COPENHAGUE, 29 mai (AFP) - Le gouvernement et une large majorité au Parlement danois se sont prononcés unanimement sur le maintien des casques bleus danois dans l'ex-Yougoslavie, afin d'éviter une catastrophe humanitaire aux conséquences imprévisibles et une "victoire" serbe.
Cette décision a été prise dimanche soir à l'issue d'une réunion extraordinaire de la commission de politique étrangère du Parlement destinée à discuter de la situation tendue en Bosnie-Herzégovine.
"Il n'est pas question de retirer nos hommes (1.300 dans l'ex-Yougoslavie dont 279 en Bosnie-Herzégovine) pour des raisons humanitaires, et car ce retrait serait considéré comme une victoire serbe et une soumission à leurs pressions", a indiqué à la presse le ministre des Affaires étrangères Niels Helveg Petersen.
Le chef de la diplomatie danoise a estimé "qu'il y avait besoin de redéfinir le mandat des Nations unies dans l'ex-Yougoslavie, et de le rendre plus clair, plus précis et plus fort afin de permettre aux troupes de l'ONU d'être mieux à même d'assumer leur mission."
"Il faudrait également, dans le cadre d'un changement de ce mandat, penser au regroupement des forces de l'ONU sur le terrain afin qu'elles soient moins exposée aux prises d'otages, comme c'est le cas actuellement" a-t-il ajouté.
Le Premier ministre, Poul Nyrup Rasmussen, a affirmé à la fin de la même réunion, "qu'il soutenait la position française de révision du mandat de l'ONU en Bosnie", estimant qu'il fallait "envisager soit d'envoyer plus de matériel et de troupes dans ce pays ou de concentrer les forces actuelles dans des zones moins nombreuses."
"Deux exigences doivent être remplies" dans les discussons à ce sujet à l'ONU, l'OTAN et l'UE, selon lui. "La première est la sécurité des casques bleus qui doit peser lourd dans ces débats, et qui peut conduire à un regroupement de la FORPRONU. La deuxième consiste à coordonner et harmoniser l'objectif et les moyens de la mission de ces soldats", a-t-il souligné.