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Partito Radicale Centro Radicale - 20 giugno 1997
Etats-Unis/Chine

LA POLITIQUE CHINOISE DE WASHINGTON FORTEMENT CONTESTE PAR LE CONGRES

Le secrétaire d'Etat, Madeleine Albright, défend l'engagement constructif du président

par Laurent Zecchini

Le Monde, samedi 14 juin 1997

Le renouvellement annuel de la clause de la nation la plus favorisée (MFN) à la Chine fait traditionnellement l'objet d'une échange d'arguments entre l'exécutif et le Congrès, mais l'administration gagne en général facilement cette bataille parlementaire. Cette année, l'issue est plus incertaine, même si, au bout du compte, il est improbable que le Congrès réunisse une majorité des deux tiers pour passer outre un veto présidentiel. Les raisons d'un regain de méfiance du Congrès des Etats-Unis envers Pékin sont nombreuses: les incertitudes sur l'avenir de Hongkong, le déficit commercial, la situation des droits de l'homme et le débat à propos d'une militarisation croissante de la Chine, arrivent en tête des préoccupations des républicains et des démocrates. Le secrétaire d'Etat, Madeleine Albright, ainsi que la Maison Blanche, se livrent donc à une intense campagne d'explication pour limiter le nombre des parlementaires qui choisiront d'infliger un camouflet à la politique chinoise d'engagement constructif de

Bill Clinton, lors d'un vote prévu à la fin du mois. Mais les efforts pédagogiques de l'administration sont contrecarrés par la forte mobilisation de la droite conservatrice - qui a pris la tête d'une croisade pour dénoncer les atteintes à la liberté religieuse en Chine -, ainsi que par des indiscrétions gouvernementales. Tout en publiant un plaidoyer de Mme Albright en faveur du renouvellement de la MFN, le New York Times a lancé un pavé dans le mare, mardi 10 juin, qui va nourrir les préventions de ceux qui accusent la Chine d'intentions belliqueuses. Depuis que M. Clinton a annoncé un relâchement des contrôles à l'exportation des superordinateurs, en octobre 1995, la Chine a en effet acquis au moins quarante-six de ces équipements. Le problème, selon les informateurs du quotidien, est que cette technologie, tout en étant utilisée à des fins civiles, peut parfaitement servir à la miniaturisation des têtes nucléaires équipant des missiles capables de frapper les Etats-Unis. Les officiers de renseignement

et les experts nucléaires interrogés par le New York Times n'ont pas de preuves formelles, seulement de forts soupçons. L'administration justifiait jusque-là sa politique de déréglementation en soulignant que les Etats-Unis n'ont aucun moyen d'empêcher la Chine d'acquérir de superordinateurs auprès d'autres fournisseurs. Cet allégement des procédures s'est concrétisé par la suppression de la licence accompagnant obligatoirement la vente de superordinateurs. La licence reste, cependant, en vigueur pour les ventes d'équipements (capables de réaliser entre 2 milliards et 7 milliard d'opérations par seconde) qui sont destinés à l'industrie de défense chinoise. Là où le bât blesse, c'est lorsque les acheteurs civils travaillent aussi pour l'armée, comme c'est le cas de l'Académie des sciences de Pékin.Mme Albright, qui été interrogée, mardi 10 juin, par la Commission des Finances du sénat à propos du renouvellement de la MFN, a reconnu que certains détournement de superordinateurs au profit de la recherche mili

taire ont pu avoir lieu, et annoncé qu'une enquête à ce sujet est en cours. Plusieurs sénateurs républicains n'ont pas tardé à souligner que la politique de libéralisation commerciale de l'administration risque d'affecter la sécurité nationale des Etats-Unis. Les révélations du New York Times renforcent donc le camps des adversaires du renouvellement de la MFN, dont Richard Gephardt, le chef de la minorité démocrate à la Chambre de représentants, a pris la tête. de son côté, Mme Albright répète inlassablement la thèse de l'administration, selon laquelle seul le dialogue sino-américain, contrairement à une politique d'isolement, est de nature à favoriser des progrès en Chine, notamment s'agissant des droits de l'homme. L'administration Clinton s'efforce parallèlement de ne pas donner l'impression que Washington relâche sa vigilance dans d'autres domaines. Mme Albright a ainsi annoncé que, tout en se rendant à Hongkong pour les cérémonies du 30 juin marquant la fin de la colonisation britannique, elle n'assist

era pas à l'investiture de la nouvelle Assemblée provisoire afin de ne pas cautionner une institution imposée par Pékin. Cette décision a été immédiatement saluée par les membres du Congrès. Le secrétaire d'Etat devra, cependant, faire d'autres gestes politiques pour rallier un nombre suffisant de parlementaires, notamment à la Chambre des représentants, où un vote hostile au renouvellement de la MFN est possible. L'administration se trouve confrontée à une coalition d'intérêts disparates mais puissants, associant, par exemple, la centrale syndicale AFL-CIO et le Family Research Council, l'organisation présidée par Gary Bauer, qui se situe dans la mouvance de la droite religieuse. Celle-ci dispose de nombreux relais dans l'opinion, et ces dernières semaines ont montré que la campagne de dénonciation des atteintes à la liberté religieuse en Chine rencontre un écho au sein de l'opinion, tout en provoquant des réactions courroucés à Pékin. Selon un sondage Wall Street Journal-NBC, 67 % des Américains estiment q

ue les Etats-Unis devraient exiger une amélioration de la situation des droits de l'homme comme condition au maintien du statut commercial dont bénéficie Pékin, ce qui est une manière de répondre à la question du renouvellement de la MFN.

 
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