< LIBERTE POUR LE TIBET/DEMOCRATIE POUR LA CHINE ! - N·55 >
Bulletin d'information sur les campagnes du Parti Radical Transnational pour la liberté du Tibet et pour la démocratie en Chine.
"I truly believe that individuals can make a difference in society. Since periods of great change such as the present one come so rarely in human history, it is up to each of us to make the best use of our time to help create a happier world".
Tenzin GYATSO, XIVe Dalaï Lama, 1992
Numéro 55, 27 Mars 1997
Rédaction: Massimo Lensi, Dorottya u. 3.III.em 6. - 1051 Budapest (H)
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Ce bulletin est publié en anglais, français, espagnol, italien, hongrois, croate et roumain.
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POUR L'OUVERTURE DES NEGOCIATIONS ENTRE LA CHINE ET LE TIBET
Dans ce numéro du "Tibet - Chine Fax" nous publions une première série de documents concernant la manifestation de Genève et les initiatives politiques qui lui sont associées. A commencer par l'importante intervention du Secrétaire du PR, Olivier Dupuis, sur les perspectives futures du mouvement pour la liberté du Tibet occupé, le Satyagraha de 1998, jusqu'à la Résolution du Parlement européen sur le Tibet du 12 mars.
Le Satyagraha est une méthodologie d'action politique nonviolente pour atteindre l'objectif que nous nous sommes fixé durant tous ces mois d'initiatives et de lutte politique: l'ouverture des négociations entre la Chine et le Tibet pour l'avenir du Toit du Monde. C'est pour cette raison - et pour toutes celles qui nous ont amené à promouvoir les nombreuses campagnes politiques des derniers mois - qu'il faut se mobiliser immédiatement sur les autres initiatives en cours: à commencer par l'appel de parlementaires au Secrétaire des Nations Unies pour qu'il reçoive le Dalaï Lama - un appel auquel ont déjà adhéré plus de 1.300 parlementaires du monde entier - jusqu'à la campagne "Une Place pour le Tibet".
Cela signifie encore beaucoup de chemin à parcourir, beaucoup d'objectifs intermédiaires, beaucoup d'autres initiatives nonviolentes et de dialogue pour la liberté du Tibet occupé et pour la démocratie en Chine.
Bon travail
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LE SATYAGRAHA EST UNE METHODOLOGIE
Intervention d'Olivier Dupuis, secrétaire du PR, à la manifestation "Liberté pour le Tibet" du 9 mars à Genève.
Bonjour! Je voudrais commencer par parler des choses les moins agréables, de choses qui sont assez graves. Il y a des tentatives au sein du Parlement européen au cours de ces journées, prévues pour la semaine prochaine, pour la session de Strasbourg de la semaine prochaine, de réduire les objectifs du peuple tibétain, les objectifs du Dalaï Lama, les objectifs du gouvernement tibétain en exil, à une autonomie culturelle et religieuse. C'est, vous le savez, à cent lieues, à 1.000 kilomètres de ce que veulent nos amis tibétains, de ce que nous voulons tous. Une proposition de résolution a été déposée par le député socialiste Colajanni et par le député socialiste espagnol Colon y Naval. Avec les amis de l'Intergroupe Tibet au Parlement européen nous sommes en train de travailler pour empêcher qu'une chose pareille puisse se produire, pour empêcher que les années de travail, les années d'efforts au sein du Parlement européen - mais évidemment pas seulement au sein du Parlement européen - les années d'efforts de
nous tous qui sommes ici et de milliers d'autres en Europe et dans le monde qui travaillent, qui soutiennent la cause du Tibet, pour empêcher de retourner 10 ans en arrière et pour limiter les voeux, les espoirs, la volonté du peuple tibétain et la nôtre, pour limiter cela à une simple autonomie culturelle et religieuse. Nous savons que ce qui est en cause aujourd'hui au Tibet, ce n'est pas ça. Ce qui est en cause aujourd'hui c'est la liberté d'un peuple. C'est la liberté du peuple tibétain mais c'est aussi la démocratie pour le peuple tibétain, pour le Tibet et la démocratie pour tous nos amis chinois.
