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Prix Nobel/Chine/Wej Jingsheng

PEKIN REDOUTE L'EVENTUELLE ATTRIBUTION DU PRIX NOBEL DE LA PAIX AU DISSIDENT WEJ JINGSHENG

Par Francis Deron

Le Monde, jeudi 9 octobre 1997

La Chine va-telle libérer Wei Jingsheng, son plus célèbre prisonnier politique ? Il en est question. Une pression américaine intense se fait sentir ces temps-ci pour que Pékin consente à ce geste - de préférence avant l'arrivée, le 28 octobre, de Jiang Zemin à, Washington, où il rencontrera Bill Clinton. Ce sera le premier » sommet formel, avec pompe d'Etat, entre les Etats-Unis et la Chine depuis la crise de Tianamnen en 1989. C'est secret de Polichinelle que le département d'Etat américain a adressé à Pékin plusieurs messages indiquant que le geste serait particulièrement apprécié de l'administration Clinton à un moment où sa politique chinoise est sous le feu du Congrès. M.Wei, qui est aussi âgé, à quelques mois près, que le régime de Pékin fondé en 1949, a passé l'essentiel des dix-huit dernières années de sa vie en prison pour avoir critiqué d'abord Deng Xiaoping, puis ses successeurs, regroupés autour de M. Jiang. Temporairement libéré en 1993, mais laissé en garde à vue, il avait récusé l'option de

l'exil, que le régime lui avait proposée. »Je ne leur ferai pas ce plaisir-là , disait-il alors. Le nom de M. Wei vient d'être une nouvelle fois évoqué pour le prix Nobel de la paix, qui sera décerné vendredi 10 octobre. Le ministère chinois des affaires étrangères vient d'exprimer son déplaisir à cette perspective, tout en ménageant l'avenir. Le cas, a noté son porte-parole, »relève du ministère de la justice . Puis: »Si le prix Nobel de la paix devait être attribué à un tel individu, la position de la Chine serait très claire. Puis rien. Le ministère en question West généralement pas informé au préalable d'événements aussi symboliques que des libérations de dissidents et préfère ne pas prendre de risque à annoncer des réactions prématurées. Pourtant, la »candidature de M. Wei à cette distinction, dont on parle depuis plusieurs années, ne fait pas l'unanimité parmi les autres dissidents chinois. Mais le régime chinois, qui a déjà réagi durement à l'attribution du même prix au dalaï-lama, en 1989, ressent

irait comme un camouflet pareil choix à trois semaines du sommet sino-américain. Cette rencontre est jugée par Pékin comme de la plus haute importance, venant consacrer des années d'efforts pour tenter de faire oublier le massacre de Pékin, en juin 1989.

ÉPHÉM RE LIBÉRATIION

Autrefois inconnu aux Etats-Unis, M. Wei y a désormais de puissants alliés. S'y trouve en outre, pour aider sa cause, Tong Yi - sa compagne des quelques mois qu'il a passés hors de prison-, qui lui a servi d'assistante. Celle-ci, elle aussi incarcérée en 1994, puis envoyée en exil, multiplie les déclarations à la presse, américaine notamment, pour mobiliser l'opinion en faveur du prisonnier. Ce dernier avait réussi, lors de son éphémère libération, à démontrer le grand cas que faisait de lui un gouvernement pour lequel le »prisonnier de l'empereur (en l'occurrence Deng Xiaoping) est, en Chine, un personnage d'exception. Il avait refusé de signer son acte de mise en liberté à moins qu'on ne lui rende les écrits qu'il avait adressés aux plus hautes autorités du pays durant toute sa première période de détention. Ces écrits viennent de paraître en anglais sous le titre Le Courage de se dresser seul et vont être publiés en français prochainement (chez Plon). Une édition chinoise circule à Hongkong, fait notable

pour l'ancienne colonie britannique, repassée en juillet sous souveraineté chinoise. Peut-être très malade, comme le disent certains membres de sa famille, Wei Jingsheng n'en reste pas moins le plus encombrant personnage avec lequel le gouvernement de l'après-Deng Xiaoping doive traiter. La disparition du »Petit Timonier et la mise en place d'une nouvelle direction suprême seront peut-être l'occasion de s'en débarrasser pour cause médicale.

 
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