WASHINGTON, 6 juin (AFP) - Le président Bill Clinton a défendu lundi soir avec vigueurla politique de l'Occident en Bosnie-Herzégovine, affirmant qu'elle était loin d'être un "échec colossal" parce qu'elle avait endigué le bain de sang dans l'ancienne république yougoslave.
Reconnaissant que cette politique n'"avait pas été un succès", M. Clinton a néanmoins estimé que les alliés pouvaient revendiquer le fait que le nombre de victimes était tombé de 130.000 en 1992 à moins de 3.000 l'an dernier.
Ce bilan "est certes tragique, mais je ne pense pas qu'il s'agisse d'un échec colossal", a estimé M. Clinton qui était interrogé à la Maison Blanche, en compagnie du vice-président Al Gore, par Larry King, présentateur très suivi de la chaîne de télévision CNN.
Le chef de l'exécutif américain a estimé que les Etats-Unis faisaient des progrès sur trois fronts en Bosnie : empêcher que la guerre ne se propage dans les Balkans, soulager la souffrance humaine et préserver la possibilité d'une solution diplomatique de la crise.
"Nous ne devons pas être présents au sol, (mais) tels sont nos objectifs", a ajouté M. Clinton, dont la gestion de la crise en Bosnie est sévèrement critiquée par le Congrès à majorité républicaine.
A une question sur une éventuelle obligation morale des Etats-Unis de mettre un terme au conflit, M. Clinton a répondu : "Si vous ramenez le nombre de victimes de 130.000 à moins de 3.000, si vous gardez la possibilité d'un cessez-le-feu et de pourparlers, si enfin vous continuez à fournir une aide humanitaire, il me semble que vous remplissez cette obligation morale".
"Avons-nous la capacité d'imposer un règlement à des gens qui souhaitent continuer à se battre ? Nous n'avons pas pu le faire en Irlande du Nord. Et nous n'avons pas pu le faire au Proche-Orient", a-t-il poursuivi. "Je dirais que si vous examinez la population, la géographie et l'histoire de la Bosnie, nous ne pouvons pas le faire là-bas. C'est pourquoi je crois que nous faisons ce qu'il faut faire".