< LIBERTÉ POUR LE TIBET/DÉMOCRATIE POUR LA CHINE ! - N.59 >
Bulletin d'information sur les campagnes du Parti Radical Transnational pour la liberté du Tibet et pour la démocratie en Chine.
"I truly believe that individuals can make a difference in society. Since periods of great change such as the present one come so rarely in human history, it is up to each of us to make the best use of our time to help create a happier world".
Tenzin GYATSO, XIVe Dalaï Lama, 1992
Numéro 59 du 17 Juin 1997
Rédaction: Massimo Lensi, Dorottya u. 3.III.em 6. - 1051 Budapest (H)
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Ce bulletin est publié en anglais, français, espagnol, italien, hongrois, croate et roumain.
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LE DEBAT SUR LE SATYAGRAHA
Le débat sur le Satyagraha mondial pour la liberté du Tibet occupé se poursuit. Nous accueillons dans ce numéro les interventions de Thomas Nagant, Président des "Amis du Tibet" de Bruxelles et de Anders H. Andersen du "Tibet Support Committee" danois.
Cela peut paraître évident et escompté, mais il est juste de répéter que nous invitons tous les lecteurs à intervenir dans ce débat qui pourra contribuer très fort - si nous serons nombreux - à la relance du mouvement pour la liberté du Tibet.
Nous invitons tout particulièrement les responsables des Groupes de Soutien au Tibet à s'exprimer sur la question: de l'Australie à l'Amérique du Nord, de l'Inde à l'Europe il est nécessaire de comprendre si, partant de réalités différentes, nous pouvons (comment et quand) organiser tous ensemble ce Satyagraha nonviolent pour le Tibet.
Bon travail!
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SATYAGRAHA:
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AGIR DANS LE CADRE DE LA RESPONSABILITE UNIVERSELLE (2)
Thomas Nagant (Les Amis du Tibet, Belgique)
Si nous nous battons avec autant de détermination pour la liberté du Tibet, c'est - aussi - parce que comme l'enseigne le Dalaï Lama, notre responsabilité d'être humain est engagée dès lors qu'une situation intolérable nous est connue. Ne pas agir serait admettre que cette situation perdure, et par voie de conséquence, serait admettre qu'il soit porté atteinte à l'humanité entière. C'est donc dans cette volonté inaltérable de voir l'humanité progresser vers davantage de prospérité, de respect mutuel et de respect des générations futures que gît notre engagement. Par conséquence encore, notre combat en faveur de la liberté du Tibet n'est pas exclusif mais bien illustratif d'un état du monde auquel nous aspirons naturellement. Aussi, l'humanité aura-t-elle progressé indubitablement lorsque le Toit du Monde aura recouvré sa liberté pleine et entière; et c'est dans cette perspective qu'il faut, à mon sens, engager le mouvement de Satyagraha.
Que doit-il être? D'abord un mouvement fondé sur la sincérité de l'engagement personnel: il ne s'agit pas de mener la lutte contre tel peuple, telle ethnie, voire telle idéologie, car se serait ne pas reconnaître la nature intrinsèquement respectable de l'autre. Ensuite un mouvement fondé sur la permanence de l'engagement: tout comme il ne convenait pas d'être résistant, durant la seconde guerre mondiale, entre 5 et 7, il ne convient pas plus d'être en faveur de la liberté du Tibet une fois de temps en temps ou à l'occasion d'un événement mondain... Enfin, il doit s'agir d'un mouvement fondé sur la capacité de mobiliser le plus grand nombre: le mouvement de Satyagraha ne doit pas être le mode d'expression choisi par quelques-uns comme on s'adonne à un art, voire à une pratique spirituelle. Tout au contraire, le mouvement doit-il être, par lui-même, voué à rassembler les êtres humains par delà toutes les différences et - surtout! - dans le plus grand respect de celles-ci.
Par-delà ces considérations quelque peu philosophiques, il s'agit également de viser la pratique:
- nous ne sommes pas (encore) nombreux, mais notre capacité à mobiliser d'autres gens est énorme: nous devons donc, chaque fois que cela se peut, inviter d'autres personnes à participer à nos actions de Satyagraha;
- nous devons favoriser la plus étroite collaboration entre nous: faire savoir que lorsque nous menons telle action (un walk around, un jeûne, une campagne d'information, etc.), des dizaines voire des centaines d'autres personnes agissent de même ailleurs;
- nous devons utiliser tous les moyens - y compris les plus modernes - de communication pour faire connaître le mouvement: un site internet consacré uniquement au Satyagraha, relié à tous les sites déjà consacrés à la question du Tibet ou à nos autres activités, constituerait un moyen parmi d'autres d'élargir le mouvement;
- nous devons utiliser l'économisme ambiant au profit du mouvement de Satyagraha: montrer, démontrer qu'un franc engagé aujourd'hui dans un contrat chinois coûtera dix francs demain à ceux qui l'ont engagé s'ils l'ont fait en dépit des droits fondamentaux ou du développement durable. Nous devrons utiliser l'arme du boycott, de manière très coordonnée et très ciblée.
