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Partito Radicale Paolo - 28 aprile 1995
aide humanitaire

Du Biafra à la Bosnie en passant par la chute de Saigon, les boat people et l' Ile de lumière, Olivier Weber retrace dans French Doctors ( Robert Laffont ) l'épopée des hommes et des femmes qui ont fait l'humanitaire.

VINGT-CINQ ANS AVEC LES FRENCH DOCTORS

( Le Point, 22/04/95)

Le mercredi 30 avril, A dix heures du matin, les soldats nord-vietnamiens sont aux portes de la ville. On se bat déjà dans les faubourgs. A l'hôpital de Gia Dinh, penchés sur les blessés, Kouchner, Sénéchal et Bérès, assistés de la jeune anesthésiste Françoise Feldmann, attendent anxieusement l'heure de la chute. Ils sont éreintés. lls travaillent désormais vingt heures par jour, en slip et tablier blanc, les pieds nus baignant dans des flaques de sang. Bérès, qui en a vu d'autres, ne peut réprimer un sentiment de dégoût. Deux cents blessés attendant dans les couloirs. Bérès remarque une fillette de 3 ans blessée au ventre, qu'il fait sortir de la longue file d'attente.

- On ne peut la laisser la! hurle-t-il.

- On ne peut pas laisser les autres non plus, réplique Kouchner en désignant la cohorte des blessé.

- Et alors, tu voudrais qu'elle meure ? Elle a l'age de ma fille!

A ses coté, Jean-Claude Sénéchal est A bout. Lorsque la petite fille qu'il opère, touchée A la jambe et à l'abdomen, meurt dans ses bras, il prend sa tête entre ses mains et se met A pleurer. Un peu plus tard, il aperçoit la mère dans le couloir. Assise sur ses talons, l'aiguille au bout des doigts, elle recoud le ventre du petit corps sans souffle.

UNE SORTIE EN VAIN

Quinze divisions nord-vietnamiennes, assistées de plusieurs régiments autonomes, sont prêtes à fondre sur Saigon. Dans le palais du gouvernement, le général Minh, le successeur de Thieu, hésite. Doit-il résister jusqu'au dernier de ses hommes ou rendre les armes ? Il s'oppose aux officiers jusqu'au-boutistes qui veulent livrer un baroud d'honneur. Puis se résout au pire: signer l'armistice sans conditions.

Onze heures trente du matin. Bérès et Kouchner tentent une sortie, en vain. Coupés des autres quartiers, ils ne savent pas que la ville glisse, en ce moment même, dans l'autre camp. Des balles perdues s'aventurent dans les maisons, des éclats d'obus s'immiscent dans les corps.

L'équipe de MSF opère sans relâche. - C'est encore la meilleure manière de calmer l'angoisse, se dit Bérès.

On plaisante, pour chasser la peur. - Bravo les Français, ici on est tous des juifs! lance Kouchner en regardant Bérès et Françoise Feldmann.

Brusquement, le quartier est gagné par le silence. Le fracas des armes s'est tu. Jacques et Bernard sortent alors un bref instant dans la rue. lls se retrouvent nez à nez avec un tank qui traverse l'avenue à vive allure. Sur cette carapace d'acier sontjuchées des femmes en armes et en pyjama vert. Elles sourient. Jacques et Bernard applaudissent longuement, comme au spectacle.

Plus loin, sous une nuée de drapeaux rouges, des cohortes de soldats communistes remontent les artères du centre-ville, où abondent les salons de massage et les fumeries d'opium. Devant le monument aux morts, un colonel de la police se tire une balle dans la tête. Des généraux se suicident, au pistolet, à la Nivaquine. Des parachutistes se donnent la main dans un jardin, dégoupillent plusieurs grenades et meurent en uniforme. Les autres se dé barrassent de leurs vêtements et se glissent dans la foule. Le ministre de la Santé, interlocuteur de Kouchner et des autres MSF, tient parole: il ne fuit pas et avale une capsule de cyanure.

INTERDITS DE SOIGNER

Bérès entend un bruit métallique. Un blindé de fabrication soviétique pénètre dans la cour de l'hôpital Gia Dinh. Son directeur, Nannen Duy Cung, qui a refusé de s'enfuir, s'entretient avec les vainqueurs. Un colonel casqué entre dans le bâtiment. Il se dirige aussitôt vers Kouchner et Bérès.

- Bonjour, docteur Kouchner, dit-il comme s'il le connaissait depuis des lustres, je vous remercie, vous avez bien servi le peuple vietnamien.

Bérès et Kouchner se regardent, interloqués. lls ne savaient pas les services secrets du Nord si efficaces.

Il n'empêché! ils sont aussitôt placés en résidence surveillée.

- Vous êtes interdits d'exercer, leur annonce sentencieusement un commissaire politique du Nord.

