* 30 Octobre 1989 *

Les réflecteurs sont justement pointés, ces dernières années et ces derniers mois, sur l'écroulement des régimes et du système de socialisme réel.

L'espoir démocratique de liberté, de justice et de paix est donc devenu l'attente d'une grante partie de la planète. La démocratie politique et la nonviolence constituent partout, comme sur la place Tien an men, l'attente et l'engagement des générations actuelles, appelées à sauver le monde de l'auto-destruction et la socièté, de la loi de la jungle.

Mais, derrière ces réflecteurs, il faut opérer avec profonde urgence pour que la démocratie réelle, la plus grande partie de ses régimes et le système qui constitue, soient le point de départ pour la réalisation -et non pas pour la dégradation et la corruption- de la démocratie politique, des droits humains et politiques, de la certitude du droit, de la tolérance, des principes fondateurs-mêmes du contrat social, des institutions, des lois et de la socièté civile. Dans la démocratie réelle, la démocratie est toujours plus exigüe ou faible. Dans bon nombre de pays elle couvre non pas une réalité démocratique mais des régimes partitocratiques, oligarchiques, profondément injustes, qui excluent les grandes majorités des citoyens des processus de formation des lois, du gouvernement effectif des institutions, en un mot, du jeu démocratique et de ses lois et règles.

A l'époque de ladite "societé de communication" et du "village global", le pouvoir qui les caractérise, qui est central et qui conditionne les autres, est toujours moins discipliné, responsabilisé, démocratiquement contrôlé. L'entière conception de la dialectique des pouvoirs de l'Etat -comme fondement de son essence démocratique et de la libre formation de la volonté populaire au suffrage universel du peuple souverain- est en fait, en voie de désagrégation dans la démocratie réelle.

Il faut donc que partout, ceux qui luttent pour l'Etat de Droit, pour la démocratie politique et la tolérance, s'unissent avec clarté dans les objectifs communs et dans les ponctuelles revendications, en ne faisant pas l'erreur de se consumer en une simple opposition négative ou dans la proposition d'une démocratie toujours plus mythique et en crise en Europe et dans le monde occidental.

Le Parti Radical, transnational et transpartitique, ne peut pas ne pas constater la dégradation des principes de l'Etat de Droit et de la démocratie politique dans ses fondements classiques et toujours plus actuels, dans des pays comme l'Italie ou pour d'autres raisons l'Espagne comme le prouve le déroulement des élections politiques et administratives d'intérêt particulier ces jours-ci, où au peuple il a été retiré toute possibilité effective de "connaître pour choisir et délibérer".

En Italie, désormais, par des reconnaissances officielles de la part de la Cour Constitutionnelle-même, nous sommes privés de toute certitude de Droit, avec une utilisation des moyens publics d'information et de presse privée, excercée hors et contre toute légalité.

Pour dénoncer cette situation et ouvrir des brèches d'information, de vérité, de réel débat démocratique, Marco Pannella, Giovanni Negri et Luigi Del Gatto ont commencé une grève de la faim le 20 Octobre dernier. Après dix jours il semble clair que la même nécessité et justesse d'action nonviolente impose de ne pas sous-estimer son immense difficulté et exige une préparation bien plus importante, capable d'intéresser dès à présent, toutes les énergies intellectuelles et militantes nécessaires.

En particulier, le PR qui dans les années 60 a pour la première fois réalisé et donné forme à l'utilisation politique de la nonviolence en Italie et en Europe, ressent toute l'urgence d'une profonde redéfinition de l'arme extrême qu'est la grève de la faim, de ses règles et de ses méthodologies. Il est donc essentiel que s'ouvre un grand débat sur l'instrument de la grève de la faim et que les règles et les objectifs de l'initiative nonviolente, destinée à rétablir la légalité démocratique dans le monde de l'information, soit le fruit d'une réflexion et d'un dialogue bien plus vastes. Pour ces raisons-là, Marco Pannella, Giovanni Negri et Luigi Del Gatto interrompent aujourd'hui la grève de la faim en cours depuis le 20 Octobre et ils s'engagent dès à présent pour la préparation et le renforcement de leur action nonviolente, en invitant le plus grand nombre possible e camarades à participer à l'indispensable réflexion collective dans le but de définir des objectifs, des règles et des modalités pour sa réalis

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