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mar 29 apr. 2025
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Conferenza Partito radicale
Ruiz-Portella Xavier - 29 dicembre 1989
LA ROUMANIE ET LA NON-VIOLENCE

J'écris cette intervention aujourd'hui, 24 décembre 1989, accroché -comme nous tous, j'imagine- à la radio et à la télévision, tandis qu'arrivent de Roumanie des nouvelles hallucinantes, pleines d'horreur et d'espoir pour le combat du peuple roumain.

On a déjà parlé dans cette même Conférence de la non-violence par rapport à la place Tiananmen de Pekin. Il est impossible de ne pas en parler maintenant par rapport à la place de la République de Bucarest.

Je pose une seule question -inéluctable et brutale comme la situation roumaine elle-même. Supposons que le 22 décembre 1989, le Parti Radical transnational dispose d'une association en Roumanie. Quel est le mot d'ordre qu'il donne à ses militants? Celui de rejoindre le peuple en armes et de combattre aux côtés de l'Armée contre la Securetate? Ou celui peut-être d'organiser une grève de la faim...?

Poser la question, c'est y répondre...

Et pourtant, non, je ne suis pas contre la politique de non violence. (En réalité, depuis que dans les pays occidentaux les folies terroristes, l'engouement pour les différentes guérillas, ou plus généralement depuis que les idéologies révolutionnaires se sont estompées, il n'y a presque plus personne qui prônerait la violence comme moyen d'action politique ; à ce sujet aussi le Parti Radical a agi en tant qu'avant-garde). La politique de non-violence est juste et nécessaire, mais nous ne pouvons pas en faire un dogme absolu : dans certains cas, comme celui qui nous occupe, ce serait criminel et suicidaire si, à l'agression, on ne ripostait pas les armes à la main.

Sommes-nous d'accord, oui ou non? Et si nous sommes d'accord (mais je ne suis pas du tout sûr que nous le soyons), alors il faut le dire, afin que notre appellation de »non-violents ait vraiment du sens et n'induise nullement en confusion.

De même, il est tout à fait indispensable de préciser notre position par rapport à l'armée en tant que telle. Sur la base d'une politique conséquente de non-violence, nous devrions prôner sa dissolution pure et simple. Autrement dit, le lendemain du jour où le P.R. aurait obtenu la majorité absolue au parlement d'un pays, il devrait présenter une proposition de loi par laquelle l'armée de ce pays serait dissoute de façon unilatérale (c'est bien là le problème!). Est-ce cela notre position? Je ne le crois pas -du moins je l'espère, mais je n'en suis pas non plus très sûr.

En tout cas, il me semble intéressant de lancer le débat. J'attends vos réactions.

POST-SCRIPTUM: Je viens de lire, aujourd'hui, 27 décembre, la déclaration de Emma Bonino sur l'exécution de Ceaucescu. Je suis tout à fait d'accord avec sa dénonciation du mauvais présage que représente pour la démocratie la façon dont ce procès s'est développé.

J'irais même plus loin: c'est justement le fait que la dictature ait été renversée par les armes, qui constitue l'une des causes de ce type de procès. Mais cela ne change rien á ma réflexion précédente sur la non-violence. Avec un lutte non-violente, la nouvelle démocratie roumaine n'aurait sans doute pas été souillée par de tels procès (celui du dictateur et ceux qui vont suivre les prochains jours...). Sans doute... car, si elle avait suivi une voie non-violente, la démocratie roumaine n'aurait tout simplement jamais existé. Après avoir vu les massacres commis par la Securetate, il est évident que, même si la plupart de la population avait entamé une grève de la faim, ils n'auraient nullement hésité à la tuer.

 
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