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Partito Radicale Centro Radicale - 26 novembre 1997
Chine/libération de Wei Jingsheng

UN GESTE SYMBOLIQUE QUI RAPPORTE PLUS QU'IL NE CO TE

par Edouard Van Velthem

Le Soir, lundi novembre 1997

Jiang Zemin est passé maître dans l'art de surprendre ses critiques. Conforté dans ses prérogatives de numéro 1 par le dernier Congrès du parti, auréolé d'une tournée aux Etats-Unis qui, même émaillée de quelques manifestations hostiles, lui a permis de dialoguer d'égal à égal avec Bill Clinton, le président chinois paraissait plus indifférent que jamais au sort précaire de ses dissidents. La libération soudaine de Wei Jingsheng et les rumeurs autour d'une prochaine clémence similaire en faveur de Wang Dan n'en prennent que plus de valeur. Même si leur portée véritable sur une démocratisation en profondeur du régime reste sans doute, dans l'immédiat du moins, marginale. Spectaculaire dans sa dimension symbolique, le geste, dans sa valeur politique, est en soi limité. Affaibli, gravement malade, Wei ne présente plus guère de danger pour Pékin. Contraint à un exil forcé, il sera, sinon réduit au silence, en tout cas coupé des racines qui alimentaient son combat. Poussé à bout par la police, le Shanghaïen Bao G

e, avait dû récemment aussi se résoudre au départ. D'autres opposants encore, et non des moindres - Liu Binyan, Wu Erkaixi, Chai Ling, Fang Lizhi -, y ont laissé naguère une bonne part de leur énergie revendicatrice. »Prisonnier personnel de Deng , dont il avait défié l'autorité naissante devant »le Mur de la démocratie , en 1978, Wei appartenait déjà, de surcroît, à une autre génération: son départ, en ce sens, clôt définitivement un chapitre de l'histoire chinoise, quelques mois à peine après la mort du »petit Timonier . Baromètre sûr des poussées de fièvre sporadiques entre la Chine et l'Occident, il n'avait, dans sa longue nuit carcérale, connu que quelques mois d'éphémère liberté, lorsque le pouvoir communiste luttait pour obtenir l'organisation des Jeux Olympiques. Et il était très vite retourné derrière les barreaux lorsque le choix final s'était porté sur Sydney. A l'instar des marchandages de jadis autour des prisonniers politiques soviétiques, l'émigration de Wei a sans doute été négociée à la fav

eur du récent sommet à la Maison-Blanche, entre Jiang et Clinton. Elle conforte Washington dans sa stratégie d'» engagement constructif . Et elle prépare la future visite du président américain à Pékin, une échéance en vue de laquelle les autorités chinoises ont déjà mis en place une solide équipe d'experts. Objectif: étudier les concessions possibles en matière de droits de l'homme pour obtenir, en échange, la »bienveillante neutralité des Etats-Unis sur la réintégration à terme de Taïwan... Huit ans après le massacre des étudiants sur la place Tian Anmen, la fin des incertitudes sur la succession de Deng Xiaoping, le retour sans heurt de Hong Kong et la rupture idéologique en douceur avec les dogmes maoïstes ont permis de tourner la page des crispations passées. Euphorique, la direction chinoise peut dispenser ses sourires dans toutes les directions. Aux confessions d'humilité de Jiang - »Nous avons pu commettre des erreurs - succèdent l'engagement du ministre de la Justice, en tournée américaine lui au

ssi, à promouvoir l'Etat de droit, ou le plaidoyer de Li Peng, reçu au Japon, pour une accélération des réformes politiques. Dans cette offensive de charme, sur fond d'affirmation d'un statut de superpuissance en devenir, le »contre-révolutionnaire Wei devenait un obstacle inutile, encombrant même. A Pékin, comme partout ailleurs, aucune ouverture n'est jamais gratuite. Sous l'alibi de la décision » humanitaire , du geste » moral , se cachent des arrière-pensées diplomatiques bien plus précises. Jiang Zemin, fin lettré, a appris plus que tout autre à méditer la sagesse populaire de son pays: »L'Empereur ne consent à abandonner la plus petite pierre de son jardin que si elle lui permet de renforcer ses digues ...

 
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