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Conferenza Partito radicale
Mosca Centro radicale - 29 marzo 1990
EXAMEN PAR LA LITUANIE
By Nikolaj Khramov

Appel aux membres du Parti Radical

On peut caracteriser les evenements du dernier temps en Lituanie comme historiques non seulement pour le peuple lituanien mais aussi pour tous les peuples de l'empire sovietique. Le parlement de la Lituanie elu librement pour la premiere fois pendant le demi-siecle a declare nul l'Anschluss de 1940, a retabli toutes les institutions d'Etat de la Republique de Lituanie independante /d'ailleurs, jamais supprimmees de-jure/. Pratiquement, les decisions prises signifient l'issue de Lituanie du corps de l'Union Sovietique, bien que ni Lituanue, ni les deux autres pays baltes occupes par l'Union Sovietique en 1940 n'y eussent jamais entres.

Sans aucun doute, les decisions de la Diete Lituanien /ca, c'est le titre du Parlement de la republique/ expriment la volonte de la grande majorite de la population de ce pays, de tous les partis politiques y compris le Parti communiste de la Lituanie (a l'exeption du groupement neo-staliniste nomme "Le parti communiste de la Lituanie /sur la plate-forme de PCUS/").

Sans aucun doute, les decisions prises a Vilnius sont le retablissement de la justice historique par rapport a l'etat perdu son independance lors de la Seconde guerre mondial de concert des deux etats-agresseurs - l'Allemagne hitlerienne et l'Union Sovietique staliniste et prive de cette independance durant des disaines d'annees d'apres guerre.

Les decisions du Parlement de la Lituanie ont trouve une profonde comprehension et la sympatie de la plus grande partie du mouvement democratique en Russie. La sympatie inspiree par la reconnaissance du fait que la lutte du peuple lituanien pour la liberte est inseparable du mouvement general democratique dans toutes les autres parties de l'empire sovietique.

Les mesures pour le retablissement de l'independance de l'etat lituanien ont trouve la resistance feroce et agressive de la part de Moscou officielle, il n'y a rien d'inattendu. Malgre l'opposition du groupe interregional des deputes la majorite "agresso-obeissante" des deputes conservatifs du 3 Congres a declare nul la decision prise a Vilnius. On a manifeste par cela la meconnaissance du droit de chaque nation a disposer d'elle-meme, prariquement l'article 72 de la Constitution a ete viole.

Cette article de la Constitution de l'URSS garantit a chaque republique le droit d'issue du corps de l'URSS. Apres cette decision du Congres des deputes du peuple c'est le decret du President de l'URSS Gorbatchev /l'un des premiers pas de sa presidence/, par lequel le Comite d'Etat en securite et le Ministere de l'Interieur sont obliges d'"executer" les decisions du Congres relativement a la Lituanie. Ce decret contient une exigeance a tous les habitants de la Lituanie de remettre toute arme de chasse qui leur appartient, l'exigeance qu'on ne peut caracteriser que comm provocatrice ayant compte du caractere non-violent, parlementaire, gandiste dans bien des choses du mouvement du peuple lituanien pour la liberte et l'independance.

Il n'y a rien d'etonnant, d'ailleurs, ayant compte du fait que les buts de la "Perestroika du Haut", executee du Kremlin et de la Staraia Plochtchad, sont la conservation de l'empire agonisant mais "unie et indivisible" heritee des tsars russes, et non pas la transformation de l'URSS a la confederation des peuples libres et unis volontairement. Malheureusement, Gorbatchev manifeste cette tendance vers la conservation de l'empire.

Il n'y a rien d'etonnant dans la position des gouvernements occidentaux qui ne se pressent pas de reconnaitre le retablissement d'Etat Lutianien, il en attendent la benediction de la part de Moscou bien que les derniers 50 ans ils n'aient pas reconnu l'annexion illegale de la Lituanie, de la Lettonie et de l'Estonie de-jure. Il n'y a qu'une exeption, la Diete Polonaise a reconnu et a salue le retablissement de l'Etat Lituanien. L'Australie est la plus proche pour effectuer un pas pareil.

Le fait etonnant est que la partie considerable de l'opinion publique europeene est sous l'emprise des prejuges, qu'on peut nommer par les paroles: "la crainte de destabiliser l'Union Sovietique", ou "l'avenir sans perspectives de la petite Lituanie independante", ou "la crainte de rompre l'equilibre d'apres-guerre en Europe", etc. J'ai l'impression que certains de mes camarades-Radicaux ne l'aient egalement pas evite.

Sans doute, le probleme de l'independance de Lituanie est avant tout le probleme europeen, ce qui est difficil a comprendre pour la Lituanie contemporaine. C'est du point de vue d'Europe que je propose d'envisager le probleme.

La Lituanie etait une partie integrante de la communaute europeenne enlevee de la par force en 1940. De ce point de vue, il est impossible de comparer des separatistes en Sicile et des partisants de l'independance d'Azerbaidjan desirants de se separer de l'Italie ou de l'URSS et le peuple du pays europeen occupe, du pays-membre de la Ligue des Nations aspirant a mettre fin a l'occupation etrangere, jamais reconnue par la communaute internationale.

La situation de la Lituanie est plus comparable a celle de Namibie, occupee depuis longtemps par la Republique Sud-Africaine et obtenue enfin l'independance. "Sajudis" a la difference de Swapo n'utilisait et n'utilise que des moyens non-violents de la lutte.

Les Radicaux luttent pour les Etats-Unis de l'Europe. Nous sommes convaincus que la voie nationale isolee ne mene aujourd'hui que vers l'impasse et n'a aucune perspective. On peut dire plus: nous sommes pour la transdependance de tous les peuples et les etats. Pour la TRANSdependance et non pas la dependance tout simplement. Les Radicaux, nous devons comprendre qu'il ne s'agit pas de simple retablissement du status-quo d'avant-guerre des pays baltes. La place de la Lituanie est dans des Etats-Unis de l'Europe ou elle doit entrer avec la Hongrie, la Tchecoslovaquie, la Slovenie, la Khorvatie et tous les autres pays et les peuples. Mais n'est-il pas amoral de proposer a la Lituanie d'entrer dans la "maison europeene commune" en qualite de colonie de l'empire sovieto-russe? N'est-il pas de la naivete de croire qu'il soit possible de garder en soumission les peuples asservis par Staline a l'aide de l'arme, de les y garder a l'aide de formules magiques?

En ce qui concerne la "destabilisation" de l'Union Sovietique, le facteur le plus destabilisant en URSS sont maintenant des actions des dirigeants du Kremlin tentants de garder a n'importe quel prix le pouvoir entre ses mains, et les peuples de l'empire coloniale ruinante sous ce pouvoir. La creation du nouveau Traite de l'Union peut faire eviter le developpement des evenements selon modele roumanien ou bien chinois ce que est pire. Ce Traite unira toutes les republiques sovietiques sur la base de confederation, les republiques qui exprimeront la volonte de rester dans le corps de l'URSS, et en tout cas - sans Lituanie. Ca, c'est la position de toutes les forces vraiment democratiques, antitotalitaires, antiempire de Moscou y compris le Mouvement "Action civile" cree recemment par Yuri Afanassiev, Larissa Bogoraz, pretre Gleb Yakounin, Serguey Averintsev, Serguey Kovalev, Vassiliy Selunin, Anatoliy Sobtchak et d'autres personnalites publiques progressistes connues dans le pays et le monde.

Dans les conditions de la realisation du multipartitisme et de la vraie lutte parlementaire en Lituanie, le Parti Radical a devant lui de grandes taches et de larges perspectives dans ce pays. La mission primordiale des Radicaux en Lituanie c'est l'agitation pour les Etats-Unis de l'Europe. Je crois possible d'y organiser le referendum pareil a celui de Hongrie sur la question d'entree en Europe unie. Pourtant, c'est l'affaire de l'avenir - lointain ou non. Et a present nous sommes obliges de comprendre que la voie de la Lituanie en Europe unie ne peut passer que par l'independance prealable, que par le retablissement prealable de la justice historique, internationale et de droit. Nous sommes obliges de le comprendre nous-memes et d'en parler a tout le monde qui attend de nous la reponse a une question - avec qui sommes-nous? Sommes-nous avec le peuple aspirant a son retours en Europe? Ou bien avec le gouvernement autoritaire de l'empire qui pourra expedier des chars en Lituanie pour garder sous son pouvo

ir l'une des dernieres colonies dans l'Europe?

Puisssions-nous, les Radicaux, d'approuver le nouveau Munich? Si oui, alors c'est peu probable que notre conscience soit calme par les protestations quand nous verrons des chars aux carrefours de Vilnius, comme nous les avons vu non pas seulement dans le lointain 1968 mais recemment - a Tbilissi et a Bakou.

Ce sont des choses qui peuvent arriver meme demain.

Nicolaj Khramov.

 
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