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Conferenza Partito radicale
Partito Radicale Centro Radicale - 11 marzo 1996
Manifestation du 10 mars: revue de presse

LE TIBET N'EXISTE PAS

de Philippe PAQUET

La Libre Belgique, lundi 11 mars 1996 (première page)

"Politiciens, du courage !", proclamait une pancarte brandie successivement devant l'ambassade de Chine et les instances européennes a Bruxelles, cibles, dimanche, d'une grande manifestation en faveur de la "libération" du Tibet.

Du courage, il n'en a pas fallu beaucoup a Johan Vande Lanotte pour chercher à empecher une vingtaine de bourgmestres belges de hisser, comme l'ont fait au même moment quelque 400 maires européens, le drapeau tibétain à la facade e de leurs hôtels de ville. Non pas qu'il soit anormal qu'un ministre de l'Intérieur réponde aux préoccupations d'une mission diplomatique. Mais cette démarche vaine et maladroite, qui heurtait à la fois l'autonomie communale et le droit de chacun, y compris d'un bourgmestre, à la liberté d'expression, ne pouvait que choquer en invoquant les douteuses et dérisoires dispositions d'un arrêté royal censé restreindre les honneurs des mats publics aux seuls drapeaux officiels.

Bien sûr, le Tibet, "partie intégrante du territoire chinois" selon le credo diplomatique aujourd'hui dominant, n'existe pas officiellement, pas plus que son drapeau. Mais le problème du Tibet, lui, existe, tout comme existe - en exil depuis 1959 - son chef temporel et spirituel, le Dalaï-Lama, prix Nobel de la Paix. Cela vaut bien un drapeau. Car, comme le déclarait à "La Libre" le bourgmestre de Bruxelles, François-Xavier de Donnéa, qui aurait sans doute préféré que les couleurs du Tibet ne flotassent point sur l'hotel de ville parce que la Grand-Place n'est d'ordinaire pas un lieu de manifestation,"on ne peut pas rayer le Tibet de la carte", fût-ce au nom de la realpolitik ou de l'intéret supérieur du Business.

Le Dalaï-Lama ne réclame pas l'indépendance du Tibet mais un dialogue avec Pékin dans l'unique souci de rendre, à la vie du peuple tibétain, la qualité et le sens qu'elle a perdus voici pres d'un demi-siècle, quand les troupes de Mao marchèrent dans Lhassa. Il ne devrait pas falloir beaucoup de courage aux politiciens pour l'aider dans cette voie.

 
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