Tibet s'est progressivement détériorée. Notre plus grand souci devrait donc être de sauver ce pays et sa culture unique d'une destruction totale. Cela ne sera possible que si les transferts continus de population et l'occupation civile chinoise cesseront immédiatement. La violation de la culture, de la langue et de l'environnement tibétain doit cesser.
La question de l'avenir du Tibet ne peut être réglée sans tenir compte des problèmes que nous venons de citer. Nous devrons donc nous concentrer sur la manière d'atteindre ces objectifs. Le temps est venu pour les tibétains de développer un programme de coupure nette. Je propose un programme pour lancer un mouvement de Satyagraha. Cette idée et son plan d'application sont expliqués ailleurs. Les personnes informées savent que Sa Sainteté a déjà lancé un référendum dans la diaspora tibétaine pour décider la suite future des actions, et nous attendons tous ses résultats.
Il semble à présent que deux possibilités seulement nous soient offertes:
1. S'en appeler à des négociations avec une partie réticente;
2. Commencer une résistance pacifique non-violente.
La voie des négociations a été tentée pendant plus de 14 ans sans nous conduire nulle part. Les chinois ne montrent pas vouloir entamer un dialogue, malgré les concessions de Sa Sainteté qui accepte le cadre de travail de Deng Xiaoping pour les négociations. Nous prenons acte de la réalité et nous formulons les stratégies conséquentes. Nous n'avons pas d'avenir si nous ne sommes pas prêts à nous sacrifier pour restaurer la dignité et la sécurité de notre peuple au Tibet. Jamais nos descendants ne nous le pardonneraient. Par conséquent chaque plan d'action doit être bien conçu, bien considéré, et établi avec des échéances. Il va être trop tard, et le temps ne rebrousse pas chemin. Nous devons courir encore plus vite pour suivre les temps, autrement notre objectif ne sera qu'un mirage.
La Chine a échoué et n'a pas exercé les fonctions d'une nation civilisée, et notamment:
1. Défendre le peuple;
2. Promouvoir son bien-être social, économique et culturel;
3. Représenter ses intérêts.
La Chine manque donc totalement de légitimité légale, morale et politique pour gouverner le Tibet. Aucune preuve supplémentaire n'est peut-être nécessaire pour se rendre compte de sa politique d'occupation forcée: la destruction progressive de l'identité du peuple tibétain et la politique d'exploitation insensée des ressources naturelles du Tibet qui met en danger son équilibre écologique et environnemental.
La situation exige donc de nous des sacrifices suprêmes. Le Mahatma Gandhi, le grand promoteur du Satyagraha, a dit à son peuple "Agis et meurs". Notre situation nous impose de le modifier quelque peu en "Agis ou meurs", résolus à une tentative définitive qui exige une collaboration volontaire, une pleine coordination, de serrer les noeuds détendus et, évidemment, la détermination du Satyagraha. Nos objectifs doivent être clairs pour chacun d'entre nous, tout comme les moyens pour les atteindre.
Nos efforts doivent être obstinément persuasifs. Nous n'avons nullement besoin de renoncer à nos engagements de principe, mais nous ne devons pas permettre non plus que notre engagement à la paix et à la nonviolence soit pris pour une faiblesse de notre part. La force morale et spirituelle n'a pas d'égale, comme nous l'apprennent Martin Luther King, le Mahatma Gandhi, Nelson Mandela, et tant d'autres.
Nous avons de la chance d'avoir pour guide Sa Sainteté le Dalaï Lama. Sa vision de la direction a été claire et son engagement à la démocratie et à la nonviolence a été cohérent. Malgré la longue frustration, il a communiqué aux exilés sa confiance qu'un jour ils retourneront au Tibet. Ne laissons pas que notre leader et notre engagement à la vérité et à la nonviolence subissent un échec. Lorsque Gandhi appela à "Agir et mourir" il n'y avait pas d'autre choix, tout comme il n'y a pas d'autre choix à l'"Agir ou mourir" que je propose à notre peuple.
Le voyage de retour dans notre patrie doit commencer ici et à présent. Alors seulement nous pourrons dire "L'année prochaine à Lhassa".