PEKIN RENFORCE LA REPRESSION AU TIBET
Libération, lundi 1 avril 1996
La répression de la dissidence politique et la liberté de religion au Tibet s'est aggravée depuis 1994, affirment deux organisations de défense des droits de l'homme dans un rapport qui vient d'être publié (26 mars). Le nombre de prisonniers politiques actuellement emprisonné au Tibet est le plus élevé depuis 1990, concluent Human Rights Watch/Asia, basé
à New York, et Tibetan Information Network, basé à Londres.
Leur rapport commun de 80 pages dresse une liste de 610 prisonniers politiques tibétains incarcérés depuis janvier 1994, date à laquelle les autorités chinoises ont renforcé la sécurité intérieure, infligé des peines plus lourdes pour les crimes
politiques et accru leur surveillance les monastères. Le nombre réel des prisonniers politiques au Tibet est néanmoins beaucoup plus élevé, avertit ce rapport. Nombre d'entre eux sont détenus pour avoir manifesté pour l'indépendance du Tibet, envahi par la Chine en 1951. La torture est courante, dit le rapport, citant le cas de trois Tibétains pendus par les pouces avant d'être torturés à l'aide de matraques électriques, l'an dernier dans une prison de Lhassa. Les deux organisations rappellent que des dizaines de manifestations antichinoises, parfois violemment réprimées, ont eu lieu au Tibet au cours des dernières années.