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Partito Radicale Centro Radicale - 7 febbraio 1996
tribunal international

BOSNIE: L'ARRESTATION D'OFFICIERS SERBES GENE L'IFOR

Le Soir, mercredi 7 février 1996

Des enquêteurs internationaux interrogeaient hier à Sarajevo les officiers serbes arrêtés par les Bosniaques, dans le premier épisode de ce genre depuis que la chasse aux criminels de guerre est ouverte en ex-Yougoslavie. Les autorités serbes de Bosnie ont annoncé qu'elles suspendaient immédiatement tout contact avec la Fédération croato-musulmane, en riposte à ces arrestations qui, selon l'OTAN dans la capitale bosniaque, pourraient être dommageables au processus de paix. Dans le même temps, le plus haut responsable américain pour les Droits de l'homme, le secrétaire d'état adjoint John Shattuck, s'est rendu dans le nord-ouest de la Bosnie pour visiter deux des lieux les plus tristement célèbres dans l'histoire du nettoyage ethnique serbe en Bosnie, le camp d'Omarska et la mine de Ljubija. Le général Djordje Djukic et son adjoint le colonel Aleska Krsmanovic ont été arrêtés dans le secteur de Sarajevo ainsi que six autres Serbes de Bosnie, entre le 20 janvier et le 2 février. Ils sont détenus par les autori

tés bosniaques qui les accusent de crimes de guerre. Selon les Serbes, un total de onze personnes ont été interpellées. Les militaires qui se trouvaient parmi elles se rendaient désarmés à une réunion. La ville de Sarajevo est devenue la Beyrouth européenne, a estimé Radio-Pale qui a indiqué qu'en raison du manque de sécurité, les officiels serbes ne participeraient plus aux réunions prévues par l'accord de paix.

A La Haye, le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a confirmé qu'il avait été averti par Sarajevo de l'arrestation d'au moins trois militaires serbes dès vendredi et qu'il avait envoyé sur place des enquêteurs. Le porte-parole du TPI, Christian Chartier, a indiqué' que les interrogatoires se poursuivaient hier dans la capitale bosniaque. L'accord de paix de Dayton, signé à Paris le 14 décembre, autorise les exbelligérants à arrêter des personnes suspectées de crimes de guerre mais ils doivent pour les détenir être en mesure de produire des preuves de leur culpabilité. Le chef des services de sécurité bosniaques, Bakir Alispahic, a assuré que des documents et des preuves seraient fournis pour étayer les accusations de crimes de guerre et conduire à l'inculpation des huits détenus. La force multinationale de l'Ifor a fait part de son embarras face à cet incident, qui rappelle l'arrestation en janvier par les Serbes de Bosnie de 16 civils bosniaques qui avait nécessité l'intervention de l'Otan pou

r obtenir leur libération.

CRAINTE DE REPRÉSAILLES

Ce n'est pas vraiment utile pour la poursuite du processus de paix de détenir un général, a estimé le porte-parole de l'Ifor, le général Andrew Cumming; c'est un recul pour les parties. Il a fait état des craintes de l'Ifor d'un engrenage de représailles, et estimé que cet incident rendait crédibles les craintes des Serbes d'être victimes d'une chasse aux sorcières lorsque Sarajevo repassera sous le contrôle complet de la Fédération . Le TPI cherche à établir les responsabilités dans les morts, les disparitions ou les exactions commises contre desmilliers de civils pendant les années de guerre en exYougoslavie. Un des hauts lieux de ces atrocités a été le camp d'Omarska, à 20 km à l'ouest de Banja Luka, où le secrétaire d'état adjoint Shattuck s'est rendu hier. Il a aussi visité une mine voisine, celle de Ljubija, où des milliers de corps seraient ensevelis. Je peux dire avec certitude après ce que j'ai vu à Omarska que les témoignages sont extrêmement précis, a simplement déclaré M. Shattuck. L'amiral Leigh

ton Smith, le chef de l'Ifor qui accompagnait l'émissaire américain, a indiqué que ses unités aideraient dans la mesure du possible les enquêteurs du TPI. (AP, AFP.)

 
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