LA HAYE, 26 avr (AFP) - Dusko Tadic, un Serbe de Bosnie de 39 ans accusé du meurtre d'au moins 13 Musulmans bosniaques, a annoncé mercredi, à l'ouverture de sa comparution devant le Tribunal pénal international sur les crimes dans l'ex-Yougoslavie (TPI), qu'il plaidera non coupable pour tous les chefs d'accusation portés contre lui.
Tadic, qui s'exprimait dans sa langue maternelle en audience publique, est le premier accusé à être déféré devant le Tribunal, qui siège à La Haye après avoir été créé en mai 1993 par une résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU.
Son procès devrait s'ouvrir avant l'été.
Visiblement nerveux, l'accusé, en polo jaune et blouson de couleur sombre, se trouve derrière une vitre pare-balles le séparant du prétoire et est encadré par 2 gardes de l'ONU.
L'accusation est représentée par M. Grant Niemann (Australie), substitut du Procureur, accompagné de 4 membres du bureau du Procureur.
Pour sa part, Tadic est défendu par Me Michail Wladimiroff, un avocat néerlandais de 50 ans appointé par le Tribunal, assisté par un avocat de Belgrade, Me Milan Vujin, également présent mercredi à La Haye.
La Chambre de première instance du TPI devant laquelle l'accusé comparaît est composée des juges Gabrielle Kirk McDonald (Etats-Unis), Jules Deschenes (Canada) et Lal Chan Vohrah (Malaisie).
Arrivé lundi à La Haye en provenance d'Allemagne, où il était écroué depuis février 1994, M. Tadic est accusé d'avoir tué, torturé et violé des Musulmans dans la région de Prijedor (nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine).
Il aurait battu à mort 4 prisonniers du camp d'Omarska après avoir obligé l'un d'entre eux à émasculer un co-détenu avec les dents.
Il aurait également participé à l'évacuation forcée des villages musulmans de Sivci et Jaskici, ainsi qu'à celle de la région de Kozarac, durant lesquelles 9 hommes au moins avaient été tués.
La qualification de génocide n'a pas été retenue contre lui par le TPI.