par Gilles Campion
PEKIN, 3 oct (AFP) - Les autorités chinoises ont affirmé vendredi que la situation était calme dans les régions sensibles du Xinjiang et de Mongolie Intérieure, démentant l'information d'un journal de Hong Kong faisant état de neuf officiels Chinois tués au cours d'émeutes raciales dans cette zone.
Selon le journal de langue chinoise Oriental Daily News, les neuf victimes -- fonctionnaires locaux et parlementaires -- auraient trouvé la mort lors de troubles survenus entre la fin du XVème Congrès du Parti communiste, le 19 septembre, et la Fête Nationale du 1er octobre, dans la région autonome musulmane du Xinjiang et la région autonome voisine de Mongolie intérieure .
Toutefois, cette information a été démentie par les autorités de ces deux provinces.
"Il n'y a eu aucun trouble dans les dernières semaines au Xinjiang et la situation est très calme et stable", a déclaré à l'AFP un représentant du gouvernement régional, joint par téléphone à Urumqi, la capitale.
Même réaction au siège du gouvernement de Mongolie Intérieure, à Huhehot: "La région est calme et ces informations sont sans fondement", a indiqué un responsable du Bureau des Affaires Générales.
Le journal de Hong Kong n'a pas précisé les lieux où se seraient produites ces émeutes, qui visaient, dit-il, les gouvernements régionaux et les députés locaux à l'Assemblée Nationale Populaire (parlement). Elles auraient fait plusieurs blessés parmi les fonctionnaires et les civils de souche chinoise et des dégâts importants.
Les agresseurs, dont l'origine ethnique n'a pas non plus été précisée, seraient en fuite, selon l'Oriental Daily News.
Ces informations n'ont pas pu être confirmées de source
indépendante.
Le Xinjiang, qui a une frontière commune avec le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan, est depuis deux ans en proie à des affrontements sporadiques entre l'ethnie dominante ouighoure, d'origine turque, et les Han (Chinois de souche), dont la présence est de plus en plus difficilement supportée.
Début février, des émeutes d'une rare violence se sont produites à Yining, ville frontalière au nord-ouest du Xinjiang. Le bilan officiel avait fait état de 10 morts, mais les affrontements auraient fait, selon des sources ouighoures, une centaine de victimes.
En février toujours, des séparatistes musulmans ont pour la première fois osé frapper à Urumqi, plaçant des bombes dans plusieurs autobus de la capitale. Le bilan officiel avait été de 9 morts et 74 blessés.
Les revendications indépendantistes au Xinjiang remontent aux années 40, lorsqu'un Kazakh musulman profita de la guerre civile chinoise pour fonder une République indépendante du Turkestan Oriental.
Mais un an après la victoire des communistes de Mao Tsétoung, en 1949, l'armée chinoise abolissait la toute jeune République et reprenait le contrôle de la région.
En Mongolie Intérieure, où les Mongols sont devenus minoritaires à la suite de l'immigration massive des Han, des voix commencent également à s'élever pour réclamer l'indépendance et la sauvegarde de la culture mongole.
En décembre 1996, deux activistes mongols appartenant à l'Alliance Démocratique de Mongolie du Sud (SMDA) ont ainsi été condamnés à 10 et 15 ans de prison pour séparatisme.
(in A.F.T.L. - Alliance Francophone pour le Tibet Libre)