ANTIPROHIBITIONNISTES DU MONDE ENTIER (2-1)
Bulletin d'action antiprohibitionniste * 1 juin 1996, An 2 num.1
Coordination Radicale Antiprohibitionniste
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OLD observatoire des lois sur la drogue
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PAA PARLAMENTARIAN FOR ANTIPROHIBITIONNIST
ACTION
Campagne européenne pour la révision des
conventions internationales
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CORA-ITALIE
Via di Torre Argentina 76
00186 ROME
tél +39-6-689791
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E-mail cora.italia@agora.stm.it
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CORA-BELGIQUE
Rue Belliard 97
c/o Parlement européen
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1040 BRUXELLES
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Notre objectif est d'organiser un mouvement politique antiprohibitionniste nonviolent à partir de l'Europe. C'est un objectif ambitieux, au-dessus de nos possibilités financières actuelles. Nos SEULES ressources financières proviennent des cotisations d'inscription ou des contributions que des citoyens versent individuellement à la CORA: pas un sous de notre budget ne dépend du soutien d'autres organisations ou institutions. Cette faiblesse financière est notre force et notre liberté politique. C'est elle qui nous permet d'agir et de faire ce que nous considérons comme étant le plus urgent et le plus juste. En vue du VIIe congrès de la CORA, qui se tiendra à Bruxelles au mois de novembre, nous voulons construire à travers ce bulletin un réseau de contacts et de disponibilités personnelles pour changer les lois actuelles sur les drogues. Nous vous demandons par conséquent de bien vouloir remplir et retourner le questionnaire suivant soit par la poste, soit par fax ou en nous envoyant les réponses par E-mail.
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TEL.________________________FAX___________________________
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O adhérer (si vous êtes parlementaire) ou collaborer (si vous ne l'êtes pas) à PAA Parliamentarians for Antiprohibitionist Action European Campaign for the Revision of the International Conventions on Drugs
BELGIQUE * appel à la Commission du Parlement belge pour une nouvelle politique sur les drogues
La CORA a promu en Belgique un appel de parlementaires et de personnalités adressé à la Commission parlementaire qui - sur proposition de Patrick MORIAU, député socialiste et bourgmestre de Chapelle-lez-Herlaimont mais également promoteur de la CORA en Belgique - est en train de discuter d'une révision de la loi actuelle sur les drogues. Ci-après les premières signatures parvenues, de parlementaires et de personnalités politiques: Comte Pol BOEL, ancien sénateur Libéral; Willy BURGEON, député Socialiste; Paul-Joseph BENKER, ancien sénateur Vert; Germain DUFOUR, ancien sénateur Vert; Albert EYLENBOSCH, conseiller socialiste du centre public d'assistance sociale de Saint-Gilles; Nathalie GILSON, conseiller municipal Libéral; Pierre LENFANT, ancien sénateur Social-Chrétien; Frans LOZIE, député Vert; Yvan MAYEUR, président du centre public d'assistance sociale de Bruxelles, ancien député Socialiste; Henry SIMONS, échevin à la Ville de Bruxelles, ancien député Vert; Dany VANDENBOSSCHE, député Socialiste. Parmi le
s personnalités: Jean-Pierre BARTHOLOME, éditeur; Paul COCHIE, employé; Maria COLERA, juriste; Jean CORNIL; directeur adjoint du Centre pour l'égalité des chances; Benoit DECLERCK, psychologue; Marc DERU, médecin; Jacques DE SELLIERS, ingénieur; Daniel DESTOBBELEIR, fonctionnaire; Riccardo FAMA, directeur AFIT; Michel GHEUDE, consultant; Antonio GUZMAN, psychologue; Christian HEUCHENNE, Professeur d'Université à l'ULG; Pierre JACQUEMART; médecin; Chantal MEUNIER, psychologue; Marc REISINGER, psychiatre; Jan REYNAERS, chef de cabinet du Gouverneur du Brabant Flamand; Pierre RIGAUX, médecin; Sonja SNACKEN, professeur d'Université à la VUB; Mme Isabelle STENGERS, professeur d'Université à l'ULB; Mr Gérard THIBERT, psychiatre.
