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Partito Radicale Centro Radicale - 12 ottobre 1995
langue européenne

POUR L'EUROPE LE TRILINGUISME

Plutôt qu'à une langue européenne commune, croyons au trilinguisme, dont l'indispensable anglais

par Guy De Dampiere

(Le Figaro, le 12 octobre 1995)

L'idée de M. Cerbelaud-Salagnac - faire du latin la langue officielle de l'Europe ( Opinions du 11 septembre), a de quoi surprendre. N'en déplaise aux trop nombreux monolingues que compte notre pays, la situation linguistique sur le front des affaires est aujourd'hui la suivante : il n'y a nulle langue officielle, mais une pratique.

1.- Dans les entreprises dont les clients, les fournisseurs et de nombreux cadres sont de nationalités différentes, l'incapacité de parler anglais aussi bien que sa langue maternelle est considérée comme un handicap. C'est le point de vue de tous ceux dont la mission est, précisément, de recruter des collaborateurs efficaces. Ce handicap est du même ordre que celui de ne pas savoir se servir d'un ordinateur, ou de ne pas conduire.

2.- En effet, aujourd'hui, l'entreprise dont les marchés sont internationaux attend de son personnel (et pas seulement des cadres supérieurs !) qu'il passe indifféremment de sa langue à l'anglais. Une société est prête, d'ailleurs, à confier un job à un(e) candidat(e) moins qualifié(e) que les autres mais qui ne présente pas ce handicap linguistique.

3.- Il faut être conscient que le temps est révolu où il suffisait d'écrire sur son C.V. Parle anglais couramment , pour être cru. Les entreprises font désormais mener par des anglophones leurs entretiens d'embauche en anglais. L'entretien d'embauche devient, de fait, l'examen d'anglais le plus difficile que le candidat - ou la candidate - aura passé dans sa vie.

4.- Dans une entreprise, ce qui ralentit la cadence est pénalisant, donc coûteux, L'anglais assume aujourd'hui le rôle de dénominateur commun à plusieurs interlocuteurs, auxquels Il permet de se comprendre. Rien de plus, rien de moins. Exemple : un Allemand et un Français - qui, entre eux, se parlent allemand ou français, ou un mélange des deux , et se comprennent.échangeront une note en anglais parce qu'ils savent que celle-ci sera lue par d'autres personnes dont l'anglais est la seule langue commune. De même que, le plus souvent, l'anglais est la seule langue commune aux participants à une réunion.

5.- SI, un jour, on trouve à coût égal un moyen plus efficace de communiquer entre sol, la fonction de dénominateur-commun-de-lacommunication dévolue à l'anglais disparaîtra au profit du nouveau procédé, tout comme la voiture à essence a remplacé en quelques années la voiture à cheval, qui avait pourtant fait ses preuves depuis des siècles. Et la langue européenne dans toutcela, direz-vous ? Plutôt qu'à une langue unique, noue croyons à une attitude mentale ouverte aux autres, conviviale, conduisant au trilinguisme et pour les plus doués, au plurilinguisme. Etre trilingue, c'est posséder, outre sa langue maternelle et le nécessaire anglais, une troisième langue que l'on partagera avec certains de ses Interlocuteurs, en dehors des heures de travail, peut-être ! Etre plurilingue, c'est être chez sol partout, comme le dit et bien le grand linguiste australien Stephen A. Wurm (cité par Anna Lietti, dans son remarquable livre Pour une éducation bilingue (Payot).

 
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