Mais je voudrais - et je pense que ça c'est une chose très très positive - je voudrais saluer avec une particulière chaleur la délégation de nos amis chinois qui sont venus nombreux - tous les dirigeants de la Fédération pour la Démocratie en Chine sont aujourd'hui avec nous - et en particulier la soeur de quelqu'un qui nous est très cher. Elle aussi nous est très chère: Wei Shan Shan, la soeur de Wei Jinsheng, est parmi nous. Et ça je pense que c'est un signe de renforcement de notre bataille. Autres choses positives: on est quand même pas mal, on est quand même nombreux, notre programme ne fait que commencer. Je pense que nous aurons aussi un grand moment, plus tard, autour du lac, avec un moment chorégraphique, je pense, très beau, avec ces torches, ces chandelles, pour la liberté du Tibet, pour la démocratie en Chine pour la liberté de Turkestan oriental, pour la liberté de la Mongolie intérieure.
Donc ça ne fait que commencer. Une autre petite chose, parce je pense qu'il faut dire des choses, c'est la condition aussi pour mieux travailler, pour être plus nombreux, pour être plus efficaces dans les mois et dans les semaines à venir. Une autre chose qui, je crois, doit attirer toute notre attention, c'est que nous ne pouvons pas continuer à travailler d'une façon désorganisée.
Nous devons renforcer notre organisation, nous devons renforcer la communication, nous devons renforcer le travail chaque jour et il ne faut pas attendre l'échéance du 10 mars et les quelques semaines qui la précèdent pour nous mobiliser. Nous devons faire en sorte que la campagne "un drapeau pour le Tibet" qui a vu 700/800 mairies cette années hisser le drapeau, nous devons faire en sorte que ce que nous avons décidé tous ensemble à Bonn devienne réalité en 98 pour qu'effectivement à travers l'Europe, à travers le monde, il y ait des milliers de maires, des milliers de bourgmestres qui hissent le drapeau tibétain et pour que vraiment nous travaillons tous ensemble.
Une autre initiative qui a obtenu un premier succès au cours de ces journées, c'est l'initiative "une place pour le Tibet". Vous savez l'importance de cette initiative, parce qu'une place pour le Tibet, une rue pour le Tibet, ça reste, ça ne se décolle pas, ça ne passe pas. Une première commune en Suisse, près de Genève d'ailleurs, la commune de Veyrier a décidé de donner à une place le nom de "Place du Tibet". Je pense que dans les jours, dans les semaines qui viennent, il faut que des dizaines, des centaines de communes suisses, françaises, allemandes, partout en Europe, que dans chaque commune d'Europe il y ait une place, une rue pour le Tibet. A Strasbourg, à Bruxelles, à Paris partout dans le monde. C'est quelque chose que chacun de nous, sans avoir besoin d'être député, d'être membre d'un Conseil communal, chacun de nous peut commencer à faire pression sur les membres des conseils communaux pour que dans les semaines qui viennent cela se multiplie.
Alors, de façon plus générale, je crois que les 2-3 dernières années ont vu le mouvement pour la liberté du Tibet assumer une dimension qui est sans comparaison avec celle que ce mouvement avait il y a 5, il y a 10 ans. Mais je pense aussi qu'on est arrivé à un moment où on doit faire un saut de qualité et on doit faire un effort, tous et chacun, pour donner beaucoup plus que ce qu'on a donné jusqu'à maintenant, pour arriver à être beaucoup plus efficaces, pour arriver à véritablement obliger les institutions internationales, pour obliger nos parlements à affronter la question de la liberté du Tibet et la question de la démocratie en Chine. Vous savez, on en a parlé beaucoup, qu'on a réuni sous un slogan ces désirs et ce sentiment d'urgence et de nécessité, avec le professeur Samdhong Rinpoché, avec un mot qui est Satyagraha 98 pour la liberté du Tibet.
Alors il y a beaucoup de choses qui ont été dites sur ce que pourrait être, sur ce que serait le Satyagraha. Je pense qu'il y a encore beaucoup de confusion et qu'il est nécessaire de savoir que le Satyagraha ce n'est pas un objectif, le Satyagraha c'est une méthodologie, le Satyagraha c'est une manière d'agir. L'objectif est celui du Dalaï Lama, c'est celui du gouvernement tibétain en exil, c'est celui de tous nos amis tibétains, c'est l'autonomie, mais l'autonomie forte, réelle, complète, pour toutes les matières qui touchent à la vie des Tibétains au Tibet, excepté, comme l'a dit le Dalaï Lama, la politique de défense et la politique étrangère. Donc ça, ça ne se négocie pas. C'est ça notre objectif. Et le Satyagraha, ce sont les moyens, les instruments, la nonviolence organisée que nous devons créer, imaginer et inventer jour après jour pour que cet objectif devienne dans les mois et dans les années qui viennent réalité au Tibet, pour que le Tibet soit libéré. Donc je pense que dans chaque ville d'Europe,
dans chaque ville d'ou vous venez aujourd'hui, il faudra commencer à réfléchir, à mettre des propositions sur le papier, et à commencer à faire circuler toutes ces idées pour que dans les prochains mois, pas le 10 janvier ou le 10 février prochain, mais pour que dans le prochaines semaines on commence à travailler, on commence à s'organiser avec les amis aux Etats Unis, en Australie, en Inde, et pour qu'on arrive avec ce mouvement Satyagraha 98 à créer quelque chose qui soit équivalent dans la force, dans la quantité au mouvement anti-guerre du Vietnam des années 60. Des centaines de milliers de personnes à travers le monde qui les mêmes jours, à la même heure, avec le même slogan, avec les mêmes revendications, mettent en oeuvre des manifestations, des grèves de la faim, des sit-in et tout autre idée qui nous viendra, parce que je sais que la fantaisie est une des nos forces et pour que tous ensemble on crée ce mouvement qui ne sera pas, contrairement au mouvement anti-guerre du Vietnam, un mouvement "Anti
", mais un mouvement "Pour". Pour la liberté du Tibet, pour la démocratie en Chine. Je pense que si nous trouvons la force en nous d'être "Pour", nous trouverons aussi la force d'être ensemble et d'être ensemble des dizaines de milliers, l'année prochaine, au rendez-vous du 10 mars mais aussi des dizaines de milliers à partir d'aujourd'hui jusqu'au 10 mars prochain.
Pour faire 10 fois, 100 fois plus que ce que nous avons fait jusqu'aujourd'hui. Et c'est déjà énorme. Donc nous savons que le saut de qualité sera gigantesque. Alors, au moins 20 mille l'année prochaine!
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UNE PLACE POUR LE TIBET
A l'initiative du Parti Radical, il a été demandé aux maires du monde entier de donner le nom du Tibet à une place ou à une rue de leur commune. Une petite action politique et de solidarité, néanmoins importante, que quiconque peut mener à l'égard de l'administration de sa ville pour qu'il y ait davantage d'information sur la tragédie du Tibet. Les villes suivantes ont déjà décidé de donner le nom du Tibet à une place ou à une rue: Veyrier (Suisse); Liévin (France), Mazingarbe (France). Et les procédures ont été mises en marche à Heusden-Zolder et Woluwé-Saint-Pierre en Belgique, Amurrio en Espagne, Villeneuve D'Asq et Les-Pennes-Mirabeau en France, Catanzaro et Bologne en Italie.
Pour les procédures à suivre au niveau communal, vous pouvez vous adresser aux secrétariats municipaux. Le siège du PR de Bruxelles est à votre disposition pour tous renseignements complémentaires sur cette campagne.
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LES MANIFESTATIONS ET LA REVUE DE PRESSE DU 9 - 10 MARS
BUDAPEST
A Budapest près de 400 personnes se sont rassemblées samedi 8 mars devant l'ambassade de Chine pour manifester contre les violations des droits de l'homme en Chine et pour demander l'ouverture des négociations entre le Gouvernement tibétain en exil et le Gouvernement de Pékin. A la manifestation, organisée par la "Tibetet Segito Tarsasag" et par le PR, ont participé notamment: Chope Paljor TSERING, représentant du Dalaï Lama à Budapest; Gabor FODOR, député et président de l'Intergroupe Tibet au Parlement hongrois; Tibor HENDREY, président du TSG de Budapest et Marina SIKORA, responsable du PR.