- Mais on ne demande qu'à soigner!réplique Bérès.

Les deux médecins s'aperçoivent que les conquérants disposent de renseignements très précis sur toute l'équipe, La mission doit s'achever, sur ordre des nouveaux maîtres. Les deux infirmières vietnamiennes qui les assistaient fondent en larmes.

- Mon pays est fibre, déclare l'une.

- Mon pays est foutu, pleure l'autre.

Kouchner ne sait laquelle approuver. Tout le drame du Vietnam, pense-t-il, tient dans ces deux répliques.

Malhuret se laisse gagner par la contestation. Il finit par s'opposer au projet du bateau.

Deux jours plus tard, lors de la réunion du bureau, on juge solennellement la proposition de Kouchner. Le local de la rue Daviel est bondé. Une trentaine de personnes s'y entassent. Les deux clans ont rameuté leurs troupes. Autour de la table, sous la lumière des spots, Xavier Emmanuelli, en col roulé noir, et Francis Charhon, qui manipule nerveusement une régle en plastique, échangent quelques banalités. Raymond Borel est assis sur un meuble bas. Claude Malhuret reste dans la pénombre. A quelques chaises de là, Kouchner attend le lever de rideau. Il n'a pas apprécié que le président de MSF réunisse à plusieurs reprises le bureau à son insu. Dans une lettre sèche et péremptoire, il annonce que le procès de ces pratiques contraires la morale alimentaire de notre association devra être instruit.. Pour Malhuret, c'est une déclaration de guerre. Une de plus.

La majorité des présents est hostile A l'initiative ((Un bateau pour le Vietnam)). L'ambiance est tendue. Chacun s'apprêté A régler ses comptes. Borel déplie et replie les branches de ses lunettes. Il semble très nerveux. Brusquement, il déclenche letir:

- Ecoute, Bernard, on ne sait pas ce qui se passe au Vietnam. Ce sont peut-être de riches Chinois de Saigon qui s'enfuient. On ne va pas s'engager comme ça. Tu as tout organisé sans nous en parler. Il y a des limites. D'accord, tu nous représentes très bien, tu es médiatique, mais nous sommes quand même une organisation collégiale.

Fort de ses qualités d'ex-médecin navigant, Emmanuelli surenchérit. Comment repérer les minuscules barcasses sur l'immensité de la mer de Chine? Et comment se défendre face à des pirates armes jusqu'aux dents? Charhon continue à tapoter la table avec sa régle en plastique et lisse sa moustache. Malhuret compte les points.

MUTINERIE ?

Kouchner réplique, demande un vote. En face, on choisit de se gausser de sa démarche. On ironise sur les signatures de stars. Quant au soutien de Brigitte Bardot, il provoque I'hilarité. Autour de la table, on évoque les bébés phoques. Kouchner masque mal sa colère: il sait que la rupture entre lui et Malhuret est consommée. La sourde lutte entre les anciens, les Biafrais, et les nouveaux arrivants n'a fait qu'empirer au cours des derniers mois. Cette fois-ci, les apostrophes frisent l'injure. Borel et Emmanuelli se rangent du coté de Malhuret.

- Vous montez un spectacle, lancent-ils, goguenards, à Kouchner et ses partisans. Voire bateau, c'est un dîner en ville, pas un sauvetage. Pourquoi ne prenez-vous pas le France ? Et Luis Mariano, vous n'avez pas Luis Mariano ?

- Vous voulez sauver les Vietnamiens et vous laissez crever les autres... Nous travaillons avec des gens sérieux, avec des professionnels, pas avec des clowns.

Emmanuelli rappelle qu'une petite équipe a été envoyée sur place, pour tenter de rallier les naufragés du Hai Hong. Le docteur Gérard Muller et l'infirmière Blandine Desmons n'ont pas réussi à monter sur le bateau à la dérive, mais ils ont pu examiner des malades transportés sur un croiseur antimines de la marine malaysienne. La campagne de Kouchner est jugée en contradiction avec les tentatives de MSF. De plus, le cofondateur de MSF est accusé de mutinerie: il a mené toute son action sans en référer au bureau.

Les critiques à son égard continuent de pleuvoir.

- Pour qui se prennent ces vedettes de Saint-Germain-des-Prés ? C'est pas leur affaire. Qu'ils s'occupent de la péniche de I Armée du salut!

- Avoir son nom dans le journal, se retrouver entre gens chics, voila votre but!

- Et les baleines, avec votre bateau, vous pouvez aussi sauver les baleines ? - II est impossible de trouver des barques en mer. C'est une entreprise politique pour provoquer la fuite des Vietnamiens vers un bateau invisible et qui ne flottera jamais... ...

