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Conferenza Tibet
Partito Radicale Centro Radicale - 5 maggio 1997
Tibet/lutte contre le génocide

AU CHEVET DU TIBET

par Marie-Florence Bennes

Le Monde, samedi 3 mai 1997

Les Tibétains redoutent le pire: l'extinction de leur civilisation millénaire par l'érodement sournois de leur culture. Les Chinois ont décidé de porter un coup fatal et irréversible aux seigneurs du pays des neiges. L'heure de la conquête militaire arrivant à son terme, la destruction de l'identité tibétaine prend le relais. Le docteur Dolkar Khangkar appartient à la deuxième génération de Tibétains en exil depuis l'occupation de leur pays dans les années 50. Elle incarne le quatorzième maillon de la » chaîne ininterrompue de thérapeutes et d'astrologues, la lignée de la famille Khangkar . Peu de temps après sa naissance, Tséwang Dolkar est arrachée à la terre de ses ancêtres, attachée sur le dos de sa mère, lorsque celle-ci s'enfuit avec la grand-mère sur les traces du dalaï-lama. Le sort de cette fillette ressemble tristement à celui des autres réfugiés. Ayant tout perdu, l'urgence est de survivre. L'afflux incessant et non prévu des exilés rend les conditions difficilement gérables dans les premières ann

ées de l'exode. Les familles sont séparées. Le gouvernement indien envoie les adultes dans les montagnes pour la construction de routes, tandis que les enfants sont placés dans des » pensionnats de fortune.

Tséwang Dolkar Khangkar sépare son ouvrage en deux parties. Dans la première, la plus importante, elle retrace sa biographie. Elle raconte l'école de la vie, de la survie. Sans complaisance, sans chercher d'excuses ou à solliciter la pitié, elle parle de la violence, des rapports de pouvoir entre enfants, entre adultes. Son refuge, elle le trouve auprès des personnes indigentes, des plus pauvres parmi les malheureux, des vieillards, des moribonds. L'injustice humaine la rend combative. » L'enfer était illustré par la vie que menaient ceux que je voulais soulager. Un vieux moine, Gueshé La, son ami et protecteur, prédit qu'elle sera à dix-huit ans un grand médecin. Elle a alors quatre ou cinq ans. L'univers médical du docteur Dolkar Khangkar est dévoilé dans la deuxième partie de l'ouvrage. Les »nous , » on supplantent le »je initial. Son apprentissage commence lors de ses excursions en montagne avec son père et sa soeur, à la recherche des simples et auprès de sa mère, médecin du dalaï-lama. Les explic

ations sur les remèdes, la cueillette et le traitement des plantes, la médecine et la vie ne composent pas un livre de recettes. Sa foi en la médecine tibétaine, de naïveté enfantine se transforme en une véritable mission qu'elle traite avec ferveur. Une envie d'expliquer, de faire partager sa passion, ses doutes, ses joies, ses déceptions. Un courage avant tout pour une oeuvre humaine basée sur une foi ancestrale, un besoin de transmettre un message. Au fil des années, Tséwang Dolkar prend conscience de la puissance et de la vulnérabilité de ce savoir immémorial. La société tibétaine s'adapte et évolue au contact des pays d'accueil. Tséwang Dolkar, actrice de ce changement exogène, lutte par sa pratique pour la sauvegarde de la médecine traditionnelle tibétaine. La force de ce témoignage demeure dans ce cri de détresse du docteur Dolkar: » De grâce, ne nous mettez pas déjà au musée, nous les Tibétains! , et dans la finesse de perception de Marie-José Lamothe qui, par sa connaissance du Tibet classique et co

ntemporain, a su transmettre ce message passionnant et émouvant.

 
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