Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
gio 01 mag. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Conferenza Tibet
Partito Radicale Centro Radicale - 4 febbraio 1997
Chine/état policier

CHINE: LA PREMIERE PRISON DU MONDE

par Edouard Van Velthem

Le Soir, vendredi 21 janvier 1997

Jean-Luc Domenach, sinologue français réputé, l'appelle l'archipel oublié. Harry Wu, dissident aujourd'hui réfugié aux Etats-Unis, qui y a passé prés de vingt ans de sa vie, préfère l'image plus forte de camps la mort. Longtemps dans l'ombre, lorsque les projecteurs médiatiques étaient braqués su les miradors du Goulag soviétique, le Laogaï chinois est devenu le principal système concentrationnaire du monde. En moins d'un demi-siècle, quelque 50 millions de personnes - un million par, an - seraient passées par ses geôles et ses barbelés. Et, sur les six à huit millions de pensionnaires actuellement recensés, 10% le sont pour des motifs politiques. Le Président américain, Bill Clinton, un trémolo dans la voix, a promis de s'intéresser de près à leur sort Et le thème des droits de l'homme provoque quelques traditionnelles prises de bec entre Washington et Pékin lorsqu'il s'agit de renégocier l'octroi annuel de clauses commerciales privilégiées. Mais Madeleine AIbright, la nouvelle secrétaire d'Etat à la réputa

tion de »dame de fer , a déjà nuancé l'approche en rappelant que cette question ne pouvait, à elle seule, régir les relations entre les deux principales puissances mondiales. Exigences de la diplomatie, realpolitik, pressions des milieux d'affaires, contraintes économiques: c'est l'éternel miroir à deux faces, celui qui, d'un côté, offre le visage rassurant de vertueuses indignations morales et qui, de l'autre, empoche les bénéfices substantiels de plantureux contrats. L'imminence du retour de HongKong sous la souveraineté chinoise n'a fait qu'aviver la polémique. Le souci très relatif de Pékin envers le système de libertés individuelles séculaire mis en place dans la colonie britannique a de quoi inquiéter les chancelleries occidentales. A mesure qu'aproche l'échéance du 1er juillet 1997, les successeurs de Deng Xiaoping ne prennent même plus la peine de rassurer leurs interlocuteurs, considérant déjà que tout ce qui se passe dans le périmètre de Kowloon est du ressort exclusif de leurs affaires intérieures

. Et tout indique que le statut futur du Rocher n'ira guère au-delà de celui des zones économiques spéciales - Shenzen et les principales villes côtières chinoises -, en vertu de cette formule un pays, deux systèmes qui fonde la base de l'économie socialiste de marché concoctée par les têtes pensantes du parti communiste: La liberté absolue d'ouvrir son portefeuille, mais

l'obligation tout aussi absolue de fermer sa gueule, selon la formule, abrupte mais évocatrice, d'un industriel anglais.

L'OBSESSION DE L'IMAGE

La presse, précisément, figure en bonne place dans le collimateur actuel des -mandarins rouges . La propagation d'une image positive de la Chine est devenue un objectif d'autant plus prioritaire que, depuis l'effondrement de l'URSS, l'Empire du Milieu alterne offensives de charme et démonstrations de force pour imposer son statut de seconde superpuissance. Résultat? Les médias sont à nouveau placés sous haute surveillance. Le président Jiang Zemin a repris à son compte l'expression... de Jdanov, chef de la police politique de Staline, selon lequel les journalistes devaient être des ingénieurs des âmes. Et, dans la -bonne habitude des régimes forts, une ligne téléphonique spéciale, très branchée sur la délation, a été ouverte à tous pour signaler les »écarts ou manquements - relevés dans le comportement des hommes de plume. Porte-parole de la contestation et du droit à une expression indépendante, Wang Dan, le leader étudiant de la place Tian Anmen, Wei Jingsheng, le père du Mur de la Démocratie, et quelque

s autres ne sont ainsi que la partie émergée d'un immense iceberg. Qui ne dérive pas seulement entre prison de transit et camp de rééducation: la remise en liberté des fortes têtes, insiste Human Rights Watch China, s'accompagne toujours d'infinies tracasseries, d'humiliations ou de pressions psychologiques pour briser définitivement la résistance individuelle et la placer sous le contrôle de la vigilance sociale. Qui connaît, par exemple, l'existence de Tong Yi? Cette jeune femme de 29 ans est sortie récemment de son camp de rééducation. Mais l'administration ne lui a restitué ni ses documents d'identité, ni ses diplômes universitaires. Lui fermant à la fois les portes d'un nouvel emploi ou d'une éventuelle demande d'émigration. Son crime? Avoir été, pendant les six mois de son éphémère liberté de mouvement, la secrétaire de Wei Jingsheng, le »prisonnier personnel de Deng ... Une »dette que le régime a décidé de lui faire payer bien au-delà de sa condamnation pénale...

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail