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Conferenza Tibet
Partito Radicale Centro Radicale - 1 aprile 1997
Tibet/Genève: discours de Claude Levenson

Genève, le 9 mars 1997

Eh bien, je crois que tout le monde jusqu'à présent a dit beaucoup de choses pour le Tibet, beaucoup de choses sur la situation et je tiens d'abord à remercier la précédente oratrice et c'est un grand honneur pour moi de prendre la parole après elle, car vous savez tous que Wei Jingsheng a été le premier dissident chinois à poser véritablement la question du Tibet dans son pays et ça est un geste d'immense courage dont tout le monde devrait prendre exemple. Maintenant si on couple la lutte du peuple tibétain avec la lutte pour la libération de Wei Jingsheng, je crois que c'est important aussi de se souvenir qu'aucun peuple ne peut être libre tant qu'il en opprime un autre. Et le peuple chinois avec sa grande culture, avec son histoire millénaire, je crois, commence à comprendre aujourd'hui que le Tibet n'est pas la Chine, que le Tibet est un peuple différent, qui a une histoire différente.

Bien sûr, ils sont voisins, ils ont vécu en bon et mauvais voisinage, pendant des siècles et de millénaires. Mais je pense aussi que pour que le Tibet soit libre il faut que le peuple chinois se voit reconnu par son propre gouvernement le droit démocratique dont nous jouissons et que nous espérons voir un jour implanté partout à travers le monde. Ce que j'aimerais dire quand même, parce que ça me semble important: j'ai eu la chance d'aller à plusieurs reprise au Tibet.

La dernière fois c'était en septembre. Au cours des dernières années la situation au Tibet n'a cessé de se dégrader. Avec la politique de libéralisation économique de la Chine il y a un transfert massif de population qui menace aujourd'hui de submerger très rapidement le peuple tibétain. Et je crois que nous tous, gens des pays qui se disent libres et démocratiques, nous n'avons pas le droit de laisser mourir encore un peuple, de laisser anéantir une civilisation qui peut nous apporter énormement, nous a déjà apporté beaucoup, mais qui peut nous apporter encore plus au cours des années à venir. Je pense aussi, et je tiens à le dire, que le temps presse, que nous risquons très vite, très bientôt, de ne plus avoir de Tibétains à défendre et je crois que si on se limite à défendre la culture tibétaine, la culture d'un peuple menacé d'anéantissement, et bien ce que nous aurons gagné, c'est laisser faire d'un héritage culturel superbe, faire du Tibet un musée, une réserve d'indiens, dont les gouvernements de Chin

e pourront se prévaloir. Et j'estime que nous n'avons pas le droit de faire ça. Le problème du Tibet aujourd'hui est aussi un problème politique, et un problème politique qui nous regarde tous, chacun autant que nous sommes, car nous avons ici le privilège de pouvoir dire à ceux qui nous gouvernent: vous ne voulez pas vous préoccuper de la question tibétaine. L'opinion publique s'en préoccupe, l'opinion publique commence à savoir, et à dire qu'il y a un génocide pas seulement culturel, il y un génocide au Tibet et qu'il n'est pas tolérable qu'à la fin du 20ème siècle il ait encore un pays, qui se voulait le champion de la décolonisation, qui a lui-même souffert de la colonisation étrangère, à qui on puisse permettre de coloniser un autre peuple.

Je crois qu'il est important pour chacun de nous de savoir que même une petite pierre, une goutte d'eau finit par faire une véritable rivière et que toutes les rivières vont à la mer.

Il faut faire savoir à ceux qui nous gouvernent que le problème du Tibet nous préoccupe tous et que nous voulons qu'il soit traité non pas seulement du point de vue des intérêts économiques, qui prévalent aujourd'hui, mais que ce soit un problème d'éthique et un problème moral. Nous n'avons pas le droit de laisser aucun peuple, le peuple tibétain pas plus qu'un autre, mourir de notre indifférence et de notre silence. Il faut dénoncer la complicité des gouvernements, l'hypocrisie de ceux qui disent que le Tibet fait partie d'un tout. C'est vrai, l'interdépendance dans laquelle nous vivons et qui devient chaque jour plus inportante, nous force, je crois, chacun à prendre position. Je ne voudrais pas m'allonger trop longtemps, puisque je suis là, que nous sommes là, je crois qu'il faut peut-être simplement se souvenir que du temps de la dernière guerre, celle qu'on appelle la dernière guerre mondiale, il y a eu un pasteur allemand qui disait: "quand on a arrêté les juifs, je n'ai pas protesté; quand on a arrêté

les comunistes, je n'ai pas protesté; quand on a arrêté les syndicalistes, je n'ai rien dit et maintenant qu'on vient m'arrêter il n' y a personne derrière moi pour protester contre la barbarie."

Pour finir je voudrais aussi vous rappeler ce que disait un autre prix Nobel de la paix, Elie Wiesel, qui disait que la cause du peuple tibétain est aussi entre nos mains, et aussi, je pense - il faut s'en souvenir tous les jours - il est temps que l'on sache que la cause du Tibet nous concerne tous, qu'il y a des moyen de la résoudre par la négociation, qu'il est temps qu'on le sache, et qu'il est temps que nos gouvernements en prennent conscience. Merci d'être là.

 
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