Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
mer 30 apr. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Conferenza Partito radicale
Ruiz-Portella Xavier - 29 gennaio 1990
LA ROUMANIE ET LA NON-VIOLENCE. REPONSE A R. CICCIOMESSERE

Après avoir attendu en vain que quelqu'un ose intervenir dans la discussion que j'ai lancée à propos de la non-violence en Roumanie, et à laquelle R. Cicciomessere a répondu il y a à peu près 15 jours, je me décide à lui répondre moi-même, en espérant que le débat deviendra un peu plus animé, et que les agoristes y participeront un peu plus nombreux. Sinon, il faudra en conclure que la question de la non-violence est pour les agoristes est leur dernier souci.

(Les interventions auxquelles je me refère sont celles reprises sous la rubrique "Commentaires").

Cicciomessere commence par reconnaître la validité du problème que j'avais soulevé, et qui était celui-ci: lors d'une situation de violence extrême, comme celle déclenchée en Roumanie du 22 au 31 décembre, la politique de non-violence devient malheureusement impossible. Dans un certain sens, Cicciomessere est même d'accord avec cela. Il écrit en effet: "Si la violence des armes a réussi à s'imposer, si les marges du dialogue se réduisent à zéro, la réponse [c'est-à-dire ce qu'un non-violent ferait dans une guerre civile] dépend exclusivement de la conscience de chacun". En d'autres mots, lors d'une telle situation extrême, le Parti Radical n'aurait aucune attitude définie (ce qui serait grave!), et chacun déciderait par lui-même quelle serait la meilleure attitude à adopter: soit prendre les armes, soit faire une grève de la faim, soit ne rien faire (il n'y a pas d'autre possibilité).

On reconnaît donc en quelque sorte que, dans une situation extrême, la non-violence devient tout au moins problématique. Et cependant, quelques lignes plus loin, Cicciomessere affirme exactement le contraire lorsqu'il dit: "si la non-violence n'est pas efficace justement dans les moments les plus aigus de l'affrontement, autant la jeter tout de suite par-dessus bord!" Ce qu'il illustre de la façon suivante: le mot d'ordre que l'hyptohétique association radicale de Roumanie aurait dû donner le 22 décembre "aurait été de s'exposer publiquement et avec éclat, peut-être avec une grève de la faim publique, après s'être assuré que l'information pourrait être diffusée le plus efficacement possible par les canaux internationaux".

Mais voyons, est-ce que tu penses sérieusement, Roberto, qu'un Ceaucescu ou des gens comme ceux de la Securetate peuvent se laisser influencer si peu que ce soit par une grève de la faim? Ce dont il s'agit, me diras-tu, ce n'est pas d'influencer ou de toucher les tyrans, mais de mobiliser la population du pays et l'opinion internationale. Bien sûr, mais alors je te demande: crois-tu sérieusement que ce que l'opinion nationale et internationale pense d'eux importe si peu que ce soit à des gens comme Ceaucescu et compagnie?

Oui et non à la fois. Tout dépend du moment, et cette distinction est essentielle pour notre discussion.

Non, l'opinion de qui que ce soit ne leur importe nullement à partir du moment où la situation a éclaté, où les gens se sont soulevés, où leur pouvoir est en danger et il ne s'agit que de tuer pour faire régner la peur et garder à tout prix le pouvoir.

Par contre, pendant les longues périodes où ils exercent "normalement" le pouvoir, ce que l'opinion nationale et internationale pense, cela leur importe un peu (pas tellement, d'ailleurs). Plus exactement, ils se soucient comme d'une guigne de ce que l'opinion PENSE. Ce qui leur importe c'est ce que cette opinion FAIT OU NE FAIT PAS. C'est-à-dire, la seule chose qui les intéresse, c'est que les gens se tiennent tranquilles dans le pays, et que les gouvernements et les sociétés internationales continuent à signer des contrats honteux et ignobles. Et c'est dans ce contexte que les actions non-violentes ont tout leur sens -même si la situation et dure, violente et pénible; même si ces actions elles-mêmes devient extrêmement difficiles.

Je résume donc ma position!

1) Si féroce qu'un pouvoir soit, il n'est pas question d'envisager de le renverse par les armes. Seules les actions non-violentes (comme celles de D. Cornea ou du pasteur protestant L. Tökes, pour en rester avec la Roumanie) ont du sens.

2) Mais les choses changent lorsqu'on en arrive à une situation limite, lorsque la marmite éclate, les gens se lancent dans la rue -et l'armée aussi. Ne nous faisons pas d'illusions: si importante qu'elle soit, ce n'est pas la pression internationale qui, dans une situation pareille, fait décanter les choses dans un sens ou dans l'autre. C'est l'armée. En Roumanie elle s'est opposée au pouvoir. En Chine elle s'est mise de son côté. En Roumanie c'est la démocratie qui, malgré tout, l'a emporté. En Chine le communisme sévit toujours. Et si l'armée se met du bon côté, et si son action se heurte à une opposition armée, il n'y a pas alors d'autre possibilité que d'oublier pour une fois, pour une seule fois, la non-violence et appuyer activement ceux qui représentent la seule possibilité de démocratie. Autre chose est que la décision d'y participer ou non personnellement soit laissée, comme le dit Cicciomessere, "à la conscience de chacun".

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail