La Chambre,
condamne la politique de guerre et raciste menée par le régime de Belgrade qui, hier en Croatie, aujourd'hui en Bosnie-Herzégovine, massacre des populations, contraignant plus d'un million de personnes à la condition de réfugiés, opprime deux millions d'albanais du Kossovo, détruit systématiquement des villes et des monuments qui appartiennent à la civilisation humaine, sème la haine raciale l'érigeant à moralité politique et d'Etat;
délibère qu'aucune reconnaissance ne soit accordée dans le cadre international, communautaire européen et italien à la nouvelle entité dénommée République Fédérale de Yougoslavie; que soit immédiatement nié tout rapport avec les représentants de l'ex-Yougoslavie, refusant le principe de continuité entre celle-ci et l'autre, sans réserves et sans retards; que l'on retire donc immédiatement tout représentant auprès de l'ex-République Yougoslave et que tous ses prétendus représentants ne soient pas reconnus comme tels ni comme représentants de la nouvelle entité, qui n'est pas reconnue et qui n'est pas reconnaissable à l'état des choses;
engage le Gouvernement italien à exclure toute reconnaissance dans les futures négociations de paix de la situation de fait de "redistribution ethnique" poursuivie et imposée par la guerre, les massacres, la terreur, qui ont causé jusqu'à présent plus d'un million de réfugiés et à assurer le droit à un retour immédiat des réfugiés dans leur terre d'origine, dans le cadre de leurs Etats d'appartenance, reconnus par la Communauté internationale, par la Communauté européenne et par l'Italie; ainsi qu'une reconnaissance quelconque de la soi-disant République fédérale de Yougoslavie tant qu'elle ne reconnaîtra pas de par sa Constitution et de par la loi à tous les citoyens de Serbie et du Monténégro, en commençant par ceux de nationalité albanaise, hongroise et du sandjak, les mêmes droits déjà reconnus aux citoyens et aux minorités par les Républiques de Croatie, de Slovénie et de Macédoine;
dénonce la politique de la communauté internationale, en premier lieu de la Communauté européenne, comme cause concomitante de la tragédie actuelle, comme étant complice des agresseurs et des racistes et militaristes qui sont en train de mettre à feu et à sang l'ex-Yougoslavie toute entière; cette politique étant réalisée - en plus - en violation de toute norme de droit international et, en ce qui concerne l'Italie, décidée au mépris des délibérations et des orientations dictées par le Parlement; dénonce qu'avec cette politique les erreurs tragiques, cyniques et aveugles, des années trente et successives, à l'égard des violences nazies et staliniennes, sont en train de se répéter;
engage le Gouvernement à entreprendre immédiatement toutes les actions possibles et nécessaires pour l'adoption de mesures énergiques et de sanctions immédiates contre l'agresseur et pour arrêter la guerre, aussi bien dans le cadre des Nations Unies que de la Communauté européenne et de la CSCE;
engage tout particulièrement le Gouvernement à demander au Conseil de sécurité des Nations Unies de décréter l'embargo total à l'égard des Républiques de Serbie et du Monténégro, l'interdiction de l'espace aérien et maritime de l'ex-Yougoslavie à n'importe quel avion ou bateau militaire, jusqu'à ce que l'armée se soit retirée de la Bosnie-Herzégovine et de la Croatie; d'exiger la libération immédiate de tous les prisonniers;
engage le Gouvernement à envoyer tout de suite des aides aux réfugiés de Bosnie-Herzégovine et de Croatie.
engage le Gouvernement à réaliser immédiatement ce qui est arrêté et indiqué dans cette motion, assurant en outre, de n'importe quelle façon et par tous les moyens légalement possibles, la défense des droits de l'homme, des droits civils, politiques, des ex-Yougoslaves et une réponse adéquate pour vaincre les agresseurs, les isoler et les condamner pour leurs crimes de guerre et de droit commun.