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Partito Radicale Paolo - 28 agosto 1995
Bosnie, démission du premier ministre

LES DIVERGENCES SE CREUSENT AU SEIN DE LA DIRECTION BOSNIAQUE

par Rémy Ourdan

(Le Monde, 26 août 1995)

Les relations entre le président bosniaque, Alija Izetbegovic, et son premier ministre, Haris Silajdzic, se sont détériorées durant l'été. M. Silajdzic, ulcéré par le peu de pouvoir qui lui est accordé, a cru bon de rendre public le différend qui l'oppose au SDA (Parti d'action démocratique). Le 3 août, durant une session du Parlement bosniaque, où le SDA bénéficie de la majorité absolue, Haris Silajdzic a présenté sa démission, réclamant un vote de confiance des parlementaires. Il n'a pas obtenu le soutien qu'il espérait, mais le président l'a malgré tout confirmé dans ses fonctions.

Plusieurs conflits expliquent la rébellion du chef du gouvernement Le premier résulte d'une banale jalousie entre individus. Haris Silajdzic a su conquérir le coeur des diplomates, de la presse internationale et des Bosniaques. Il est au moins aussi populaire qu'Alija Izetbegovic et apparait donc comme un rival potentiel. Mais un différend plus profond oppose les deux hommes: leur conception de la Bosnie-Herzégovine de demain Pour M. Silajdzic, elle doit être un Etat pluriethnique et démocratique. Pour le président, elle semble s'articuler autour d'un parti unique, le SDA, représentant exclusivement la nation musulmane.

UN PARTI OMNIPRÉSENT

De ces conceptions opposées est survenue la récente dispute. Haris Silajdzic a estimé n'avoir aucun moyen de gouverner, puisque le SDA ne lui accorde aucun crédit, tant politique que financier Qu'un gouvernement ait l'ordre d'appliquer les souhaits du président et du parti dominant est un point commun à tous les pays du monde. Le problème à Sarajevo est que le SDA remplace le gouvernement Il négocie, par exemple, les achats d'armements, à la place du ministre de la défense. Il finance les centres de réfugiés, les écoles, certains médias, etc. Haris Silajdzic aurait donc posé une question simple, lors de la réunion du Parlement: où va l'argent offert à la Bosnie-Herzégovine - notamment par les pays arabes - puisqu'il n'arrive que rarement dans les caisses du gouvernement?

Alija Izetbegovic n'a prié Haris Silajdzic de demeurer premier ministre que sous la pression des plaintes parvenues jusqu'à son bureau. Les capitales occidentales ont fait part de leur émoi lors de l'annonce de sa démission. Certains diplomates américains auraient pesé lourd dans la balance. L'armée bosniaque aurait également apporté un soutien au premier ministre, par la voix du général Atif Dudakovic, très populaire en Bosnie. Ce dernier aurait menacé de déchirer sa carte du SDA en cas de départ du premier ministre. M. Silajdzic conserve donc son fauteuil mais sans se faire d'illusions: il n'aura jamais la liberté ni les moyens de gouverner. Il demeure un diplomate, pas un premier ministre. Probablement attend-il son heure, mais le président et le SDA saisiront sans doute la moindre opportunité pour se débarrasser de l'encombrant personnage.

 
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