NATIONS UNIES: UNE MORNE SESSION S'OUVRE A L'ONU.
par F.Fx.
SOMMAIRE: Le Conseil de sécurité devrait encore dominer la 49e
session, une dérive regrettée par Boutros-Ghali.
(Le Monde, 22-9-94)
La 49e session de l'Assemblée générale des Nations unies s'est ouverte mardi avec l'élection de l'ancien ministre des Affaires étrangères de Côte-d'Ivoire, Amara Essy, comme président. Au cours des trois semaines de débat général, une soixantaine de chefs d'Etat et ministres (sur 184 pays membres) devraient prendre la parole. Bill Clinton et Boris Eltsine parleront lundi prochain, et Alain Juppé mercredi. Cette partie de l'Assemblée générale sera conclue le 21 octobre par une allocution du pape Jean Paul II. Cette semaine, la plupart des diplomates s'accordaient pour prévoir une assemblée générale plutôt morne avec des pays non-alignés inexistants, selon l'un d'eux, et des activités encore une fois dominées par le Conseil de sécurité qui devrait adopter rapidement deux résolutions sur la Bosnie (l'une sur le renforcement des sanctions contre les Serbes, une autre destinée à récompenser la bonne volonté de Belgrade).
Dans son rapport annuel de présentation, le secrétaire général de l'organisation, Boutros Boutros-Ghali, a souligné la dérive des Nations unies qu'il estime trop centrée sur le Conseil de sécurité et sur les opérations de maintien de la paix au détriment d'une action sociale et économique en profondeur: Nous savons tous que la sécurité implique bien plus qu'une question de territoires ou d'armes. Nous réalisons que l'absence d'un développement économique, social et politique, est la cause sous-jacente des conflits. Le débat sur l'élargissement du Conseil de sécurité ne devrait pas beaucoup progresser, affirment les observateurs à New York. Certes, on s'attend à ce que le Japon réaffirme son intention de rejoindre les cinq membres permanents du Conseil, mais le comité mis sur pied n'a pas tranché la question du nombre de pays admissibles, ni celle sur les équilibres régionaux qui doivent être pris considération. En attendant, l'Assemblée générale devait consacrer une plus grande influence européenne au sein
du Conseil avec l'élection de l'Allemagne et de l'Italie qui siégeront, à partir du 1er janvier prochain, parmi les 15 membres du Conseil.
F. Fx