PAA Parliamentarians for Antiprohibitionist Action
European Campaign for the Revision of the International Conventions on Drugs
LA CORA a lancé une campagne européenne pour la révision des conventions internationales sur les drogues qui vise les parlementaires élus au parlement européen et dans les parlements nationaux. L'initiative a pour but un engagement personnel direct de la part des parlementaires pour une révision profonde des conventions et pour qu'ils ne sacrifient pas la science, la justice et les institutions démocratiques sur l'autel de l'éthique et de la morale qui concerne au contraire la sphère des convictions personnelles. La campagne est intitulée PAA-PARLIAMENTARIANS FOR ANTIPROHIBITIONIST ACTION European Campaign for the Revision of the International Conventions on Drugs. La première invitation à adhérer a été adressée aux élus au Parlement européen. Parmi les premières adhésions, celles de Magda AELVOET, Verts, Belgique; Ernesto CACCAVALE, Forza Italia, Italie; Daniel COHN-BENDIT, Verts, Allemagne; Gianfranco DELL'ALBA, Lista Pannella-Riformatori, Italie; Olivier DUPUIS, Lista Pannella-Riformatori, Italie; Jean-Fr
ançois HORY, Radical, France; Elly PLOOIJ-VAN GORSEL, Libéraux-démocrates, Pays-Bas; Pierre PRADIER, Radical, France; Angela del Carmen SIERRA GONZALEZ, Gauche Unie, Espagne; Maria SORNOZA MARTINEZ, Gauche Unie, Espagne; Wolfgang ULLMANN, Verts, Allemagne.
* FRANCE. Pour le président de l'Amnae (association médico-pharmaceutique d'assistance à l'enfance contre la drogue) la répression est nécessaire, mais elle ne suffit pas. Il faut prévenir. Le débat sur la dépénalisation est un faux problème. Les médecins doivent modifier leurs comportements trop désinvoltes en matière de prescription d'antidépresseurs et autres médicaments du même genre. L'Etat et les collectivités locales doivent organiser la solidarité, la seule façon de vaincre le malaise social, qui est une des causes de la consommation de drogues.
(LE FIGARO, 23 MAI)
* FRANCE. Les opinions du médecin Patrick Aeberhard, de la sociologue Anne Cappel et de l'éducateur Valérie Rogissart, co-organisateurs de la VIII conférence internationale sur la réduction des risques liés à l'usage de drogues, qui se tiendra à Paris du 23 au 27 mars 1997. Il est inutile que la France polémique avec les Pays-Bas à cause de sa politique sur les drogues et qu'elle délègue en même temps à des policiers stressés et dépressifs des tâches qui appartiendraient aux assistants sociaux et aux médecins. Il faut reconstruire les rapports sociaux avec tous les autres pays européens, y compris les Pays-Bas, en se remettant aux chiffres et à l'expérience, pour retrouver une espérance commune.
(LIBERATION, 24 MAI)
* AUTRICHE. Interview du chef de la police de Vienne, Peter Stiedl, après un scandale lié à la cocaïne, dans lequel sont impliqués des policiers. A part la défense d'office de la très grande majorité des agents, il admet que la drogue crée beaucoup de problèmes. Ses propositions pour s'opposer au phénomène sont les suivantes: l'usage massif des écoutes téléphoniques et une chasse minutieuse. Stiedl est contraire à la libéralisation des drogues, car d'après lui l'Autriche deviendrait un paradis pour les drogués de tous les pays.
(DIE PRESSE, 24 MAI)
* ESPAGNE. Une alternative à la prison. Entre 1991 et 1994, l'organisation non-gouvernementale "Proyecto Hombre" a accueilli 2.628 toxicomanes condamnés pour des crimes liés à la drogue. Une étude sur 225 cas traités dans les centres de Madrid montre que dans 50% des cas le traitement a donné des résultats positifs, aussi bien pour la désintoxication que pour la réinsertion sociale. 37% des toxicomanes ont abandonné le traitement, la plupart au moment de leur mise en liberté, alors que les autres continuent.
(EL PAIS 26 MAI)
* CARAIBES. Les Caraïbes sont devenus la nouvelle tête de pont du trafic de drogue entre la Colombie et les Etats-Unis. Alors que l'administration Clinton concentrait tous ses efforts pour contrôler les frontières avec le Mexique, pays où continue à couler le plus grand fleuve de stupéfiants en direction des Etats-Unis et de l'Europe, les trafiquants ont trouvé des voies alternatives et sûres dans les pays des Caraïbes. L'île exclusive de Saint-Martin est la destination de mafiosi italiens qui rencontrent les émissaires du cartel de Calì. Antigua a un des gouvernements les plus corrompus de la région, connu pour avoir donné asile à des centaines de trafiquants. Santa Lucia a une population de cocaïnomanes qui ne fait qu'augmenter. Des bandes de trafiquants terrorisent Trinidad. Mais le centre du trafic est à Porto Rico, grâce aux facilités douanières avec les Etats-Unis. "Operation gateway" est la stratégie mise en acte par le gouvernement américain pour bloquer le phénomène.
