ZAGREB, 29 mai (AFP) - L'ONU s'est étonnée lundi à Zagreb des critiques du Premier ministre français Alain Juppé sur les dernières frappes aériennes de l'OTAN en Bosnie, en remarquant notamment que les pays de l'OTAN avaient été tenus "pleinement au courant" à chaque stade de l'opération. Le porte-parole de l'ONU dans l'ex-Yougoslavie, Fred Eckhard, a également souligné que le général britannique Rupert Smith, chef des Casques bleus en Bosnie, était un "planificateur méticuleux", en réponse à une question sur l'impréparation, selon M. Juppé, des dernières frappes aériennes. M. Eckhard a notamment remarqué, lors d'une conférence de presse, qu'un officier de liaison de l'OTAN était "presque constamment présent" à Zagreb au QG de l'ONU et que par son intermédiaire les pays de l'OTAN étaient "pleinement tenus au courant" à chaque stade de l'opération. Le porte-parole a également indiqué que la situation de prises d'otages de soldats de l'ONU "avait été anticipée" et le "risque calculé", soulignant que jusqu'à p

résent il n'avait été fait aucun mal aux otages. M. Juppé a critiqué dimanche les frappes aériennes menée vendredi par l'OTAN en Bosnie, estimant qu'elles avaient été "mal préparées" et "ont fait courir à nos casques bleus des risques inconsidérés". Au quartier général de l'ONU à Zagreb, des hauts-responsables ont estimé que les déclarations de M. Juppé étaient surtout destinées à l'opinion publique française. 75 militaires français sont retenus par les Serbes de Bosnie et 91 autres sont otages de ces mêmes forces.