LA RUPTURE

Dans la salle, un jeune interne en chirurgie, Eric Cheysson, neveu de Claude Cheysson, est effaré par la tournure des événements. C'est son premier contact avec l'humanitaire et il trouve la passe d'armes bien sévère.On passe au vote: Kouchner perd la partie, se lève et, fou de rage, gagne la sortie.

- Vous m'emmerdez! crie-t-il sur le palier du premier étage. Tout ça, ce sont des conneries, je me barre!

Monique Donabedian tente de le rattraper, se retourne vers l'assistance et hurle:

- Mais c'est Bernard, on ne peut pas le laisser sen aller comme ça !

Trop tard. Kouchner s'en va, suivi de Lafont, Aeberhard, Bérès, Rikamier et quelques autres. Borel continue A vitupérer:

- II y en a marre de Kouchner Avec sa petite mèche, il se prend pour Robert Redford.

Emmanuell! n'est pas fier. Il trouve l'épisode peu glorieux, même si l'abcès devait crever un jour ou l'autre. Il sait aussi qu'il a perdu à jamais un ami.

Dans la salle, un jeune médecin, interne à deux pas, à la Pitié-Salpétriére, demande à son voisin:

- Qu'est-ce qui se passe ? Ca na pas l'air d'aller..

Pour Jean-Christophe Ruffin comme pour Eric Cheysson, le premier contact avec MSF est rude. Son voisin et ami Jean-Marc Dumas, qui l'a entraîné dans cette ambiance de tripot surchauffé et enfumé, lui tape sur l'épaule:

- Ne t'inquiété pas, ils reviendront. lls ne reviendront pas. C'est l'heure de la rupture. Les Biafrais se retrouvent, la mine sombre, au bistro du coin. Eric Cheysson s'est joint à la bande. Devant des verres de vin, on tente d'échafauder un plan pour contrer les autres, mais aussi pour laver l'affront.

- Ils nous emmerdent vraiment, continue à tempêter Kouchner. Ce bateau, on va le faire tout seuls!

Le 20 juin 1979, Kouchner est de retour A Paris. Le comité ((Un bateau pour le Vietnam)) organise une conférence de presse dans les salons de l'hôtel Lutetia. Soutenu par André Glucksmann, Sartre fait son entrée à tâtons. Sa vue est faible et son bras enveloppé de pansements, reliquats d'une agression. L'écrivain, qui fête ce jour-là ses 74 ans, monte à la tribune et lance un vigoureux appel en faveur des boat people. A ses coté siège son viele ennemi Raymond Aron, qui l'a aborde d'un Salut, mon petit camarade -, ainsi que Simone Signoret, Yves Montand, le député giscardien Bernard Stasi, Alain Geismar et Marek Halter.

[...]

Sartre et Aron ne s'étaient plus adressé la parole depuis la fin de la guerre d'Algerie. Leur réconciliation hautement médiatique a été orchestras par Foucault et Glucksmann. Les retrouvailles du philosophe libéral et du camarade symbolisent un consensus en faveur des droits de l'homme.

Six jours plus tard, ils franchissent cote a cote les portes de l'Elysée. A la tête d'une délégation du comité ((Un bateau pour le Vietnam, les deux normaliens, le premier en pull noir et blouson beige, le second en costume-cravate, viennent quémander des visas pour les réfugiés. Sartre place la barre très haut: ii veut que quarante mille à quarante cinq mille Vietnamiens trouvent refuge en France. Claudie Broyeile, André Glucksmann, l'avocat giscardien André Miquel, le docteur Jean-Claude Sénéchal les accompagnent.

LES VISAS DE GISCARD

Les six mandataires sont reçus par Valéry Giscard d'Estaing dans l'ancien bureau de De Gaulle. Sartre approche son fauteuil pour mieux distinguer les traits du président et lui conte la détresse des réfugiés, les viols répétés, les sévices commis par les pirates, la sentence de la mer. Aron, pendant ce temps-la, triture les accoudoirs de son fauteuil. Aux yeux de Giscard, les deux personnages semblent se détester, mais leur plaidoyer commun est touchant.

- C'est intéressant, fait le président, mais, dites-moi, pourquoi les Vietnamiens fuient-ils ?

André Glucksmann est mandaté pour fournir la réponse appropriée. Il évoque le communisme, le goulag indochinois, l'horreur des camps de ré éducation, et Auschwitz.

- Si on avait pu fuir Auschwitz, monsieur le président, on l'aurait fait.

Giscard, impressionné par le discours du militant juif, acquiesce. Quand Glucksmann évoque les camps de travail au Vietnam, les comparant aux camps de déportation nazis, le président s'émeut.

- J'en prends mille, lache-t-il, les larmes aux yeux.

Les membres du comité qui attendent dans la rue, Ilios Yannakakis en tête, sont déçus par une si faible performance.

