PARIS, 4 mai (AFP) - Les pays de la "troïka" de l'Union européenne (Allemagne, France, Espagne) ont effectué jeudi matin une démarche auprès des autorités croates pour manifester leur réprobation après l'offensive lancée par Zagreb contre les Serbes sécessionnistes de Krajina, a-t-on indiqué à Paris.
Cette démarche a été menée à Zagreb par les ambassadeurs de ces trois pays auprès du ministre croate des Affaires étrangères Mate Granic, a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Richard Duqué, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.
Les ambassadeurs ont remis à M. Granic la déclaration publiée mercredi par les Quinze, dans laquelle ils déclarent que "l'Union tirera les conséquences de l'attitude du gouvernement croate" avant de conclure un accord de commerce et de coopération avec la Croatie, dont le principe avait été décidé le 10 avril dernier.
L'UE rappelle dans ce texte qu'elle s'était alors réservée "la possibilité de tenir compte à tout moment, y compris lors de la conclusion de l'accord, de l'attitude de la Croatie dans la mise en oeuvre des résolutions des Nations Unies et du processus de paix".
Les Quinze appellent aussi Croates et Serbes sécessionistes de Croatie à "cesser immédiatement toutes les opérations militaires et à rechercher aussitôt les voies et moyens d'une désescalade".
M. Duqué a par ailleurs ajouté que l'UE espérait que l'accord de cessez-le-feu conclu mercredi sous les auspices du représentant spécial de l'ONU en ex-Yougoslavie Yasushi Akashi "sera observé et respecté".
Elle appuie également les "initiatives" des deux vice-présidents de la conférenceinternationale sur l'ex-Yougoslavie, David Owen et Thorvald Stoltenberg, pour "réunir les parties à Genève et tenir des négociations en vue d'un accord de paix", a-t-il ajouté.