C'était, en quelques mots, quelques considérations comme autant de repères avant que nous prenions en commun la décision lourde de sens d'entamer le mouvement de Satyagraha mondial. Un solide défi!
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LES TIBETAINS EN EXIL DOIVENT CONDUIRE LE MOUVEMENT (3)
Anders H. Andersen (Tibet Support Committee, Danemark)
J'admire votre résistance et votre façon d'envisager le Satyagraha pour la liberté du Tibet et la démocratie en Chine au niveau mondial, mais je considère qu'il serait très nuisible pour ce mouvement et que celui-ci perdrait une partie de sa crédibilité et de sa force si les tibétains en exil ne devaient pas en prendre la tête. Le mieux serait que les tibétains en exil lancent le mouvement. Mais, comme vous l'avez justement souligné, cette hypothèse n'est pas réaliste vu la sévérité de la répression politique sur place. Si dans ce cas les tibétains en exil ne montrent pas eux-mêmes que le Satyagraha est la juste stratégie pour la lutte politique pour la liberté, cela affecterait sérieusement toute autre action dans ce sens. J'ai l'impression que le Satyagraha n'est qu'une option valable pour les non-tibétains, à moins que les tibétains eux-mêmes montrent clairement qu'ils approuvent activement cette stratégie. Car autrement c'est un mauvais signal que nous envoyons au monde et nous risquons d'être accusés d'
imposer nos idées à un peuple que nous essayons de soutenir.
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Note: les articles devront être envoyées par fax ou de préférence par e-mail au siège de Bruxelles (fax: 32-2-284.91.98; e-mail: pr.bruxelles@agora.stm.it), si possible en anglais, français ou italien. La longueur du texte ne devra pas dépasser 40-50 lignes.
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< TELEX TIBET CHINE >
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UNE PLACE, UNE RUE POUR LE TIBET
Sept autres maires européens ont adhéré à la campagne lancée par le Parti radical pour donner à une rue ou à une place le nom du Tibet libre. Ils sont maintenant 21 au total. Les nouvelles adhésions: Mouscron (Belgique); Ronchin et Blotzheim (France); Lissano, Portomaggiore et San Giovanni Incarico (Italie); Olomuc (République tchèque).
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CHINE/PE/RAPPORT MC MILLAN-SCOTT
Le Parlement européen a approuvé un rapport sur "une orientation à long terme pour les relations Chine-Europe" (Rapport Mc Millan-Scott). Sur l'initiative du Secrétaire du Pr et député européen, Olivier Dupuis, divers amendements ont été adoptés concernant le Tibet, la Mongolie, le Turkestan oriental, Taïwan et Hongkong ainsi que sur la situation en matière de respect des droits de l'homme dans toute la Chine. Dans le prochain numéro de "Liberté pour le Tibet - Démocratie pour la Chine Fax", nous publierons une analyse sur cet important document approuvé par le PE.
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TURKESTAN ORIENTAL/ENCORE 8 EXECUTIONS
Les autorités chinoises ont exécuté huit autres séparatistes présumés du Turkestan oriental (Xinjiang). Depuis le mois d'avril 12 "terroristes islamiques" présumés ont été ainsi exécutés pour leur implication dans des "activités subversives anti-chinoises". Les condamnés à mort appartenaient à l'ethnie ouïghour de langue turque qui aspire à transformer le Turkestan oriental en un état indépendant. En février de violentes manifestations sécessionnistes ont explosé et fait au moins 9 morts et 198 blessés.
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CHINE/TROIS DISSIDENT ENTAMENT UNE GREVE DE LA FAIM
Trois dissidents chinois ont entamé le 30 mai une grève de la faim pour protester contre les tortures qu'ils subissent et l'allongement arbitraire de leur détention dans le camp de travail de Shuanghe, dans la province du Heilongjiang, dans le nord-est de la Chine. La nouvelle est rapportée par l'organisation "Human Rights in China" de New York, qui précise que les trois hommes ne mangent pas depuis 10 jours. Liu Nianchun a été arrêté le 21 mai 1995 et condamné à trois ans de "rééducation dans un camp de travail" pour avoir signé une pétition demandant la création d'un syndicat indépendant pour les ouvriers, Zhou Guoqiang a fondé en 1993 le Mouvement de la charte pour la Paix, et Gao Feng est un activiste chrétien.