Revue de Presse
* Hongrie
- "Manifestation pour le Tibet": Kisalfold (quotidien), 14 février;
- "Un drapeau pour le Tibet": Zalai Hirlap (quotidien), 14 février;
- "Que pouvons-nous faire pour le Tibet en Hongrie?": Vas Nepe (quotidien), 12 février;
- "Un message hongrois à la Chine": Vas Nepe (quotidien), 19 février;
- "Des drapeaux pour le Tibet": Delvilag (quotidien), 20 février;
- "Des drapeaux pour le Tibet": Delmagyrorszag (quotidien), 20 février;
- "Ils manifestent pour le Tibet": Nepszava (quotidien), 4 mars;
- "Le 10 mars, manifestation pour l'autonomie du Tibet": Fejer Megyei Hirlap (quotidien), 4 mars;
- "Solidarité avec le Tibet": Uj Magyarorszag (quotidien), 4 mars;
- "Solidarité avec le Tibet": Kisalfold (quotidien), 4 mars;
- "Le Tibet est ici, au-dessus de nous": Blikk (quotidien), 5 mars.
- "Un anniversaire pour le Tibet": Magyar Nemzet (quotidien), 10 mars;
- "Manifestation pour le Tibet": Magyar Nemzet (quotidien), 10 mars;
- "Manifestation en soutien du Tibet": Fejer Megyei Hirlap (quotidien), 10 mars;
- "Ils sont descendus dans la rue pour la liberté du Tibet": Blikk (quotidien), 10 mars;
- "Pour le Tibet": Jaszkun Kronika (quotidien), 10 mars;
- "Une journée pour le Tibet": Naplo (quotidien), 10 mars;
- "Le Tibet n'est pas loin d'ici": Jaszkun Kronika (quotidien), 11 mars;
- "Manifestation pour le Tibet": Reform (hebdomadaire), 11 mars;
* République tchèque
- "Les drapeaux du Tibet flottent sur les communes en signe de protestation": Mlada Front (quotidien), 10 mars.
- "Des drapeaux tibétains sur les communes": Zemske Noviny (quotidien), 10 mars.
- "Les drapeaux du Tibet flottent sur les hampes municipales": Telegraf (quotidien), 10 mars.
- "Des tibétains manifestent à Genève": Prace (quotidien), 10 mars.
- "Le drapeau du Tibet flotte sur la Commune de Zizkov": Praha Denes (quotidien), 10 mars.
- "Hier les habitants de Kladno ont exprimé leur soutien au Tibet": Mlada Front Dnes (quotidien) 11 mars.
- "La Commune de Litomerice a hissé le drapeau tibétain": Zemske Noviny (quotidien) 11 mars.
- "La ville de Zizkov laissera encore flotter le drapeau tibétain": Mlada Front Denes (quotidien), 6 mars.
* Italie
- Rai Uno TSP (télévision) du 22 février: un reportage sur l'organisation de la manifestation de Genève et sur la candidature de Wei au Prix Nobel de la Paix. Une interview de Francesca Scopelliti, député italien.
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DEUXIEME PAGE
Nous publions la Résolution sur le Tibet approuvée le 12 mars par le Parlement européen à l'initiative des Groupes ARE (Alliance Radicale européenne), PPE, Libéraux et Verts.
Le Parlement européen,,
- vu ses résolutions antérieures sur le Tibet,
A. considérant que les autorités chinoises poursuivent leur politique de répression au Tibet occupé,
B. considérant que Sa Sainteté le dalaï-lama propose que le gouvernement chinois et le gouvernement tibétain en exil engagent des négociations sur l'avenir du Tibet, et notamment sur l'autonomie politique du peuple tibétain,
C. considérant que les trois résolutions adoptées par l'Assemblée générale des Nations unies en 1959, 1961 et 1965 reconnaissent le droit du Tibet à l'autodétermination;
1. condamne de nouveau la poursuite des violations des droits de l'homme par les autorités chinoises au Tibet;
2. accorde son soutien à la proposition du dalaï-lama d'engager des négociations sur l'avenir du Tibet, et invite le gouvernement chinois à lui réserver une réponse officielle et positive;
3. invite le Conseil, les Etats membres et la Commission à ne négliger aucun effort, dans le cadre des relations entre l'Union européenne et la république populaire de Chine et devant les Nations unies, pour permettre aux deux parties de se rencontrer afin de trouver une solution conforme aux aspirations légitimes du peuple tibétain;
4. demande aux gouvernements des Etats membres de faire inscrire la question de l'occupation du Tibet et de sa décolonisation à l'ordre du jour de l'Assemblée générale des Nations unies;
5. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux gouvernements des Etats membres, au gouvernement de la république populaire de Chine, à Sa Sainteté le dalaï-lama, au gouvernement tibétain en exil et à l'ONU.