BELGRADE, 8 mai (AFP) - Le "président" de Krajina, Milan Martic, a fait savoir lundi qu'il n'accordait aucune valeur à l'accord sur le retrait de l'armée croate de la zone-tampon conclu dimanche entre son "premier ministre", Borislav Mikelic, et le nouveau chef d'état-major croate Zvonimir Cervenko.
"Il n'y a pas eu de pourparlers entre représentants officiels de Knin ("capitale" autoproclamée de la Krajina) et Zagreb", a affirmé Petar Damjanic, porte-parole de M. Martic, cité par l'agence SRNA.
"M. Mikelic n'était pas mandaté pour négocier avec les Croates de questions militaires. Ceux qui sont habilités à discuter de ces questions n'ont rencontré aucun représentant croate", a-t-il ajouté, selon l'agence serbe de Bosnie.
L'ONU à Zagreb a annoncé lundi que l'armée croate avait entamé son retrait d'un secteur de la zone-tampon qu'elle occupait au sud de Zagreb depuis une semaine, conformément à un accord passé dimanche entre M. Mikelic et le général Cervenko au cours d'une négociation menée par l'ONU à Zagreb, par téléphone et par télécopie.
Cette négociation semble avoir eu lieu à l'insu de M. Martic qui, depuis plusieurs mois est en conflit ouvert avec M. Mikelic dont il réclame l'éviction. M. Mikelic, à l'opposé de son "président", incarne une ligne modérée et est favorable à la normalisation des relations entre la Krajina et Zagreb. Il bénéficie en cela de l'appui du président serbe Slobodan Milosevic.
M. Damjanic a précisé la position de M. Martic: "pas de négociation tant que les Croates ne se seront pas retirés de Slavonie occidentale et n'auront pas respecté un accord en ce sens conclu (le 3 mai) entre représentants de la Krajina et Yasushi Akashi", l'envoyé spécial de l'ONU en ex-Yougoslavie.
Un porte-parole de l'état major des forces de la Krajina, Branko Opacic, a affirmé à SRNA qu'"environ 7.000 Serbes restent encerclés en Slavonie occidentale", tombée aux mains des Croates après leur offensive des 1er et 2 mai.