A la sortie du palais présidentiel, Sartre déclare aux journalistes d'une voix chevrotante:

- C'est une fin de non-recevoir: il na rien dit qui permette d'espérer une solution.

Dans la voiture prêtée par Simone Signoret, Glucksmann se penche vers Sartre:

- Pourquoi n'as-tu rien demandé à Giscard ?

Le vieil écrivain est énervé. Cette visite lui a coûté. Lui qui a consenti à se déplacer jusqu'au Château en sort amer. Il dresse un portrait lapidaire de son hôte. A l'entendre, c'est Sartre qui a reçu Giscard, et non l'in-verse.

Le convoi avance lentement à l'entrée de la plaine de Vukovar. Dans les quatorze camions qui se dirigent en ce samedi 19 octobre 1991 vers la ville croate assiégée par les Serbes, des médecins et infirmières français, beiges et hollandais ont pris place. Alain Destexhe, 33 ans, qui dirige l'opération, sait que la partie ne sera guère facile.

Depuis deux mois, la cité croate, posée sur les bords du Danube, subit l'offensive de l'armée serbe. Un véritable déluge de feu s'abat quotidiennement sur la ville - jusqu'à cinq mille obus par jour. Artilleurs et francs-tireurs semblent s'en donner A coeur joie. Ils mitraillent et bombardent inlassablement. A l'intérieur de la ville, privés d'électricité, de nourriture et de médicaments, dix mille survivants agonisent loin des journalistes, qui ne peuvent pénétrer en ces lieux dévastés.

Dans l'hôpital, lui aussi bombardé, s'entassent plus de deux cents blessés graves. Les médecins, choqués, épuisé par des opérations en continu, ne parviennent plus à assurer les soins. Vukovar est livré à son triste sort. Même la Croix-Rouge n'est pas parvenue à percer les lignes serbes.

A l'hôpital de Zagreb, le quartier général des humanitaires et des experts européens, Alain Destexhe concocte un plan d'intervention avec Marianne Fleury, infirmière anesthésiste.

- Evacuons les blessés avant qu'il ne soit trop tard, plaide-t-il auprès des experts européens. Dans quelques jours, ce sera un vrai massacre.Marianne et lui rédigent une lettre pour le siège parisien de MSF: -Il y a, écrivent-ils, cinquante pour cent de chances que le convoi passe. -Le pari est risqué. D'innombrables barrages croates et serbes parsèment la route de Vukovar, Les Serbes ne cachent pas qu'ils sont prêts à tout pour conquérir cette portion de la Croatie, par le massacre de civils s'il le faut. Si elle reussissait, la mission serait une première dans l'histoire de Médecins sans frontières, qui jamais n'a procédé à 1'évacuation de blessés à travers différentes lignes de front.

Pendant trois jours, Destexhe négocie le trajet avec les Croates et le colonel Raceta, de l'ex-armée fédérale. Il y a des mines, un no man's land dangereux à franchir. Mais la décision est prise. MSF se portera seule au secours des blessés de la ville assiégée.

LE CHOIX DES BLESSES

Destexhe monte dans la voiture de tête, une Volkswagen Golf, chargée d'ouvrir la route. Un premier barrage serbe est dépassé sans encombre. Au deuxième, on craint que les soldats n'aient rajouté quelques mines sur la piste. En pénétrant dans la cité, Destexhe subit un choc. Ce siège est digne du bombardement de Dresde. Tous les quartiers sont détruits, pas une maison n'est épargnée. Des cadavres à la peau noircie jonchent les rues. Les habitants terrorisés, au regard vide, sortent peu à peu des ruines. Brusquement, ils se mettent à applaudir ce convoi de la dernière chance.

A l'hôpital, un spectacle d'horreur attend médecins et infirmières. Quatre cents blessés sont entassés, serrés les uns contre les autres. Très vite, les victimes le plus gravement atteintes sont chargées dans les camions. Les Serbes n'ont accordé qu'une heure de cessez-le-feu pour l'évacuation. On trie à la hâte, avec l'insupportable responsabilité du choix arbitraire. Un grand brûlé, une femme paralysée, un enfant aux deux mains amputées... Ceux qui restent sont ceux qui vont mourir.

Lorsque les vingt envoyé de MSF repartent avec cent dix blessés sous les bâches des camions, la directrice de l'hôpital, Vesna Bosanac, les larmes aux yeux, salue les émissaires.

C'est le premier et le dernier convoi humanitaire pour Vukovar.

- Dites-le, crie la directrice, racontez au monde comment on vit! Est-ce que I'Europe pense toujours à nous ?

L'émotion est à son comble. Destexhe sait que les survivants ne seront pas épargnés si les Serbes venaient à prendre la vine. Le convoi s'ébranle et la ville martyre s'enfonce dans l'oubli.

 
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