(L'ESPRESSO, 30 MAI)
* COLOMBIE. Le président de la République, Ernesto Samper, devrait être acquitté après avoir été accusé d'avoir obtenu des aides électorales pour 6 millions de dollars de la part du cartel de Calì, durant la campagne électorale de 1994. La commission parlementaire qui est en train d'examiner le cas a voté par 10 contre 3 la demande de poursuites, car il manquerait des preuves évidentes corroborant l'accusation de corruption. Le Parlement pourra ensuite accepter ou repousser l'indication donnée par la commission. Entre-temps, trois ministres impliqués dans le scandale - les ministres de l'Intérieur, des Affaires étrangères et des Communications - ont été libérés et placés sous surveillance. Le Président n'ayant pas accepté leurs démissions, ils continuent à exercer leurs fonctions de ministres.
(LE MONDE, 23 MAI; INT.HERALD TRIBUNE, 24 MAI)
* FRANCE. L'organisme central pour la répression du trafic illégal des stupéfiants (OCRTIS) a communiqué que l'année dernière les saisies de drogue ont diminué, mais que le nombre d'arrestations a augmenté. 69.432 personnes ont été arrêtées, ce qui correspond à une hausse de 16,31% par rapport à l'année précédente. Les trois quarts d'entre elles concernent de simples consommateurs, alors que celles des consommateurs/revendeurs représentent 15%, le reste concernant des trafiquants. Les saisies ont diminué de 31,12%. Les importations de cannabis sont en baisse, celles de LSD et de crack sont stables, celles d'ecstasy ont augmenté de 7,4%. On enregistre une baisse de 17% des overdoses mortelles, notamment grâce à la peur du SIDA et à la politique d'accueil des toxicomanes.
(LE FIGARO, LIBERATION, 22 MAI)
* HOLLANDE. Le libéralisme hollandais, qui s'inscrit dans une tradition fière et centenaire, est devenu - de l'avis des français notamment - impossible à contrôler. "Nous avons interrompu le passage obligé des drogues douces aux drogues dures", a affirmé Tom Cramer, spécialiste des drogues au ministère hollandais de la Santé. Le mois dernier, en revanche, la France a confirmé sa décision de renforcer les contrôles aux frontières belge et luxembourgeoise, et a demandé à ses partenaires européens d'appliquer des sanctions commerciales contre la Hollande, considérée comme la brebis galeuse de l'Union européenne. Les hollandais ont fait quelques concessions, réduisant la quantité de hachisch pouvant être achetée dans les coffee-shop, tout en sachant bien que la question se situe en amont, dans la surproduction de haschich en provenance d'Afrique du Nord.
(THE TIMES, 26-28 MAI)
* PANAMA. Plus de 6 ans après l'invasion des troupes américaines à Panama, pour chasser la dictature littéralement "droguée" du général Noriega, les signaux indiquent que le trafic de drogue et le blanchiment d'argent sale recommencent à être une caractéristique du pays. L'actuel Président, Ernesto Perez Balladeres, a déclaré que "la lutte contre la drogue continuera, avec ou sans les américains". Son gouvernement a pris des mesures contre la contrebande et le recyclage, mais les observateurs considèrent qu'il s'agit de réformes de façade. Durant les années quatre-vingts, du temps de Noriega, la mafia et les trafiquants ont acquis de fortes protections politiques.
(THE ECONOMIST, 25 MAI)
* ITALIE Turin. Un milliard de lires, tous les jours, pour acheter de la drogue. Les toxicomanes turinois sont les consommateurs les plus "généreux" de la ville, et pratiquement aucune autre marchandise n'engendre un chiffre d'affaires aussi important. Les chiffres sur les consommations quotidiennes d'héroïne et de cocaïne ont été diffusés par le Sert, l'observatoire créé par un groupe de spécialistes coordonnés par les Services de Santé, qui est devenu une des voix les plus influentes en Italie en ce qui concerne le monde des stupéfiants. Chaque toxicomane en prison entraîne une dépense de près de 21 millions de lires par mois pour l'Etat.
