BOSNIE/BIHAC: PARMI LES VICTIMES DE L'HELICOPTERE ABATTU PAR LES SERBES, IZET MUHAMEDAGIC, VICE-MINISTRE DE LA JUSTICE, AMI ET MILITANTS DE NOMBREUSES BATAILLES RADICALES. MANIFESTATION DU PARTI RADICAL DEVANT LES AMBASSADES YOUGOSLAVES EN EUROPE MARDI 30 MAI A 12 HEURE.

Bruxelles, le 29 mai 1995 - Izet Muhamedagic s'était inscrit en 1991 au Parti Radical transnational en renvoyant le coupon d'un journal envoyé aux parlementaires bosniaques. Il avait motivé son inscription en disant qu'"il croyait aux Etats-Unis d'Europe".

Izet vivait à Bosanski Novi (au nord de Bihac), où il était avocat et engagé politiquement comme conseiller communal et puis député dans le parti musulman d'action démocratique. En 1993, avec la prise de la ville par les serbes, ses biens furent confisqués, sa famille fut expulsée et lui arrêté.

Grâce aux pressions exercées sur la police locale par le Parti Radical et par quelques parlementaires européens inscrits au Parti Radical, il put, après de longs mois de captivité, quitter enfin la Bosnie. Mais, alors que sa famille avait trouvé refuge en Allemagne, Izet voulut rester, à Zagreb d'abord, pour poursuivre la bataille pour la liberté de la Bosnie.

Il y passa de longs mois, vivant la condition difficile de réfugié, y eut un infarctus, mais ne voulut pas se rendre: il obtint d'abord un emploi au Consulat bosniaque et fut ensuite nommé vice-ministre de la Justice et se transfera à Sarajevo où il s'occupa de la situation carcérale dans les territoires controlés par les forces gouvernementales.

Grâce à lui, à sa présence active comme membre du Conseil général du Parti Radical, il fut possible de nouer une série de contacts qui s'avérèrent déterminants pour la bataille du PR en faveur du Tribunal contre les crimes de guerre en ex-Yougoslavie. Dans ce cadre Izet Muhamedagic fit partie d'une délégation de parlementaires qui rencontra le secrétaire général des Nations Unies.

Au cours des derniers mois, avec le concours d'Izet nous avons travaillé intensément à la promotion d'un appel de parlementaires pour l'adhésion immédiate de la Bosnie à l'Union européenne, cossigné aujourd'hui par plus de 250 députés.

A 59 ans, après un infarctus, c'est en pleine connaissance de cause qu'il avait décidé de continuer à risquer sa vie en visitant les différents fronts de guerre. C'était un homme tranquille et bon. C'est un des innombrables assassinés de cette guerre horrible. Parmi les radicaux qui l'ont connu et qui ont travaillé avec lui, il laisse un grand vide.

Demain, à 12 heure, devant les "ambassades" de la soi-disante "République fédérale yougoslave" de Bruxelles, Rome, Kiev, Moscou, Sofia, Budapest, Madrid et à Zagreb, le Parti Radical manifestera en sa mémoire et pour dénoncer les responsables de ce crime et de tant d'autres crimes toujours impunis.

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