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CHINE/L'ETAT DE SANTE DE WEI JINGSHENG EST INQUIETANT
Wei Ling, une des soeurs de Wei Jingsheng, a rendu visite le 20 avril à son frère en prison. A l'occasion de la visite officielle du Président Chirac, Ling lui a écrit une lettre dans laquelle elle dénonce l'état de santé très grave du dissident chinois candidat au Prix Nobel de la Paix: "Il souffre du coeur, il est atteint de rhumatismes et accuse de fortes douleurs cervicales. Le 20 avril j'ai pu constater qu'il était pratiquement paralysé du cou. (...) Les médicaments qui lui sont administrés n'ont aucun effet sur sa maladie, et ne permettent même pas de découvrir les vraies causes de ses souffrances."
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ITALIE/PRODI A PEKIN
Le Premier Ministre italien, Romano Prodi, s'est rendu le 4 juin en visite officielle en Chine. Nous publions ci-après des bulletins des agences de presse italiennes ANSA et AGI sur les initiatives organisées à cette occasion par le Parti radical et sur les résultats, quasiment passés sous silence par la presse italienne, de la mission de Prodi à Pékin.
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RADICAUX: CETTE VISITE COINCIDE AVEC L'ANNIVERSAIRE DE TIENANMEN
(Bulletin ANSA du 3 juin)
"Est-ce un hasard que le Président du Conseil Romano Prodi arrive demain à Pékin, le jour de l'anniversaire du massacre de Place Tienanmen? C'est la question que se pose le Parti radical dans un communiqué où l'on souligne que la visite de Prodi à Pékin tombe justement le jour de l'anniversaire du massacre de Place Tienanmen du 4 juin 1989. D'après les radicaux, il ne peut y avoir que trois explications possibles: ou le Président du Conseil a décidé de centrer sa visite en Chine sur la question de la démocratie et du respect des droits de l'homme, ou le Gouvernement italien a décidé de caractériser sa politique par le plus rustre cynisme, ou alors Palazzo Chigi (siège du Gouvernement italien - ndr) et la Farnesina (siège du Ministère des Affaires étrangères - ndr) sont désormais totalement imprégnés de la superficialité la plus totale. Le fait que Prodi sera - comme il le sera - accompagné par un groupe nombreux d'entrepreneurs laisse bien peu d'espoir au fait que la visite du Premier Ministre se déroule à l
'enseigne de ceux qui, comme le Prix Sakharov Wei Jingsheng et d'autres centaines de milliers de personnes (entre 600 et 800.000 selon des estimations fondées) purgent des années et des années de prison pour leur lutte pour la démocratie, l'état de droit, le respect des droits fondamentaux. A ce point, conclut le communiqué, il ne reste plus qu'à se demander combien ce cynisme est-il imprégné de superficialité. Mais il est clair que cela ne peut être qu'une circonstance aggravante."
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LES RADICAUX REMETTENT A PRODI LE DRAPEAU DE L'UE AVANT SON DEPART POUR LA CHINE
(Bulletin ANSA du 4 juin)
"Une délégation du Parti radical s'est rendue ce matin à Palazzo Chigi pour remettre une lettre et un drapeau de l'Union européenne au Président du Conseil Prodi avant son départ pour la Chine. La visite de Prodi, peut-on lire dans un communiqué des radicaux, contribue à éloigner la naissance d'une politique étrangère commune de l'Union européenne et aggrave la rupture du front européen face au "Continent sans démocratie".
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A PEKIN, AVEC LI PENG, PRODI PARLE AUSSI DES DROITS DE L'HOMME
(Bulletin ANSA du 5 juin)
"Les droits de l'homme, c'est moi qui en ai parlé dès le début. Li Peng ne s'est pas raidi sur ces questions. C'est ce qu'a affirmé le Président du Conseil Romano Prodi qui est arrivé ce matin à Pékin pour une série de contacts politiques et pour présider à la signature de plusieurs accords commerciaux".
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ITALIE-CHINE: PRODI PROMET UNE 'EXPLOSION' DES ACTIVITES ITALIENNES
(Bulletin ANSA du 6 juin)
"Il y aura une explosion de l'activité italienne en Chine. C'est ce qu'a promis le Président du Conseil Romano Prodi dans une rencontre aujourd'hui à Pékin avec plus de 150 représentants de différentes sociétés."
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ITALIE-CHINE: PRODI SOUTIENT L'ENTREE DE PEKIN DANS LA WTO
(Bulletin AGI du 6 juin)
"La visite de Prodi en Chine se termine avec le souhait d'un développement ultérieur des échanges commerciaux et des investissements italiens dans un pays qui a des matières premières, une main d'oeuvre peu chère, de la stabilité, un taux de développement très élevé, une inflation basse et un marché d'un milliard 200 millions d'habitants".
