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Partito Radicale Centro Radicale - 14 aprile 1997
UE/Chine/vente d'armes

MILLON, MARCHAND DE CANONS EN CHINE

La France proposera à l'UE de reprendre les ventes d'armes à Pékin

par Jacques Amalric

Libération, lundi 14 avril 1997

Si la cause disparaît, je ne vois pas pourquoi l'embargo serait maintenu. Cette phrase à peine sibylline de Charles Millon a dû faire chaud au coeur des dirigeants chinois. Elle signifie en effet qu'à moins d'un accident, la France va se faire l'avocat au sein de l'Union européenne de la levée de l'embargo sur les livraisons d'armes à la Chine qui avait été décrété en 1989, au lendemain de la répression du Printemps de Pékin. La question devrait être abordée par Jacques Chirac lors de son voyage en Chine, où il arrivera le 15 mai. Avant que la diplomatie française se mette ouvertement en marche, il est probable cependant que Paris attendra que Pékin ait passé avec succès trois tests. Le premier concerne la réintégration pacifique de Hong-kong, en juillet; le deuxième, la consolidation de l'après-Deng Xiaoping, à l'issue du congrès du parti prévu pour octobre; le dernier devrait sans doute être la signature, avant la fin de l'année, promise au maître français de la Défense, de la convention des Nations uni

es sur les droits économiques, sociaux et culturels. Dès à présent, cependant, les industriels français prospectent avec l'accord du ministère de la Défense le marché chinois. Officiellement, il ne s'agit que de proposer à la Chine des technologies duales, c'est-à-dire à fins aussi bien civiles que militaires, que la France ne considère pas couvertes par l'embargo: radars de surveillance aérienne (une trentaine d'aéroports sont créés ou rénovés, tous les ans, en Chine), matériel de communication et de transmission, hélicoptères de transport, réacteurs d'avion. Il se confirme notamment que les Chinois sont de nouveau intéressés par le moteur M 88, construit par la Snecma et qui équipe le Rafale. En fait, cela fait une dizaine d'années qu'ils lorgnent ce moteur, mais ils avaient feint de s'en désintéresser il y a quelques années, en guise de protestation contre les contrats d'armements signés par Paris avec Taïwan. Les discussions ont repris avec la Snecma depuis l'automne dernier, mais aucune demande formel

le n'a encore été présentée. Dans l'esprit des Chinois, le M88 ne serait pas destiné à équiper les deux cents ou trois cents Sukhoï 27 russes qui doivent être construits sous licence en Chine, mais un nouveau superbombardier chinois (1). Russes et Chinois, d'autre part, devraient signer incessamment un accord sur la vente de deux frégates lance-missiles à Pékin et des négociations seraient fort avancées en ce qui concerne la vente à la Chine de deux

sous-marins de chasse russes. Les interlocuteurs chinois du ministre de la Défense français n'ont pas caché que, pour eux, la coopération en matière d'armement avec la Russie n'est qu'un pis-aller, car ils sont à la recherche de transferts de technologies plus sophistiquées. Ils dont guère été bavards, en revanche, sur l'étendue de cette coopération qui serait cependantfort intense dans le domaine de la balistique, la Chine voulant se doter aux environs de 2005 de missiles intercontinentaux d'une portée de 12000 kilomètres et pouvant emporter plusieurs charges nucléaires indépendantes.

(1) Outre la licence, qui ne concerne pas les moteurs, la Russie a vendu à la Chine soixante-douze Sukhdi entièrement équipés. les Chinois sont également à la recherche d'un moteur pour équiper les Sukhoï qui seront construits sous licence d'ici cinq à sept ans, le moteur d'origine russe n'ayant une durée de vie que de quelques dizaines d'heures.

 
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