HONG KONG, 28 septembre, Reuter - Le parlement non élu de Hong Kong a adopté dimanche matin une nouvelle loi électorale que ses adversaires dénoncent comme une atteinte au système démocratique de l'ex-colonie britannique.

Après dix-huit heures de débat, le parlement provisoire s'est prononcé par 29 voix contre neuf et onze abstentions en faveur du projet de loi, qui fixe les conditions de déroulement de l'élection d'un Conseil législatif en mai prochain.

"Nous pouvons maintenant passer à la préparation des élections de mai prochain", a dit aux journalistes Michael Suen, secrétaire aux Affaires constitutionnelles, après cette séance-marathon.

En vertu de la nouvelle loi, 30 des 60 sièges de l'assemblée seront attribués par un nombre égal de groupements professionnels baptisés "circonscriptions fonctionnelles", ce qui constitue en fait un vote d'entreprises.

Seules 200.000 personnes seront habilitées à voter à ce titre, contre environ deux millions aux derni res élections de 1995.

Vingt autres sièges seront attribués à la représentation proportionnelle et les dix derniers feront l'objet d'un vote réservé aux 800 membres d'un collège composés de groupes pro-chinois.

Le Parti démocratique du territoire, qui jouit d'une forte popularité, s'est élevé avec force contre la nouvelle loi présentée par Tung Chee-hwa, dirigeant de Hong Kong nommé par Pékin, en la déclarant inéquitable et antidémocratique.

"Cette nouvelle loi n'est pas démocratique. Ce ne sera pas un scrutin équitable", a déclaré à Reuter le député Lee Wing-tat par téléphone. Il a toutefois ajouté que le Parti démocratique participerait aux élections de mai, les premières sous contrôle chinois, dans l'espoir de recueillir un appui marqué de la part des 6,5 millions d'habitants du territoire.

Analystes et des militants du Parti démocratique estiment que la nouvelle réglementation électorale vise à marginaliser le PD, qui était sorti grand vainqueur des dernières législatives de 1995, avec 19 sièges sur 60. Les démocrates et six autres députés représentant de petites formations ont été remplacés par la Chine après la restitution de Hong Kong en juillet dernier.

(in A.F.T.L. - Alliance Francophone pour le Tibet Libre)