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Conferenza Tibet
Partito Radicale Centro Radicale - 28 febbraio 1997
Chine/Turkestan oriental

IL N'Y A PAS DE REEL RISQUE SEPARATISTE

par Romain FRANKLIN

Libération, le 28 février 1997

Des révoltes antichinoises ont éclaté au Turkestan chinois (Xinjiang) en 1954,1958 et 1962. Depuis, on croyait cette région, où passait la célèbre route de la soie, plus apaisée. L'ouverture du Xinjiang vers l'extérieur, puis l'émancipation des républiques d'Asie centrale voisines, s'est accompagnée d'un réveil de l'irrédentisme ouïghour. Une révolte armée a éclaté, en avril 1990, près de Kashgar (60 morts), et, depuis un an, le Xinjiang est le théâtre d'actions terroristes. Michel Jan, coauteur du Milieu des empires, analyse la crise. Le pouvoir chinois ne va-t-il pas réagir de de manière impitoyable à ces derniers attentats dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, qui semblent être le symptôme d'une montée en puissance du séparatisme?

Depuis un an, à la suite d'autres incidents, le gouvernement chinois affirme sa détermination et on peut le croire. C'est dans la nature de ce pouvoir centralisé de ne pas admettre la moindre faiblesse. Surtout depuis que la découverte de nouvelles réserves de pétrole au Xinjiang a confirmé l'importance stratégique de cette région. Le mouvement séparatiste du Xinjiang

est-ilpropre aux ouïghours?

Essentiellement oui, car les Ouïghours sont l'ethnie la plus nombreuse. Contrairement aux autres peuples du Xinjiang, qui peuvent s'identifier aux républiques d'Asie centrale que sont le Kazakhstan, l'Ouzbékistan ou le Kirghizistan, l'identité ouïghoure, elle, est dans ce qu'ils voudraient appeler le Ouïghouristan, c'est-à-dire le Xinjiang actuel. Mais il existe un clivage entre les Ouïghours. Une partie d'entre eux sont favorables au pouvoir central chinois. Certains sont d'ailleurs eux-mêmes victimes d'attentats.

Le mouvment séparatiste est-il de nature ethnique, religieuse ou les deux? Les Ouïghours, comme les Kazakhs, les Kirghizes, les Tadjiks et d'autres peuples du Xinjiang, sont de culture et de religionmusulmanes, et cette confession semble être un des moteurs dans la mobilisation de ces séparatistes. Reste que les Kazakhs, les Ouïghours, se sentent kazakhs ou ouighours d'abord, et musulmans ensuite. Il n'y a jamais eu de sens durable de la communauté musulmane, sau fen de rares exceptions. Cela dit, il y a un dépit tel chez une partie de la population ouïghoure que des mouvements extrémistes religieux peuvent trouver là une clientèle qu'ils doivent pouvoir utiliser pour constituer des mouvements terroristes. La multiplication de ces actions séparatiste serait-elle possible sans soutien extérieur?

Cela semble très difficile. Depuis 1949, des groupes se sont réfugiés au Pakistan, en Arabie Saoudite, en Turquie et en Asie centrale soviétique. Ces groupes soutiennent aujourd'hui, soit financièrement, soit politiquement, soit avec de l'armement, cette opposition au pouvoir chinois. Le Front national uni révolutionnaire du Turkestan oriental (Fnur), basé au Kazakhstan,fait partie de ces mouvements. Mais il n'y a pas de mouvement unifié autour d'une personnalité forte comme le dalaï-lama pour les Tibétains. Le gouvernement kazakh, qui donne la priorité à ses relations avec la Chine, met toutefois le boisseau sur les activités de ce groupe d'Ouïghours en exil. Il est difficile de connaître la force réelle de ces groupes. séparatistes ouïghours. Dans les années 70, ils ont revendiqué jusqu'à 500 000 combattants, ce qui est un chiffre extravagant.

Les séparatistes du Xinjiang étaient-ils encouragés par le pouvoir soviétique dans les années 60-70?

Alors que régnait la brouille qu'on sait entre Pékin et Moscou, ces Ouïghours en exil avaient le droit de s'exprimer et constituaient une forme de menace certes brandie contre la Chine, mais néanmoins contenue par Moscou.

Où en est l'absorption du Xinjiang par la Chine?

Les Chinois ont désormais atteint un seuil d'intégration. Il s'agit là d'un phénomène historique car jusqu'alors le pouvoir chinois au Xinjiang était menacé. Il semble qu aujourd'hui un habitant sur deux soit Han, contrairement aux chiffres officiels qui font état de 36-37 % de Han. Ces déplacements de population, autrefois forcés, ont aujourd'hui un caractère assez naturel quand on prend en compte le vaste ensemble chinois. Cet influx est l'une des raisons de l'augmentation des tensions interethniques. D'autant qu'il s'accompagne d'une paupérisation d'une partie de la population locale. Ce phénomène d'intégration, qui est aussi politique et économique, me sensible irréversible et je ne crois pas à la réalité d'un risque séparatiste.

Contrairement au Tibet?

Les Xinjiang est beaucoup plus intégré dans l'ensemble chinois que ne l'est le Tibet.

 
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