(IL GIORNALE 31/05/'96)
* SOMALIE. Cinq cents hectares de cannabis, une production qui a atteint 160 tonnes de hachisch en 1995, entièrement destinées à l'exportation. Les autorités du Kenya, qui ont saisi la semaine dernière à la frontière 20 tonnes de drogue à bord d'un cargo se dirigeant vers la Tanzanie, soutiennent que la culture a été introduite en Somalie par un officier de l'UNOSOM, le contingent ONU. Les narcos somaliens disposeraient de 400 hommes armés. Les revenus du hachisch et du khat (drogue répandue dans toute l'Afrique de l'Est), alimentent le marché florissant des armes, et ont donné cours à une nouvelle guerre entre les milices, celle de l'herbe.
(PANORAMA 06/06/'96)
* COLOMBIE. Cette semaine le Congrès devra décider si le Président Ernesto Samper était ou non au courant du fait que les millions de dollars qui ont servi à sa campagne électorale provenaient du trafic de stupéfiants. Les conclusions du procès semblent sans surprises: les 165 membres de la Chambre des Représentants, dont 7 sont en prison pour corruption liée au trafic de drogues, et 20 autres sous enquête, sont largement favorables à l'acquittement de Samper. Le procès, diffusé en direct, est le plus grand événement télévisé des dernières années. 60% des colombiens considèrent le président coupable, 40% pensent qu'il devrait être acquitté.
(FINANCIAL TIMES 28/05/'96, HERALD TRIBUNE 04/06/'96)
* USA Kentucky. L'acteur Woody Harrelson, protagoniste de "Natural born killer", a planté quatre graines de hachisch à la conférence pour la légalisation de la marijuana industrielle, et a été arrêté. Le cannabis - dont la culture à usage industriel est interdite aux Etats-Unis depuis 1937 - peut être utilisé entre autres dans la production de papier, de cordes, de tapis et de nourriture pour oiseaux. La culture à ces fins est légale dans d'autres pays, parmi lesquels la Grande-Bretagne. Au moment de son arrestation, Harrelson était entièrement vêtu d'habits en cannabis tissé.
(IL MESSAGGERO, THE TIMES 04/06/06)
* ALLEMAGNE. A Hambourg, au cours d'un congrès sur l'ecstasy, les aspects médicaux et psychologiques du phénomène ont été analysés. Ceux-ci concernent surtout les jeunes qui fréquentent les discothèques. La plupart des jeunes qui prennent de l'ecstasy n'appartiennent pas à des couches sociales marginalisées. Ce sont des jeunes tout à fait normaux, qui travaillent ou étudient généralement avec profit et qui ne s'adonnent au vice qu'en fin de semaine. Le problème est que les effets collatéraux, tant cliniques que psychologiques, sont dévastants. Il faut donc intervenir au moyen d'une politique d'information et de prévention, cela également parce qu'il est difficile d'intervenir avec des instruments légaux.
(SUDDEUTSCHE ZEITUNG, 30/05/96)
* ESPAGNE. Le "manuel pratique pour la défense des personnes en état de détention", écrit par l'avocat et expert en droit, Julian Carlos Rios Martìn, critique le fait que dans les prisons espagnoles l'usage personnel de stupéfiants soit permis, alors que la même chose est considérée un crime grave hors des grilles de la prison.
(EL PAIS 3/6/96)
* ALLEMAGNE. A Wittmund, un fonctionnaire de la police - après avoir consulté un médecin - a procuré de l'héroïne à deux toxicomanes appréhendés, auxquels il voulait éviter une crise d'abstinence. Le policier a enfreint la loi, mais pour l'instant il n'a pas été poursuivi.
(SUDDEUTSCHE ZEITUNG 31/5/96)
* SUISSE. Le Gouvernement suisse a décidé qu'à partir du 1 juillet 1996 l'importation et l'exportation d'éphédrine, une substance inoffensive, ne pourra avoir lieu sans l'autorisation d'un organe sanitaire de contrôle. La mesure est justifiée par le fait que cette substance est souvent utilisée pour la production d'Ice et Ecstasy dans des laboratoires clandestins.
(NEUE ZURCHER ZEITUNG, 30/5/96)
* USA. Attaquer le problème de l'accoutumance aux drogues en intervenant directement sur ses mécanismes biochimiques: tel est l'objectif des expériences de l'américain Marc Caron. A travers l'ingénierie génétique, il a rendu certains animaux de laboratoire insensibles à la cocaïne et aux amphétamines.
(EL PAIS, 30/5/96)