LA HAYE, 30 mai (AFP) - La force de réaction rapide, dont le Groupe de Contact a envisagé lundi soir à La Haye la création, serait mise à contribution en Bosnie pour dégager des Casques bleus en difficultés, ouvrir des axes routiers ou récupérer un poste d'observation le cas échéant.

"Nous avons besoin d'une capacité d'action et de réaction rapide", explique un expert du dossier bosniaque, en indiquant que la création d'une force d'intervention "est une vieille idée"qui avait notamment été émise par le général français Bertrand de Lapresle, ancien commandant des Casques bleus dans l'ex-Yougoslavie.

Cette force légère, que certains appellent "brigade de réaction rapide", devra être équipée d'hélicoptères et de moyens d'appui-feu (missiles anti-chars par exemple) et pouvoir être utilisée à tout moment, ce qui implique qu'il s'agisse là de sa mission principale, a ajouté cet expert, en excluant toute autre mission en paralèlle du type acheminement de l'aide humanitaire.

Il est trop tôt pour dire ce que sera cette force, une unité spécialisée de Casques bleus ou une unité de combattants agissant sous les couleurs nationales de leurs pays respectifs. Toutes les options sont possibles comme l'idée d'une force de l'OTAN, a-t-on ajouté de même source.

Quelle que soit sa forme, la force de réaction rapide sera mise à la disposition du commandement des Casques bleus dans l'ex-Yougoslavie. A la différence de ce qui avait été créé en Somalie et pour éviter les bavures qui en avaient découlé, la force envisagée devra être multinationale, a souligné cet expert.

Selon l'Institut international d'Etudes stratégiques de Londres, l'équipement de base d'une telle force serait le canon de 105 mm howitzer, qui pourrait être transporter par un hélicoptère de type Puma, un second appareil transportant les munitions.

Ce type de canon tire un maximum de six obus à la minute. Les projectiles pèsent 16 kg et peuvent être tirés à une distance de 17.000 mètres contre des cibles au sol ou aérienne. Contre des objectifs au sol, ces obus tuent dans un rayon de 40 mètres et dans un rayon de 50 mètres contre des cibles aériennes.

Dans le cas somalien, les Etats-Unis avaient constitué une force de réaction rapide, qui se tenait en réserve sur des navires au large de Mogadiscio et qui intervenait pour des opérations ponctuelles sur le sol somalien. Ses interventions n'ont pas toujours été couronnées de succès et avaient donné lieu à des polémiques, notamment avec l'Italie qui assurait le commandement de la force de Casques bleus déployés en Somalie.

"Il ne faut pas rééditer Mogadiscio, l'effort en Bosnie sera collectif et non uninational et l'ONU sera seule habilitée à décider de l'emploi d'une telle force de réaction rapide", a fait valoir le même expert.