POUR UN ACCORD SUBORDONNE AU RESPECT DES DROITS HUMAINS
13/06/1997 (Agence Europe)
Le PE, en adoptant le rapport du conservateur britannique Edward McMillan-Scott, s'est prononcé pour un accord "à la hauteur des potentialités des relations avec la Chine", mais aussi pour la possibilité de suspendre cet accord suite à des violations graves et répétées des droits de l'homme. Pratiquement, tous ceux qui ont critiqué le gouvernement ont été détenus ou emprisonnés, affirme le PE, qui ne voit aucune raison de lever l'embargo décidé après l'écrasement du printemps de Pékin. Le PE, qui manifesté son inquiétude pour l"'alliance stratégique" de la Chine avec la Russie, insiste par ailleurs sur: - des élections pluralistes à Hong Kong, en refusant toute légitimité au Conseil législatif mis en place par la Chine (les représentants de l'UE vont sans doute boycotter l'inauguration du Conseil, lors du passage de Hong Kong sous souveraineté chinoise, a estimé M. McMillan-Scott); - le maintien de l'assemblée législative de Macao; - l'ouverture de négociations entre la Chine et le Dalaï Lama sur le Tibet;
- une meilleure représentation de Taiwan dans les organisations internationales, notamment commerciales (c'est là une "provocation", a estimé en revanche Mme Moreau, Française membre de la Gauche unitaire, notant que personne ne loue la Chine pour la "transition douce en cours à Hong Kong). Mon rapport a été envoyé à la délégation du Congrès du Peuple chinois, car le PE juge opportun d'impliquer davantage les élites chinoises dans le débat, a rappelé le rapporteur, qui a suggéré en particulier la tenue de sommets UE/Chine, la conclusion d'un nouvel accord de commerce et de coopération avec la clause désormais habituelle sur les droits de l'homme, et la mise en place d'un bureau pour les entreprises de l'UE . Ce rapport essaie d'esquisser une politique organique et globale envers la Chine, a noté M. Colajanni, élu du PDS italien, pour qui il nefaut pas isoler la Chine (serait-ce même réalisable?), mais lui faire mesurer l'intérêt de respecter les règles internationales. Même s'il est difficile de devenir un E
tat moderne, la Chine, aidée par sa culture millénaire, doit avoir le courage d'attaquer ses problèmes, a estimé Mme Lenz (PPE, allemande), alors que le Vert suédois Gahrton a dit qu'il faut avoir le courage de critiquer la Chine. Pour M. Dupuis (Alliance Radicale), ce rapport pourra aider le PE à "harceler" Sir Leon Brittan. Ce dernier a répliqué: on nous demande d'être cohérents dans nos relations avec la Chine, mais "obtenir des résultats avec la Chine n'est pas la même chose qu'en obtenir avec d'autres pays". Selon le vice-président de la Commission, il faut faire entrer la Chine dans les organisations commerciales internationales: il ne s'agit pas de faire des cadeaux à la Chine, mais de lui faire accepter les règles internationales, en lui donnant en même temps accès au reste du monde. Ceci dit, il ne faut pas se contenter d'attendre ou espérer simplement que, une fois membre de ces organisations internationales, la Chine change sa position sur les droits de l'homme: il faut l'aider à développer sa so
ciété civile et y encourager la démocratie, a dit Sir Leon, ajoutant qu'il a lui-même exprimé les critiques de la Commission à l'égard de Pékin envers la politique chinoise lorsqu'il le fallait, et au plus haut niveau.